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Playing the dark romance : la sélection de Cult.news à l’attention des coeurs brisés

par Antoine Couder
05.11.2024

Des mots, des mots et encore des mots qui se perdent dans des courriers couverts de larmes et de lucidité. Spéciale dédicace @miso Extra.

Mélodies simples

L’histoire se répète, même si l’on ne veut pas y croire. L’histoire se répète, pour des raisons narcissiques et des raisons infantiles, les mêmes raisons qui attisent le désir irrépressible, la découverte de soi. C’est toujours la même chanson et l’amour est une reprise, plus ou moins sophistiquée, plus ou moins réussie, qui s’effondre dans un constat d’étouffement (« Toxic ») et s’achève dans un adieu impossible (« Magnolia », mais aussi « deep deep feeling » de Paul McCartney qui dit à peu près tout de cet impossible :  impossible de renoncer, impossible de préférer ne pas souffrir et d’oublier). Mais c’est toujours mieux que de ne rien vivre, c’est ce que l’on se répète. Ce que l’on aime travaille maintenant aux souvenirs de cette tristesse profonde qui dit le meilleur de la beauté, qui impose le silence. On en convient très vite, à force de rumination ; les mots ne pourront dire et réparer cet impossible. L’essentiel de la dark romance sera donc  de ne pas dire, de ne plus y penser, laisser les mots impuissants dire l’impuissance. Penser à autre chose, inventer l’endroit idéal où creuser la tombe de tout ce que l’on chérit. La mélodie doit être filandreuse et mélancolique, humble et triste à la fois.

Langueur du sacrifice

Ainsi vogue la dark romance de novembre, de cette ouate figée d’où parfois émerge un soleil froid qui pleure l’élan  brisé. Qu’apprend-t-on ici sinon que les mots simples d’amour se nichent dans les chansons les plus basiques, les moins élaborées (« Like home », Love remain, « Sun Showers », Aaron Sevilla). Que l’anecdotique constituera le plus puissant des poisons à même de graver dans l’oubli le souvenir éternel. Au fond, c’est une histoire de sacrifice (« Follow you down », Kornél Kovács), une effervescence physique et métaphysique qui glisse de l’amour à la maladie d’amour, d’un désir qu’il faut soigner pour se rétablir, et revenir à l’état initial. Terrible renoncement que l’on paie pour survivre, continuer à être, à être sans être mais être encore, et espérer.

 

« Mon Dieu que c’est difficile… Merci de ces mots. C’est un adieu. C’est ainsi et nous devons être humbles… Je t’aime pour toujours. Toujours tu seras dans mon cœur ce qui veut dire que toujours je serai là pour toi. Quelque chose de bon, je le crois, arrivera. Un jour, sans doute lointain, ce qui est vif de notre amour se concrétisera sans blesser et nous blesser. Tu restes, tu demeures la précieuse, la présence inouïe. »

 

 

Avec Yael Naïm, Mercury, Bina, YelloStraps, Fcukers, Love remain, Dopamine, DJ Mehdi, Paul McCartney, Rusowsky, Miso Extra, Aaron Sevilla, Rodolphe Burger, Kornél Kovács et Emma Peters