Dans ce premier roman sensuel et lumineux de Sophia Salabaschew, une femme complexe s’exprime alors que la vie la place à la croisée des chemins.
L’héroïne de ce roman est fantasque, fine, intelligente, proche de ses parents. Elle est mariée à son premier amour avec qui elle travaille en tant que documentariste son. Elle est aussi trentenaire, a repris des études d’anthropologie du langage pour se rapprocher de ses origines bulgares et n’arrive pas à avoir un enfant avec son compagnon qui a 20 ans de plus qu’elle. Le jour où elle subit sa première insémination artificielle elle rencontre « IL », pour qu’il retapisse les fauteuils de sa mère. Elle tombe amoureuse de ce trentenaire marié, de son regard profond, de ses origines serbes, de son humour belge et entame une parenthèse amoureuse dans une vie très bouleversée.
Dans un langage très cru et plein de lumière, Sophia Salabaschew raconte l’éclosion tardive d’une femme. Sous les yeux et les caresses de celui qu’elle ne veut pas nommer, de cet homme qu’elle garde secret, elle grandit, elle s’épanouit, et elle rompt avec l’identité de femme-enfant qu’elle s’est forgée pour se protéger des hiatus culturels et sociaux. Mon inavouable saisit merveilleusement ce moment de bascule où une génération part, où une femme se permet enfin d’elle-même et rend l’avenir possible.
Sophia Salabaschew, Mon inavouable, Plon, 288 p., 19,90 euros, sortie le 04/05/2023
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