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Seconde main, premier plan : quand la culture recycle

par Angélina Zarader
30.01.2025

Longtemps cantonnée aux marchés aux puces et aux friperies, la seconde main s’impose aujourd’hui dans la culture comme un véritable levier de création et de réflexion. Des expositions aux costumes de scène en passant par la photographie et les revues, la réutilisation d’objets et de matériaux s’affirme comme une réponse aux préoccupations écologiques et économiques. En 2025, cette tendance prend encore plus d’ampleur, questionnant notre rapport aux objets et à leur histoire.

Expositions et art contemporain : la récupération au cœur de la création

Les musées et galeries accordent une place croissante à l’art du réemploi. En 2025, plusieurs expositions mettent en lumière la réutilisation d’objets du quotidien comme médium artistique. 

Au Canada, l’exposition « En vitrine : redéfinir l’art à travers le vêtement », inaugurée en janvier 2025 à l’Espace-galerie du Cégep de Drummondville, met en avant des œuvres conçues à partir de vêtements recyclés, démontrant l’impact de la mode circulaire sur l’art contemporain. 

Le PhotoVogue Festival 2025, qui se tient en mars à BASE Milano, explore le lien entre mode et durabilité à travers « The Tree of Life: A Love Letter to Nature », réunissant quarante-cinq artistes et cinq vidéastes du monde entier autour du rapport entre l’homme et son environnement. Les objets de récupération ne sont plus seulement des vestiges du passé, ils deviennent des matériaux d’expérimentation, porteurs d’une mémoire et d’une nouvelle esthétique.

Située à l’Isle-sur-la-Sorgue, la Fondation Villa Datris prépare une nouvelle exposition sur le thème du recyclage et du surcyclage, prévue du 16 mai au 3 novembre 2025. Cette exposition mettra en lumière des œuvres d’art contemporain réalisées à partir de matériaux recyclés, offrant une réflexion sur la durabilité et la créativité.

Les 15 et 16 mars 2025, le Salon du Vintage revient à Paris avec une édition 100 % mode luxe. Cet événement est l’occasion idéale pour dénicher des pièces vintage uniques et assister à des animations autour de la mode rétro. Le Salon du Vintage se déplace dans plusieurs villes françaises. Par exemple, il est prévu à Tours les 22 et 23 mars 2025, à Bordeaux les 12 et 13 avril 2025, et à Annecy les 17 et 18 mai 2025.

Enfin, sur l’esplanade entre Mers-les-Bains et Le Tréport, des artistes exposent régulièrement des œuvres réalisées à partir de matériaux récupérés, transformant des objets destinés à l’abandon en installations artistiques à ciel ouvert. Ces créations, souvent éphémères, s’inscrivent dans une démarche à la fois écologique et poétique, interrogeant le cycle de vie des objets.

 

Le marché de la seconde main, un secteur en pleine expansion

La montée en puissance de la seconde main se reflète aussi dans l’économie de la culture. En 2024, le marché mondial du réemploi a généré cent cinq milliards d’euros et devrait doubler d’ici cinq ans. Les plateformes de revente et les boutiques vintage ne cessent de se multiplier, rendant cette pratique accessible et tendance. Dans le domaine du spectacle vivant, plusieurs institutions proposent désormais des ventes de leurs anciens costumes et accessoires. La Comédie-Française met en vente chaque jeudi une trentaine de costumes confectionnés dans ses ateliers. De même, l’Opéra national de Lyon organise des ventes de costumes et décors issus de ses productions passées, permettant aux compagnies de réutiliser ces éléments scéniques. Ces initiatives encouragent une approche plus circulaire et responsable du monde du théâtre et de l’opéra.

 

Théâtre et cinéma : la seconde main comme revendication

Au-delà des costumes et des décors, certaines créations scéniques et cinématographiques revendiquent la seconde main comme une esthétique à part entière. La pièce Les soeurs Hilton de Christian Hecq et Valérie Lesort, présentée en 2024, s’appuie sur la récupération pour recréer l’univers des sœurs Daisy et Violet Hilton, transformant des objets abandonnés en éléments de mise en scène.

Dans le cinéma indépendant, la pratique du « found footage », qui consiste à réemployer des images d’archives ou des vidéos existantes, connaît un renouveau, offrant une nouvelle vie à des images oubliées.

Cette démarche pose des questions essentielles sur la valeur des objets et des images. Que signifient leur réutilisation ? Comment un vêtement, un décor ou une séquence filmée peuvent-ils raconter une nouvelle histoire ?

 

Revue et réflexion : une culture du réemploi pensée et écrite

La réflexion autour de la seconde main s’enrichit également grâce à des publications et revues dédiées. La Revue Occasion interroge les rapports entre création et réemploi. Elle propose des textes philosophiques, historiques et journalistiques ainsi que des œuvres visuelles inédites réalisées à partir d’objets récupérés. Cette production éditoriale contribue à légitimer la seconde main comme un champ de recherche et d’expérimentation, dépassant la simple consommation pour s’inscrire dans un mouvement culturel de fond.

 

Seconde main et littérature : une alternative pour les lecteurs

Le marché de la seconde main touche aussi le monde du livre. À Paris, la librairie Gilbert propose un vaste choix d’ouvrages d’occasion, permettant aux amateurs de lecture d’accéder à des livres à moindre coût tout en favorisant une économie circulaire. Outre les librairies spécialisées, les lecteurs peuvent aussi trouver leur bonheur dans les boîtes à livres disséminées dans l’espace public, dans les halls d’immeuble ou encore sur des plateformes comme Leboncoin et Vinted. 

 

Vers un avenir plus circulaire ?

Loin d’être une mode passagère, la seconde main redéfinit nos manières de créer, de consommer et de percevoir les objets qui nous entourent. En 2025, elle s’impose comme un enjeu central de la culture, entre économie durable, création artistique et transmission des mémoires. Ce phénomène témoigne d’un changement profond dans notre rapport au matériel. Réutiliser, c’est non seulement prolonger la vie d’un objet, mais aussi lui offrir une nouvelle narration. La culture, en s’appropriant cette dynamique, en fait un moteur de transformation sociale et artistique.

Visuel : Emmanuel Kieffer, Mers-les-Bains, © Alexis Guillard