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Avec « Attendez-moi », la BaZooKa danse la mémoire de l’enfance

par Laure Marie Rollin
25.07.2024

Un solo chorégraphique au cœur fondant, malicieusement porté par Sarah Crépin

Fondatrice de la compagnie normande La BaZooKa avec Étienne Cuppens, c’est dans la chaleureuse petite maison bleue (l’annexe de la Scierie) que Sarah Crépin nous invite à découvrir « Attendez-moi, solo pour Zouzou ». Une performance chorégraphique tout public, au bon gout de l’enfance qui donne à voir des souvenirs bien plus grands que nous.

L’illusion du temps

Tout démarre par un témoignage en costume d’ours. C’est ainsi que « l’enfant » se présente, face à nous, le corps emmitouflé et le visage couvert d’un masque métallique. Spontanément, il nous raconte l’une de ses pires expériences vécues à cinq ans : son déménagement du Tarn pour Grenoble, les grands week-ends en montagne et (panique, horreur, panique) l’apprentissage forcé du ski. Une confidence livrée avec drôlerie, vite balayée par le son d’un moteur et ses vrombissements. C’est alors que, libéré du poids du costume, le corps se met à parler et se laisse entraîner par le sublime morceau pour piano ‘Elf Dance’ de Moondog. Empreinte de légèreté et de petits sauts, la danse envahit tout l’espace ; nous voilà embarqués dans la douceur du Sud-ouest et son insouciance.

La magie du présent

Construit en une succession de tableaux qui combinent séquences dansées et anecdotes partagées, le spectacle se déploie comme les pages d’un journal intime que l’on pourrait feuilleter. De l’évocation des lieux (la cour aux animaux, le champ de blés du voisin) aux souvenirs de ses figures mythiques (Zouzou la petite brebis, le voisin à la carabine, la princesse biche), la partition chorégraphique surgit des récits, drôles et décalés. Avec agilité, le corps explore et rend les souvenirs visibles. Les paysages se dessinent sous nos yeux tout comme les personnages et les situations fantasques. Dans une spontanéité toute enfantine, la danse de Sarah Crépin à la fois libre et légère, nous transporte de joie et de nostalgie mêlées. On est littéralement happé. Et l’on ne voit pas filer ces trente petites minutes qui ravivent les souvenirs et rendent bien présent le bonheur de danser. Un délice.

Les 3, 6, 7, 10, 13 & 14 juillet_ LaScierie

Visuel © Alban Van Wassenhove

 

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