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La parade art déco de Dominique Brun aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis

par Marcel Simon
le 24.05.2023

Aux Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis, Dominique Brun présente sa toute nouvelle création : Danses de travers et Musiques à fuir. Un hommage délicieux à Erik Satie, aux accents de cabaret.

 

Archives vivantes

Dominique Brun est une chorégraphe-historienne. Son matériel de création est toujours l’archive. Après s’être intensément passionnée pour les ballets russes – sa réactivation du Sacre du Printemps dans son écrin de 1913 a d’ailleurs fait son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris l’année dernière -, elle s’intéresse aujourd’hui aux pièces pour la danse d’Erik Satie. Nous l’apprenons avec elle, il a composé de courtes œuvres, d’une durée de 1 minute 30 à 12 minutes, pour la danse. Le spectacle en compte six, auxquelles Dominique Brun ajoute deux compositions de John Cage et une d’Edgard Varèse. Comme un bonbon, le spectacle s’ouvre sur la mélodie de Gnossienne n°4 jouée par Jérôme Granjon. C’est un solo qui a été dansé en 1919 par Ted Shawn. Comme à son habitude, Dominique Brun est allée chercher les traces de ce mouvement. C’est à partir de photographies qu’elle a pu réactiver cette danse en « à-plat », où Roméo Agid semble incarner une frise à métopes. Le corps se pare de profils et d’angles. C’est drôle et terriblement bien exécuté.

Parades

L’ensemble de la pièce est faite d’apparitions plus cocasses les unes que les autres. « La belle excentrique » est vraiment belle et vraiment excentrique ! Ce Pierrot lunaire aux allures de French Cancan est dansé par Marie Orts, accompagnée au piano par Jérôme Granjon et Sandrine Legrand. Elle redonne vie à Caryathis, que Cocteau avait surnommée « la belle excentrique » en 1921. Et l’on avance comme cela dans l’énergie surréaliste de cette époque qui enchaîne les guerres. 1897, 1913, 1917. Satie écrit pendant et entre deux guerres, affirmant un désir d’insouciance. Le temps est la blague. Erik Satie compose pour piano, crécelle et machine à écrire. Picasso crée pour Parade (1917) un costume de cheval et l’idée chère à Cunnigham et Cage de désolidariser la musique et la danse est déjà là, dans Les Pantins dansent, une commande de Valentine de Saint-Point à Satie. 

Fantaisie

Ce parcours délicieux est un ravissement. Danses de travers & Musique à fuir provoque des éclats de rire, particulièrement chez les enfants, qui s’amusent du caractère absurde de certaines postures proches du clown, du mime. Quand Dominique Brun vient nous chanter « Je te veux », une déclaration érotique, nous sommes au cabaret. Elle assume face public « J’ai compris ta détresse, Cher amoureux, Et je cède à tes vœux – Fais de moi ta maîtresse, Loin de nous la sagesse, Plus de tristesse. J’aspire à l’instant précieux, Où nous serons heureux, Je te veux ». Au moment de sa création, en pleine Première Guerre Mondiale, la Parade de Jean Cocteau, chorégraphiée par Léonide Massine et composée par Erik Satie, fait scandale ; la pièce est complètement radicale grâce à sa littéralité. John Cage en dit pour en saluer le génie « Parade est simple comme bonjour ». Dominique Brun montre bien comment la danse, même la plus sérieuse, sait s’amuser. Elle nous montre Totem Ancestor de John Cage et Merce Cunnigham où Clément Lecigne bondit sans élan avec une puissance parfaite et une belle dose d’ironie.

Un travail impeccable qui, nous l’espérons, trouvera d’autres dates. En attendant, le festival se poursuit jusqu’au 17 juin.

 

Informations et réservations

Visuel : ©Dominique Brun