« Sweat, Glitter and Moolah » : la relève du spectacle vivant brille aux SUBS

Ce lundi 18 décembre, les 10 000 mètres carrés de l’institution culturelle lyonnaise les Subsistances, dites les SUBS, grouillent d’artistes. Et ce ne sont pas n’importe lesquels. Iels sont vingt et ont un lien commun qui devrait les suivre toute leur vie. Iels sont toustes bénéficiaires des bourses du programme Artistes dans la Cité de la Fondation d’entreprise Hermès. Un programme génial, qui recouvre tous les métiers possibles de la scène, qui alloue 670 000 euros aux artistes dans un souci d’égalité des chances et qui les accompagne depuis leurs débuts jusqu’à leur maturité professionnelle. Cela concerne 19 établissements tels que le Conservatoire national supérieur d’art dramatique (CNSAD) de Paris, l’École supérieure du Centre national de la danse contemporaine (CNDC) d’Angers ou encore l’Académie Fratellini à Saint-Denis. Le dispositif Artistes dans la Cité se déroule donc en trois temps, de la préparation aux concours à la représentation en passant par une bourse d’étude.

Après Panorama qui, en septembre 2022, a réuni l’avant-dernière promotion au Théâtre de la Cité internationale à Paris, sous la direction de Cyril Teste et du collectif MxM, c’est donc au tour de Marlène Saldana et Jonathan Drillet de mettre en scène(s) cette troupe particulièrement plurielle. Le choix de ces deux artistes bien connu.es de la scène théâtrale et performative n’est pas neutre. Stéphane Malfettes, le directeur des SUBS, a proposé leurs noms car rares sont les artistes à savoir à ce point allier « irrévérence » et « sérieux ». Ainsi, les 21 et 22 décembre, pendant un peu plus de trois heures dans quatre espaces de l’immense ex-couvent ex-caserne, le public déambulera librement et à sa guise entre une radio, une salle de danse, un lieu de chants et un espace de showcase. Tout cela sera ponctué par un DJ set de la reine Jean-Biche ! 

La performance se nomme avec un humour fou mais aussi une bonne dose de réalisme : « Sweat, Glitter and Moolah ». Car, comme le rappelle Jonathan Drillet, « c’est exactement ce qui les attend : de la sueur, devoir briller et trouver du fric ». Certain.es ont déjà des carrières lancées, d’autres pas encore, mais toustes sont des artistes au talent monstre.

Pour diriger ces vingt interprètes, Jonathan et Marlène ont choisi de bien s’entourer : Céline Peychet & François Aubry dit Moustache pour la direction artistique et technique, Jolie Ngemi, Sophie Lenoir, Kelly Rose (Uzi Freyja), Marie- Pierre Brébant, Pierre-Olivier Dittmar, Elen Riot, Laure Egoroff et Jean-Biche pour les artistes invité.e.s. Tout ce petit monde prend en charge des temps ou des lieux de l’événement. Par exemple, Jolie Ngemi s’occupe à faire danser avec unité et talent ce groupe hétéroclite avec comme fil conducteur l’idée que tout le monde fait tout. Un danseur chante, un comédien danse, une plasticienne danse aussi, tiens. Lors de cette journée de répétition, nous avons pu appréhender l’ampleur et le génie de ce spectacle ambitieux. 

La radio par exemple, sera diffusée en direct et en replay. Vous pourrez y suivre tous les cris de Nicolas Cage et compter un nombre merveilleux de fuck you ou encore en savoir plus sur Liliane Bettencourt. Dans le Réfectoire des nonnes devenu la Chambre des voix pailletées, on sait déjà qu’à un moment, on entendra sortir de la bouche d’un jeune homme les mots de Reggiani alors en fin de vie : « Je veux chanter jusqu’au bout de ma voix. » Marie-Pierre Brébant (qu’on a si souvent vu jouer du clavecin sur talons de 20 centimètres) nous raconte : « J’avais envie de restituer des polyphonies Renaissance, travailler avec les harmonies naturelles de la voix. » 

Ce collectif merveilleux se compose d’Esteban Appesseche, Clémence Attar, Gabriel Dahmani, Hans Peter, Diop Ibaghino, Victor Hugo Dos Santos Pereira, Felipe Fonseca Nobre, Lucie Garçon, Charlotte Issaly, Noémie Langevin, Pauline Lavogez, Ivan Marquez, Haman Mpadire, Konan Allui Leonce Noah, Samantha Pardon, Florian Remblier, Séraphin Rousseau, Clément-Amadou Sall, Juliette Smadja, Hameza El Omari (film) et Gabriella Lopez (costumes) sont des talents à suivre de près.