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« Majorettes » : « O.K., ladies, now let’s get in formation »  

par Laura Dumez
11.11.2024

Les Majorettes de Mickaël Phelippeau continuent leur tournée, armées de leurs bâtons et de leurs sourires. De passage à la Maison de la danse de Lyon cet automne, elles distillent leur bonne humeur et leur entrain un peu partout en France, de Brest à Valence jusqu’à la fin de la saison.

« Des majorettes. Quelle drôle d’idée… C’est quand même vachement démodé, non ? », se dit-on, sagement assis.es, en les attendant. Puis elles surgissent, nous prennent à revers par le fond de la salle. Bottes blanches et jupettes bleues, bâtons au cordeau, démarche assurée, déplacements calibrés. Elles ne sont ni toutes jeunes, ni toutes grandes, ni toutes minces. Pas pom-pom girls en somme, et pour le moment c’est plutôt réjouissant. 

 

Une histoire de majorettes

 

« Doucement ! » scande la cheffe de file avec son accent montpelliérain. Les filles se déplacent avec précision. Leurs bottes tapent et couinent sur le sol, soulignent leur coordination sur un « Fade to Grey » version fanfare. Elles reproduisent ces formations, ces lancés que l’on a toustes en tête quand on évoque les majorettes. Elles nous arrachent un rire, et on se retrouve à taper des mains en rythme sans vraiment savoir pourquoi. 

 

Après un premier tableau version « majorette classique en fanfare » d’une quinzaine de minutes au moins, et alors même que l’on commençait à se dire que si cela s’en tenait à cela – et même si c’était super ! – cela risquait d’être long… Josy, la cheffe de fil, met ses filles en rang, se saisit d’un micro et casse le quatrième mur. Elles ont bien plus qu’une chorégraphie à effectuer, elles ont une histoire à nous raconter.

 

Major’s Girls, since 1964 to 2024

 

Les Major’s Girls de Montpellier existent depuis 1964. Elles sont nées un peu par hasard, parce qu’il fallait un spectacle pour une fête. À l’époque, c’est l’institutrice déléguée au sport qui hérite de cette tâche, et fonde le club. Josy a 15 ans, elle est déjà dans les rangs. L’initiatrice, c’est sa mère. À côté de Josy se tient Laure, sa fille, qui a fait son premier défilé à 4 ans. Une à une, les majorettes s’avancent et se présentent, racontent un morceau d’elles et de leurs âges, ce que cela représente d’être majorette. Le récit est simple, efficace, avec le naturel du vécu. Émouvant. Ce n’est pas qu’une histoire de bâtons, c’est une histoire de famille et d’amitié, une histoire de la condition féminine de ces soixante dernières années. 

Josy et sa fille Laure, leurs amies d’enfance respectives, Anna et Marjorie, mais aussi Gianna, Mimi, Chantal et Myriam, les jumelles Jackie et Martine, Isabelle et sa mère Domi se souviennent des paillettes et des défilés, sous la pluie ou sous 40 °C, les déplacements. En majorettes, elles ont voyagé, découvert la France et le monde comme elles ne l’auraient jamais fait. En majorettes, elles ont le droit de s’évader de leur quotidien pesant, d’envoyer valser avec le bâton les tristesses et la charge mentale. Elles ont la liberté d’être elles-mêmes, depuis 1964.

 

Loin de devenir grises

 

Presque sans que l’on s’en rende compte, les jupettes sont tombées et c’est en tenue de ville qu’elles continuent de s’exécuter. « Fade to Grey » se change aussi pour une tonalité zumba, les majorettes se font pop, illustrent par la danse ce sentiment de liberté qu’elles nous ont décrit. L’émotion aussi, car dans les défilés comme dans la vie, les bâtons tombent et il faut apprendre à les relancer, ne jamais s’arrêter, s’aider du groupe pour récupérer le rythme de la chorégraphie. 

 

De FIV en ruptures, d’apéros en boîtes de nuit, les Major’s Girls gardent la formation, s’appuient sur leurs bâtons comme sur des béquilles. Elles ont entre 80 et 30 ans et une véritable philosophie de vie. Si aucune d’elles ne sait ce qu’il va se passer quand Josy va raccrocher, on sent que l’envie de rester ensemble est là, et nous non plus, on ne veut pas les quitter. Les larmes aux coins des lèvres et le sourire au bord des yeux, personne ne quitte la salle, le rideau ne tombe pas, on reste là pour parler avec ces femmes qui nous ont donné tant de joie. Le chorégraphe Mickaël Phelippeau a encore une fois frappé juste en mettant en scène, avec beaucoup de sensibilité et de justesse, ces femmes et leurs histoires. Elles sont in formation, et Beyoncé n’a qu’à bien se tenir*.

Dates de la tournée

  • 11 janvier – Evry
  • 1er février – Metz
  • du 28 février au 1er mars – Brest
  • 21 et 22 mars – Valence
  • 5 avril – Limoges
  • 26 et 27 avril – Calais
  • 7 et 8 juin – La Riche

 

*« O.K., ladies, now let’s get in formation » est la dernière phrase du single engagé « Formation » de Beyoncé.

 

visuel : (c) Dossier de presse