Truffaut Correspondance est un spectacle musical qui rend hommage à François Truffaut à travers ses échanges épistolaires. Un duo poétique à découvrir au Théâtre Transversal pendant le Festival Off d’Avignon.
François Truffaut est un homme qui a marqué son époque et qui continue à marquer les esprits, même 40 ans après sa mort. Il est une figure majeure de la Nouvelle Vague et rares sont ceux et celles qui n’ont pas vu au moins un de ses films. Il a été critique, acteur, producteur et réalisateur. Il a eu une vie bercée par l’art et l’envie de créer. Ses œuvres nous ont donné accès à une partie de son histoire, à sa manière de penser et de concevoir le monde, tout en laissant une part de lui inaccessible.
Dans Truffaut Correspondance, on se saisit de cette part mystérieuse et on découvre un Truffaut mis à nu. On pénètre au cœur de ses pensées, via des lettres échangées tout au long de sa vie avec diverses personnes : des ami.e.s, sa famille, des artistes dont il apprécie le travail, des politiciens, des potentiels collaborateurs (qu’il écarte de son chemin), … Dès les premiers mots, on se rappelle aussi que Truffaut est un écrivain. Sa langue est vivante, drôle, subtile et surtout directe. Il dit son avis crument mais toujours avec style, finissant toujours avec une formule de politesse.
Truffaut Correspondance est un spectacle qui nous parle d’art. On aborde les questionnements de François Truffaut quant au cinéma, aux adaptations, à son besoin de dire en images ce qui le taraude et l’énerve. Il nous parle de son enfance et à travers une lettre adressée à son père, on retrouve Antoine Doisnel : Un homme meurtri et blessé par des parents qui n’ont pas été là pour lui, qui ne l’ont pas aimé : « Je n’étais pas un enfant maltraité, mais pas traité du tout ». Certains des ses propos sont engagés, vifs, éminemment politiques. Truffaut est un homme qui ne se tait pas.
Sur scène, ils sont deux. D’un côté il y a le comédien David Nathanson dont le jeu rend magnifiquement hommage à l’auteur et cinéaste. Sa voix est douce, mélodieuse et elle nous emporte avec elle. D’un autre côté, il y a le musicien Antoine Ouvrard. Il est assis à une table dissimulant un piano et accompagne les phrases et les mots. Il offre une ponctuation sonore dont les notes entrent en écho avec les propos. Parfois une mélodie des films de Truffaut transparaît et l’on se plonge mentalement dans son univers, visualisant les images des Quatre Cents coups.
Truffaut Correspondance salue la pensée d’un artiste singulier et donne envie de replonger dans toute sa filmographie, des Antoine Doinel au Dernier métro.
Au Théâtre Transversal du 7 au 25 juillet à 14h40. Relâches les 12 et 19 juillet.
Visuel : ©Lucas Lomazzi, David Nathanson, et Antoine Ouvrard