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« Semele » au Théâtre des Champs-Élysées : une vision virtuose et rafraichissante de l’œuvre anglaise de Haendel

par Helene Adam
07.02.2025

Quelques semaines après avoir donné Alcina en version concert, le théâtre des Champs-Élysées propose Semele avec une mise en scène fluide et lisible d’Olivier Mears. Le Concert d’Astrée sous la direction d’Emmanuelle Haïm, et un ensemble de solistes très brillants – dont Prettty Yende dans le rôle-titre – ont donné une magnifique version de cette sombre histoire de jalousie, d’envie et… d’amour !

Des dieux et des mortelles

Semele n’eut pas le succès escompté lors de sa création en 1744 à Londres dans le cadre d’une série de concerts donnés par Haendel durant la période du carême. Pour avoir voulu faire passer l’œuvre pour un oratorio, mais sans respecter le sacro-saint sujet biblique, et en se dégageant résolument de sa période « opéra seria » à l’italienne, Haendel s’est heurté à une incompréhension du public. Œuvre hybride, Semele s’apparente davantage à l’opéra qu’à la forme oratorio.

L’œuvre appartient d’ailleurs à juste titre au catalogue des opéras anglais de Haendel, sur un livret en anglais de Newburgh Hamilton d’après William Congreve, et se situe juste avant Hercules (1745) que nous avons vu récemment à l’opéra de Francfort, tiré également de la mythologie grecque « romanisée » (Zeus se nomme Jupiter) et inspiré des réflexions sociales d’Ovide.

La jeune et belle Semele périra en effet pour avoir voulu fort imprudemment, s’élever au-dessus de sa condition « sociale » (de mortelle dans le mythe), désireuse de voir frontalement son amant Jupiter, le dieu de la foudre et du tonnerre, sans son masque humain. Poursuivie par la jalousie de Junon, la « légitime », elle refuse de demeurer la « favorite » et veut accéder au pouvoir suprême ; elle tombera dans les pièges tendus par la déesse.

Mais comme rien ne se perd (tout se transforme), le mythe prévoit qu’in extremis, le fils qu’elle a eu avec Jupiter, Dyonisos, est arraché de son sein et confié à la « cuisse de Jupiter » d’où il naitra finalement, ce qu’annonce solennellement Apollon, tandis qu’un phénix s’élèvera depuis les cendres de Semele.

La richesse instrumentale de la sinfonia (ouverture), des interludes comme des accompagnements subtils des arias, la complexité de l’intrigue, la virtuosité des airs solos et duos et la place des chœurs comme représentant la foule sont autant d’éléments qui favorisent le choix de présenter l’œuvre avec une mise en scène.

La mise en scène lisible d’Olivier Mears

Et bien que copieusement et injustement hué aux saluts par une partie du parterre, le travail effectué par Olivier Mears et son équipe, tout en adaptant le récit à une période que l’on peut situer dans les années 60-70, dans une sorte de palace, suit scrupuleusement le fil dramatique, sans oublier les aspects ironiques ou satiriques, peu nombreux chez Haendel, mais néanmoins présent notamment avec la scène très amusante, et traitée comme telle, des tentatives de réveil du roi du Sommeil, Somnus, couché dans une baignoire autour d’un amoncellement de bouteilles vides. Les protagonistes sont les clients et le personnel du palace dont les costumes ne sont pas sans évoquer ce qui se fait traditionnellement dans la comédie musicale et la référence à la mythologie demeure par le truchement du texte créant un effet plaisant de second degré bien maitrisé.

Le décor est simple et fonctionnel, avec ce poêle central dont le foyer est protégé d’une grille reproduite en grand format sur le rideau de scène qui se baisse, tandis que les solistes continuent de chanter, pendant les changements de décor. Une disposition qui évite astucieusement toute rupture de rythme et qui donne un véritable rythme à l’action.

Olivier Mears a soigné l’ensemble de la scénographie qui offre une très belle direction d’acteurs aux chanteurs et aux chœurs et fait sens pour « suivre » une histoire tragique durant deux heures trente sans le moindre sentiment d’ennui. Cela facilite également les reprises (ou da capo) des arias solistes qui sont tout à la fois le « sel » musical de l’ère baroque et le moment où les chanteurs peuvent tester leur virtuosité vocale tout en jouant leur rôle. Un tour de force parfaitement réussi hier soir.

Emmanuelle Haïm, Haendel au bout de la baguette

Emmanuelle Haïm à la tête de sa formation instrumentale dominée par les cordes et choriste « Le Concert d’Astrée » donne élan et beauté, sans emphase excessive, à l’ensemble, conduisant avec beaucoup d’à-propos instrumentistes brillants, chœurs magnifiques et précis et solistes d’exception, donnant une jeunesse bienvenue au talent d’Haendel dans l’opéra. Les dialogues entre instrumentistes et solistes sont particulièrement soignés et sonnent juste, l’ensemble est conduit sans précipitation, mais avec un rythme soutenu qui ménage toutes les respirations nécessaires.

Elle confirme qu’elle est, à l’heure actuelle, l’une des meilleures interprètes de Haendel qu’elle connait particulièrement bien pour avoir dirigé nombre de ses œuvres avec un respect scrupuleux des conditions de création d’époque.

Les nombreux figurants comédiens dont les enfants de la Maitrise des Hauts-de-Seine apportent une touche théâtrale qui renforce notre adhésion à l’œuvre et à ses péripéties, sur un plateau très bien réglé.

Distribution brillante

La distribution brille autant par la qualité vocale des protagonistes que par leur talent scénique et leur incarnation crédible des personnages de la mythologie modernisés.

Dans le rôle-titre, et après sa Cléopâtre dans le Giulo Cesare de Haendel récemment à Francfort, Pretty Yende confirme ses nouveaux choix de carrière avec cette Semele dont elle maitrise l’ensemble des vocalises, trilles et autres ornementations des airs et des reprises, tout en donnant force et caractère à ses récitatifs. On ne peut que se réjouir d’une telle orientation, tant sa forte personnalité trouve un rôle à sa mesure, d’autant plus que l’anglais du livret lui convient particulièrement bien et son « With fond desiring, with bliss expiring » est brûlant de sensualité.

 

Ben Bliss, en Jupiter, démontre également avec brio son adéquation au style du bel canto baroque anglais et sa maitrise des vocalises. Si son timbre parait parfois un peu nasal dans le medium, ses aigus sont lumineux et l’intensité de son chant dans le « Come to my arms » est déchirante de vérité et très émouvant.

La mezzo-soprano britannique Alice Coote est elle, une habituée de Haendel, et notamment de son répertoire anglais auquel elle avait d’ailleurs consacré un enregistrement de référence en 2014. Elle campe une Junon, virago en colère, étouffée par la jalousie, extrêmement efficace au demeurant, et son magistral « Awake Saturnia, from thy lethargy » avec force de vocalises et des aigus triomphants, arrache à la salle sa première véritable ovation. Ses tentatives, ensuite, pour réveiller Somnus, confirment ses qualités d’actrice comique.

 

La basse Brindley Sheratt se trouve un peu en difficulté lors de son air d’entrée « Daughter obey « en Cadmus, mais se rattrape très rapidement montrant lui aussi une vis comica bienvenue dans l’intermède où il incarne Somnus et son « Leave me loathsome light » dans son duo avec Junon.

Le contre-ténor Carlo Vistoli est presque un luxe dans le petit rôle d’Athamas dont il se tire avec son brio habituel et son grand sens de la scène et nous offre un époustouflant air final avec « Despair no more will wound me ».

 

Et nous avons découvert avec un grand intérêt l’Irlandaise Niamh O’Sullivan en Ino, la sœur de Semele – amoureuse d’Athamas que Cadmus veut marier à Semele pour l’éloigner de Jupiter – qui campe une jeune fille très délurée, très à l’aise sur scène, avec une belle voix de mezzo, brillant notamment dans son récit de voyage à Semele « O’er many states and peopled towns we pass’d ». Une artiste à suivre !

Quant à la jeune Marianna Hovanisyan, issue du programme d’artistes Jette Parker de Covent Garden, elle se tire fort bien du petit rôle d’Iris.

Une soirée sous le signe de la qualité musicale et scénique, une œuvre à découvrir ou redécouvrir !

Théâtres des Champs-Élysées : Semele du 6 au 15 février, réservations ici.

 

Visuels : © Vincent Pontet