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« C’est mort » (ou presque), Joacchim Latarjet fait sonner la faucheuse

par Vanessa Vallée
17.07.2024

Cerné par ses instruments, Joacchim Latarjet nous invite à conjurer la mort à travers les mots du poète Charles Pennequin.

 

C’est en flânant dans une librairie que le metteur en scène et musicien Joacchim Latarjet a trouvé le livre de Charles Pennequin, ancien gendarme devenu écrivain-poète intitulé Pamphlet contre la mort (éditions  P.O.L). Cette écriture a immédiatement plu au musicien qui a eu envie d’en faire sonner les mots, de les faire rebondir, d’en faire des ritournelles. Pour lui,  composer à partir des textes est apparu comme une évidence, car les mots de Pennequin « sonnent bien ». Dans le sens musical du terme. Les phrases avancent en spirale et sont comme des boucles qui avancent. Chaque idée se développe en se nourrissant de ce qui vient d’être écrit, creusant dans l’idée et la poussant plus loin, creusant dans la phrase et creusant encore pour voir jusqu’où tout cela peut tenir.  Et à l’instar de ce recueil, ce spectacle nous invite à nous moquer de la mort, mais aussi, à se la coltiner bien en face.

 

C’est mort…ou presque est une performance musicale et vocale. Seul sur scène, dans un espace de 4 mètres sur 4,  Joacchim Latarjet (accompagné au son par Tom Menigault) fait sonner guitare, basse, trombone, tuba, contrebasse et baglama, sorte de petit bouzouki.  Des micros sur pied captent le son des instruments et la voix de l’interprète revêt différentes textures pour donner corps aux textes. Dans cet espace resserré, le protagoniste nous confie qu’il aime imaginer « des concerts inoubliables dans sa tête », nous parle de la répétition car « plus c’est vivant, plus ça se redit » ou nous refile des idées comme des voyages ou des maladies faisant parfois résonner du tuba dans une lumière violette sur des boucles électro.

 

Avec virtuosité, les mots claquent dans un mélange de colère, d’humour ou de mélancolie. Et dans « C’est mort » (ou presque) beaucoup réside  dans le «presque ». C’est une invitation à ne pas renoncer, ne pas baisser les bras et s’abandonner au « c’est mort ». Avec souffle et humour, continuer à faire s’élever la voix qui part de notre tête et se déploie au-dehors pour qu’en fait, ce ne soit pas mort du tout.  

Du 3 au 21 juillet, relâche les 8, 15 juillet 

18 h 40 50 min 

THÉÂTRE DU TRAIN BLEU
Salle : Salle 2 

Public : Tout public à partir de 12 ans 

 

Visuel : © Christophe Raynaud de Lage

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