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Répliques : L’alliance de l’électronique et de la musique instrumentale au festival Manifeste

par Jean-Marie Chamouard
12.06.2024

À la Cité de la Musique de Paris, l’Ensemble Intercontemporain interprète Trois manifestes de Luis-Fernando Rizo-Salom et deux créations : Parfum d’un Autre Monde de Mayu Hirano et Inside d’Aureliano Cattaneo.

Le concert de ce soir s’inscrit dans Manifeste 24, le Festival du Printemps à Paris qui se déroule du 30 mai au 22 juin 2024. Dans ce festival l’Ircam fait une large place à la création musicale, à l’électronique, au spectacle vivant. L’Ensemble Intercontemporain, fondé par Pierre Boulez en 1976 est un ensemble instrumental de 31 solistes, résident à la Philharmonie de Paris, spécialisé dans la musique du 20ème et 21ème siècles. Il est dirigé ce soir par la cheffe taïwanaise Lin Liao qui interprète cette musique complexe avec énergie et dynamisme.

«Quand la musique résonne comme un parfum surnaturel»

Elle arrive seule sur scène. Seule dans une bulle de lumière alors que dans la salle l’obscurité est totale. Il n’y a pas d’orchestre mais au pied du premier balcon une rangée d’ordinateurs, d’écrans et… de partitions. L’altiste Odile Auboin interprète Parfum d’un Autre Monde de la compositrice japonaise Mayu Hirano. Une œuvre inspirée du théâtre Nô qui raconte la rencontre d’un pêcheur et d’une jeune nymphe, au sujet d’une robe de plumes, devenue symbole de paix. Nous sommes dans une pinède baignée par les vents marins.
L’alto débute seul par une envolée puis un chant plaintif, peut être celui de la nymphe. L’électronique lui fait écho, le chant de l’alto est comme enveloppé par le bruit des vagues. Le jeu d’Odile Auboin est très expressif, le mariage de l’électronique et de l’alto très réussi. La mélodie se fait mélopée répétitive, le temps s’étire. Alors l’auditeur peut imaginer la nature, la mer, les pins maritimes, entendre le piaillement des oiseaux. Mayu Hirano, présente dans la salle, nous offre un moment musical très poétique, un moment où le temps serait suspendu.

Une impressionnante confrontation

Trois groupes instrumentaux s’emparent de la salle, l’un sur la scène et les deux autres sur les balcons supérieurs. Trois Manifestes, du compositeur colombien Luis-Fernando Rizo-Salom (1971- 2013), a été crée, en 2009, ici même à la Cité de la Musique à Paris. Cette œuvre pour ensemble et électronique explore la spatialisation de la musique. Trois groupes instrumentaux se répondent, se confrontent mais reliés par l’électronique. La musique a subit une déconstruction totale. Si la rythmicité est très présente, il n’y a pas de mélodie mais cette déconstruction laisse place à une savante reconstruction. Le compositeur nous propose une ambiance sonore étonnante. Une œuvre dont on mesure la complexité pour les interprètes. La confrontation est inquiétante: si l’on peut reconnaître des bruits du quotidien, des bruits de cascades aussi, l’auditeur est happé par les roulements, coups de tonnerres, grincements, jappements. Il pourrait imaginer un film d’horreur voir un tremblement de terre…
Luis-Fernando Rizo-Salom nous offre une œuvre frappante qui confronte l’auditeur à une altérité musicale radicale.

L’incroyable performance de Nicolas Crosse

Sur scène, trois contrebasses et un seul contrebassiste, Nicolas Crosse. Les deux autres contrebasses sont, comme des hauts parleurs, chargées par l’électronique, d’amplifier, de dédoubler la musique de la contrebasse soliste. La création du compositeur italien Aureliano Cattaneo Inside s’inspire du roman de Fiodor Dostoïevski,  le Double, l’histoire d’un fonctionnaire schizophrène confronté à un dédoublement de personnalité.
Longtemps la contrebasse joue seule. Des phrases mélodiques graves, lancinantes qui reviennent comme des idées obsédantes renvoyées aussi par l’écho de l’électronique. Puis l’entrée de l’orchestre introduit plus de joie, plus d’énergie positive. La musique d’Aureliano Cattaneo est très expressive, riche d’une grande palette de sonorité. La performance artistique de Nicolas Crosse est bouleversante. Il fait corps avec son instrument et exprime parfaitement le tourment, le combat intérieur au cœur de cette œuvre. L’introspection alterne avec des moments de crises chaotiques jusqu’à un cri déchirant, psychotique. Puis Nicolas Crosse joue avec ses mains sur la caisse dans un rythme frénétique, il est comme possédé par la musique. Un moment très impressionnant, très émouvant. Le rythme devient étourdissant, telle une danse rituelle. Les accords déchirants, les roulements de batterie se multiplient. Puis les interrogations du début, si belles, si graves reprennent. A la fin le contrebassiste énonce quelques mots avec gravité, des mots qui pourraient provisoirement mettre un terme à cette souffrance psychique qu’incarne si bien la musique d’Aureliano Cattaneo.
L’auditeur ne restera pas indifférent à la poésie de la musique de Mayu Hirano, à l’étrangeté radicale de l’œuvre de Luis-Fernando Rizo-Salom, à l’intensité dramatique d’Inside d’Aureliano Cattaneo.

Visuel(c): JMC