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Mourir hors scène, « Maria » de Pablo Larraín

par Noé Raoulx
17.02.2025

Sic transit gloria mundi, La Callas décline. Retirée de la scène depuis trop longtemps, elle refuse la perte progressive de sa voix, refuse de s’inscrire dans le rang des bibelots antiques qu’elle accumule dans son appartement. Elle a brûlé ses costumes, l’écoute de ses disques l’irrite ; en déni de présent, peut-elle espérer à l’avenir, renaître au pic de sa splendeur ? Le réalisateur choisit un angle pseudo-fictionnel pour explorer la fin et la vie de celle qui fût le visage de l’opéra du Siècle.

Un décor sans détour 

Ouverture. Morte en plein milieu de la pièce. Oh certes nous ne la verrons pas, le cadavre est déjà recouvert par les mains médicales, mais l’image, l’image demeure. Le plan large englobe le salon, trace le tableau excessivement orné d’un appartement second empire, on ne distingue pas immédiatement le corps entre deux fauteuils de velours. Les domestiques se tiennent au milieu, la police en costume à l’arrière-plan, les médecins s’affairent puis se figent contre le mur. On parle à voix basse, on ne parle peut-être pas. Maria Callas est morte, en plein milieu de la pièce. Rien qu’une semaine lui survivra à l’écran, la dernière, qui verra dans sa course s’agréger les fantômes et se réhausser les octaves. Les grandes lignes à reprendre en accéléré, une femme qui doit apprendre à devenir pour elle-même dans l’urgence de sa fin, après une vie passée dans la peau des autres. 

 

 

Solitude assistée 

Entourée seulement de ses deux domestiques, c’est une femme d’un extrême isolement qu’on distille sur l’écran ; retraitée, vieillissante (dans la mesure du raisonnable, le rôle est tenu par Angelina Jolie), victime de son propre caractère intraitable et affirmé, elle se voit irrémédiablement livrée à son intérieur et se laisse dépérir. Souvent cette solitude se souligne via des plans qui l’isolent ou envoient son regard dans un vague indistinct qu’elle régirait sans partage, hors-champ. Elle passera régulièrement devant le parvis vide d’une église monumentale. Animée par un désir de contrôle assez ambivalent, elle s’auto-détruit en pleine conscience pour ne pas perdre la main sur le fil de son existence. Pourtant, lorsque les flashbacks successifs la passent en revue, cette dernière semble fortement dépendante des regards extérieurs, des mains que n’ont cessé de lui tendre ses proches, son majordome d’une bonté sans faille. La Callas telle qu’on nous la présente ici n’a jamais chanté qu’en solo, elle est toujours applaudie lorsqu’elle atteint le centre de la scène, à l’apothéose finale. 

 

 

Rebâtir le présent     

A l’exil succède le royaume ; résulte de cet isolement un édifice, construit par Maria pour lutter contre l’érosion des pierres de celle qui a été. Addicte aux médecines qui causeront sa perte, elle projette sur le monde des fantasmes de scènes, des orchestres immenses, des amours familiers. L’ensemble du film se construit sur ces scènes hallucinées ou rappelées, la cantatrice ayant embauché un journaliste imaginaire pour retracer son parcours avec elle ; justifiant ses absences et permettant le flashback, cet expédient dramatique sera la clef d’une bonne partie du traitement choisi par le cinéaste. L’obsession pour le passé perdu et sa recherche incessante dessine un personnage qui peine à exister pleinement, obsédé par une forme de ravivement, cherchant à revivre plutôt qu’à vivre, mais prenant progressivement conscience des échéances atteintes par son corps, de l’impossibilité de la reprise. 

 

Car ce n’est pas d’autre chose qu’il s’agit ; il faut que La Callas soit définitivement enterrée, qu’elle demeure sur les disques porteur de perfection insupportable, il faut qu’elle meure sur scène avec Violetta. De ce qu’il reste pourra pousser la voix de Maria, celle de la femme qui a choisi de vivre pour elle-même. Des débris de la voix qui a créé son monde (et qu’elle ne peut, malgré ses efforts, retrouver) une seconde doit naître, celle d’une femme détachée de son passé de scène, qui trouvera à chanter un air qui lui ressemble, sans qu’elle ait à emprunter celui d’une quelconque tragédie. 

 

 

Une scénographie ambivalente

Pourtant le portrait choisit de ne jamais trop s’éloigner des codes de la représentation opéra ; toute l’esthétique du film repose sur un balancier d’une certaine finesse entre scènes attendues, topiques d’un biopic bateau (romance stéréotypée, scènes de vie quotidienne subitement pleines de sens, dialogues on ne peut plus cinématographiques) et la suggestion que ce défaut de nuance coïncide avec le film réalisé par Maria et l’image qu’elle aurait de sa propre existence ; inscrite dans la lumière sans aucune zone d’ombre, dans la splendeur, le grandiose qui ne s’embarrasse pas de basses considérations de cinéaste comme la complexité ou la finesse. La passion préside, la volonté prévaut. Et c’est tout. On n’hésite pas à mêler dans le flux du long métrage de fausses images d’archive au grain savamment appliqué et de nombreux retours en arrière qui se déroulent dans un noir et blanc d’une netteté extrême, comme s’ils avaient été polis par la mémoire de la soprano. A l’instar de la tragédie la mort est attendue, il est dans les données initiales qu’elle adviendra, Maria elle-même est consciente de sa fin et ne la fuit jamais. Le film se divise d’ailleurs en actes explicitement marqués et les personnages n’occupent jamais que des rôles archétypaux ; les servants au grand cœur, l’amant symbiotique, les figurants admiratifs. Seule une absence de chœur étonnera ; présent dans les visions, il n’est pas là pour orienter l’action, suggérant sans doute que la chanteuse a avalé leur rôle et le porte avec elle.  

 

Mais ce choix de mise en scène (puisqu’il ne s’agit pas d’autre chose) nuit au film autant qu’il l’agrandit. Cette approche nous livre de fait aux scènes dénuées d’originalité et trop lisses pour y croire ; la véritable expérience de ce film réside peut-être dans le parti pris de filmer une semaine entière de soleil à Paris. Somme toute, pour autant que la démarche de laisser subrepticement le personnage diriger sa propre biographie filmique soit intéressante, elle alourdit le ressenti général en sortie de salle et finalement se masque d’elle-même en s’inscrivant dans la fiction. L’ensemble reste tout de même correctement filmé, et on adhère agréablement à Maria comme on suivrait son ascension dans les notes (puisqu’en tout état de cause, certains passages sont chantés, mais nous nous gardions bien de vous le dire). Rendez-vous en salle pour en entendre l’aria ! 

visuel : ©Film Maria, Pablo Larraín