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Mer éternelle au Festival Cadences d’Arcachon

par Yaël Hirsch
23.09.2023

Du 18 au 24 septembre, Arcachon et son bassin donnent à voir toutes les palettes de la danse avec le Festival Cadences. Ce vendredi 22 septembre, la mer était source de régénération, en projection mozartienne dans Requiem-Mort joyeuse de Béatrice Massin, en live pour « Existe » de la Cie Drive et en chansons pour les étudiants de Bordeaux en performance joyeuse devant le Théâtre Olympia.

Cadences, un concentré de danse face à la mer

C’est déjà la 22e édition du seul festival qui parvient à diffuser en même temps dans toutes les communes du bassin d’Arcachon : Cadences, qui présente des pièces d’Ambre Senatore, Mourad Merzouki, aussi bien que de Rafaela Carrasco et qui propose une création de Marie-Claude Pietragalla. Avec une diffusion jusqu’au Cap-Ferret ou à Biganos. Dans Arcachon, deux scènes sont dressées face à la mer, dont le fameux Théâtre de la mer, sublime, mais qui n’épargne aux danseurs ni la bruine, ni le vent. Et qui permet aux spectateurs de découvrir des œuvres sur fond d’escadrons de baigneurs. Ou encore, d’allers et venues d’un bateau rose qui fait rêver de grandes traversées.

 

« Existe », les résistances tout public de la Cie Drive

Au Théâtre de la mer, donc, c’est aussi face à un jeune public auquel ils proposaient un échange après le spectacle que trois danseurs de la Cie Drive ont donné Existe. Alors que les festivaliers ont vu la veille leur travail sur Van Gogh, ils retrouvent dans ce trio venus d’horizons différents (hip-hop, classique et contemporain) une énergie vitale exhaussée par le sable et l’eau salée. Des mains se posent sur les visages, des sauts impressionnent le public et c’est un hymne à l’ici et maintenant qui se joue, avec un peu de désordre mais aussi pas mal de fluidité.

 

Jeunesse et crustacés

Depuis ses débuts, Cadences est un événement imaginé pour le grand public et depuis le début, le festival implique les écoles de danse. C’est quasiment une tradition désormais, avant la représentation de 21h au Théâtre Olympia, présentés par l’animateur mondain Calixte de Nigremont, les élèves du conservatoire et du pôle d’enseignement de musique et de danse de Bordeaux dansent sur le parvis. Une performance juste et puissante ouverte à toutes et tous. Où la mer en chansons et en couleurs et mouvements fluides a semblé régénérer un portrait de groupe plus grave et minimaliste sur une musique existentielle d’Arvo Pärt.

 

Un « Requiem Joyeux » par Béatrice Massin et ses Fêtes Galantes

Revigorés par l’air marin et les jeunes danseurs, nous étions prêts à affronter la mort. Et quelle belle mort nous proposait la chorégraphe spécialiste de la danse baroque Béatrice Massin ! Inspirée par le Jour des morts mexicain, elle proposait – avec ses 12 danseurs – de revisiter le Requiem de Mozart, sur un mode « joyeux ». Encore une fois, la mer était là, projetée sur le plateau dénudé du Théâtre Olympia et débordant du mur au sol comme une grande marée qui baptiserait tout de vie. Cette vidéo était d’ailleurs le seul débordement d’une pièce qui préférait littéralement « exploser » la mort de l’intérieur.

La danse plus forte que la mort

En costumes fluides et colorés, sur une version enregistrée et vive du Requiem dirigée par Theodor Currentzis, les danseurs suivaient avec une précision aussi méticuleuse que joyeuse leur gestuelle baroque. Mais rien de solennel ou de grave dans cet ensemble devant des projections d’écume. On ne s’arrête ni ne commence de courir sur cette scène défunte. Et c’est poing levé et même, en osant se propulser dans les airs, que les danseurs défient la mort. Le Requiem se transforme en une sorte de Don Giovanni de groupe, où aucun commandeur ne peut plus inquiéter personne. Seul le « Lacrimosa », emprunté à Vans Bruggen, connaît un peu de recueillement, alors que l’énergie circule en lignes et en cercles. Au point d’orgue,  les danseurs recouvrent leurs pyjamas mortuaires de grandes robes de chambres à fleur.

Tandis que la mer les enveloppe, eux et elles semblent s’envoler avec pour cape ces tissus seventies délicieusement rétro. Et c’est toujours avec orthodoxie que le baroque fait place au danzon, danse traditionnelle mexicaine. Là où la boucle du Requiem inachevé de Mozart semble étrangler la vie, Béatrice Massin décide de prolonger la fête et la marche sur les eaux avec une composition contemporaine d’Arturo Marquez. C’est une explosion de joie et de douceur, qui finit de nous envelopper et quasiment de nous réconcilier avec la mort.

En hommage aux défunts et toujours face à la mer, nous allons danser, longtemps, joyeusement, rassérénés par le puissant spectacle que nous avons vu et, pour certains et certaines, la perspective d’encore tout un week-end de danse, d’iode, de lumière et de jouvence.

visuels (c) YH