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Sandrina Martins : « Faire corps en parlant du corps me paraît être un bel objectif citoyen ! »

par Amélie Blaustein-Niddam
30.01.2024

Du vendredi 9 au mardi 13 février 2024, le Carreau du Temple fait vivre la danse, les danses, pour tous les corps. Le festival s’appelle Everybody, et la directrice du lieu, Sandrina Martins nous en parle.

J’ai encore entendu récemment : « il est rare de voir des corps différents dans la danse contemporaine » Comment Everybody contredit-il ce stéréotype ?

Je trouve justement que la danse contemporaine promeut une grande diversité des corps. Dès l’émergence de la danse contemporaine française dans les années 80, de nombreux·euses interprètes n’étaient pas danseurs·euses. Il est vrai cependant que le développement de la danse contemporaine s’est accompagné d’une institutionnalisation et forcément – et c’est heureux ! – de formations spécifiques avec une forte place donnée à la technique et par conséquent d’une certaine standardisation des corps. On assiste pourtant depuis quelques années à l’émergence de nombreuses pièces qui interrogent les stéréotypes liés au corps (handicap, âge, couleur de peau, genre…) et font donc intervenir une bien plus grande diversité des corps. La philosophe Camille Froideveau-Metterie parle d’une époque de la réappropriation des corps. Le Festival Everybody a été créé pour mettre en lumière ces projets, leur donner une forte visibilité pendant cinq jours, pour que le public se questionne, dans une célébration de la diversité. On trouvera donc dans le festival des corps handicapés avec le merveilleux spectacle lituanien FEAST de Kamilė Gudmonaitė, des corps queer et trans avec Whip de George Labbat et Dioscures de Marta Izquierdo Muñoz, des corps seniors avec l’atelier-spectacle Long Play Senior d’Alexandre Roccoli…

C’est déjà la troisième édition du festival, quelles sont ses évolutions ?

Le succès des deux premières éditions-nous a conforté dans l’idée qu’il existait chez le public, et notamment le public jeune, une appétence très forte pour cette thématique. Nous restons donc sur le même schéma : des cours géants en journée et des spectacles en soirée dans les différents espaces que sont la Halle, la salle de spectacle et le studio de danse. Nous avons ajouté cette année un quatrième espace, le grand salon, habituellement un espace d’attente et de circulation pour les publics qui fréquentent quotidiennement les cours de sport et de bien-être pour accueillir une version in situ du spectacle Tatiana de Julien Andujar. Nous avons également renforcé l’accueil d’installations immersives dans la Halle avec l’accueil de deux installations de Nach et de Valeria Giuga, accessibles gratuitement pendant toute la durée du festival. Enfin, j’attache de plus en plus d’importance au fait de favoriser la diffusion de pièces existantes qui mériteraient selon moi d’être vues davantage. Trop de pièces manquent de diffusion. Il y aura bien la création de la pièce WHIP de Georges Labbat mais ce n’est pas une fin en soi.

Everybody ce sont aussi des cours de danse. Mais quelles danses, pour quels publics ?

La signature de tous les festivals créés par Le Carreau du Temple (Everybody, Jogging et auparavant les Second Square) est de combiner la représentation des corps (avec des spectacles) avec la pratique corporelle. L’accueil des cours de danse constitue un marqueur fort de l’ADN du Carreau du temple, en écho avec notre offre quotidienne de cours de sports et de bien-être (plus de 90 créneaux par semaine). Les cours de danse XXL ont lieu tous les jours du festival. Nous les choisissons en fonction de leur capacité à interagir avec les objectifs du festival que sont l’inclusion et la diversité, mais aussi le divertissement car Everybody est également un festival joyeux et festif. Maryam Kaba et JRMY donneront un cours géant d’Afrovibe, cette année pour la première fois nous accueillerons Fauve Hautot accompagnée d’Anthony Despras pour un cours de danse en duo autour de Dirty dancing. Il y aura également du Krump avec Wrestler, de la salsa avec la drag queen Lolita Banana. Alice Clerc qui lutte contre les discriminations liées aux corps gros donnera un cours de Yoga/yogras, etc… Bref, une très grande diversité de cours accessibles à tous les publics.

Everybody présente des spectacles très différents, qui mêlent différentes esthétiques chorégraphiques, pouvez-vous nous expliquer votre ligne programmatique ?

L’objectif est vraiment de rechercher des spectacles aux esthétiques très différentes. La ligne directrice de la programmation reste la même chaque année : repérer, en France et à l’étranger, des projets qui vont réussir à déconstruire les stéréotypes liés au corps. Nous avons constaté que des publics nouveaux – que l’on ne voit pas toute l’année dans la programmation de saison – viennent au Festival Everybody pour les sujets que nous abordons. Ils viennent pour le sens, et cela nous fait très plaisir, car c’était exactement ce qu’on cherchait à faire. Nous souhaitons leur offrir, le temps d’une soirée composée de trois spectacles qui se suivent, trois regards différents. Tout le monde n’aimera pas tout, mais cela importe peu. On vient pour vivre une expérience, on se fatigue, on passe de l’un à l’autre, on hésite au bar et on y va quand même, c’est ça l’esprit d’Everybody ! La culture est plus que jamais connectée aux questions qui agitent notre société. Faire corps en parlant du corps me paraît être un bel objectif citoyen !

Quels sont les freins que vous rencontrez pour pouvoir programmer tout ce que vous désireriez programmer ?

Généralement au Carreau du Temple, les freins que je peux rencontrer sont liés à la dimension du plateau de la salle de spectacle. Notre plateau est peu profond et je dois renoncer à certains projets qui me tiennent très à cœur. L’autre frein relève davantage de la responsabilité environnementale. Comme de nombreux professionnels du spectacle vivant, je m’interroge sur le bien-fondé de l’accueil de dates isolées pour une pièce internationale. Désormais, si une pièce chorégraphique ne s’inscrit pas dans une tournée avec plusieurs lieux d’accueil, nous préférons également y renoncer, car le projet du Carreau du Temple intègre très fortement les enjeux de lutte contre le réchauffement climatique.

Du vendredi 9 au mardi 13 février 2024
Informations et réservations

Visuel : ©Le carreau du Temple
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