VICE revue n°777 décape, détonne et détourne toutes les normes. C’est un cabaret, cirque, concert, sur lequel on ne pourrait poser un nom : et c’est bien là qu’est le pouvoir et la beauté de ce spectacle qui transgresse tous les codes pour les envoyer valser au cœur d’un chapiteau endiablé.
Dès l’arrivée de Corrine, maîtresse de cérémonie, incarnée par Sébastien Vion, le ton est annoncé : entre trash, moments suspendus et musique live, le spectacle se déroule au rythme de performances artistiques phénoménales et extrêmement poussées.
Pole dance en duo aux allures BDSM, danse hypnotisante de portés acrobatiques, jeux de contorsion ou encore jonglage avec du feu : les sept artistes explosent les notions de vertige, de hauteur, de sensualité et de spectacle. Ces prouesses hybrides sont accompagnées de techno saturée et de rock décadent qui cadencent ces vices dans lesquels nous plongeons : violence, pouvoir, luxure se rencontrent et se conjuguent dans une proposition artistique libre et insolente dans laquelle on se perd volontiers.
Dès la scène d’ouverture, l’atmosphère installe la sensualité et la tension : les artistes, installé.es avec nonchalance sur un canapé rouge, s’enlacent, se caressent et s’embrassent, installant une subversion et une décadence certaines.
Dans VICE, revue n°777, le corps, le sexy et ses conjugaisons se font hors des normes de genre.Les corps sont magnifiés, montrés sous toutes leurs coutures, parfois utilisés comme support de rires ou de numéros : ce sont de véritables outils artistiques qui rendent le propos de pouvoir et de contre-pouvoir encore plus fort.
Et là est le vrai tour de force de VICE qui offre un regard dont on a toustes besoin : c’est inclusif, c’est libéré et c’est sublime.
Les artistes et la mise en scène nous offrent un spectacle qui nous prouve à quel point la fluidité de genre et de corps est nécessaire et n’enlève rien à la beauté et à la sensualité, bien au contraire.
Plus que jamais, les arts vivants, les cabarets, les spectacles, les mouvements des corps au plateau, en l’air et dans nos imaginaires sont nécessaires et vitaux. Ces espaces où toutes et tous sont les bienvenu.es, et où, ensemble, la culture et la liberté sont partagées, doivent être défendus et valorisés.
Le Cirque Électrique et son Cabaret Décadent aliment les espoirs, les esprits et la résistance : ces lieux participent à maintenir les partages, les rassemblements dans la fête tout en mettant en lumière le pouvoir des discours, des représentations qui transpirent de ces corps, de ces décors et de ces numéros.
Retrouvez cette ambiance, cette énergie et l’équipe hybride du Cirque Électrique jusqu’au 29 mars puis les 11 et 12 avril pour célébrer toustes ensemble les 30 ans du lieu.
visuel : ©Iris Lecerf