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11.10.2023 → 22.10.2023

« Mirlitons » , la claque de François Chaignaud et Aymeric Hainaux au Festival d’automne

par Amélie Blaustein-Niddam
13.10.2023

À la MC 93, dans le cadre du Festival d’automne, François Chaignaud et Aymeric Hainaux livrent un pas de deux tonitruant. Mirlitons est une pierre majeure qui s’ajoute à l’édifice de la grande carrière de ce magnifique danseur et chorégraphe.

Histoire d’hommes

 

Au début, tout est calme. Tout, sauf le regard de François, plus masculin que jamais. Pour la première fois, il se présente à nous, le visage démaquillé, les ongles longs mais naturels, et surtout à plat. Il porte un magnifique pantalon enduit sur lequel Sari Brunel, qui signe ici des costumes aux belles matières, a fondu des traces de fleurs. Il tire à bout de bras un chevalier endormi ou blessé, qui sait ? Le bel inconnu semble impossible à réveiller. Le danseur tente tout : le faire glisser en grande seconde pliée, faire le poirier, le crâne posé contre son ventre. Est-il un ennemi ou un amant ? Qui sait. Évidemment, Chaignaud, qui arrive toujours à tout, le remet sur pied. On se rappelle qu’à la Biennale de la danse de Lyon il y a quelques jours, il défiait une moto en talons. D’ailleurs, Aymeric Hainaux n’est pas sans lien avec Cyril Bourny, le motard de Radio Vinci Park. Il est également casqué, mais d’une coiffe en cotte de maille pleine de médailles.

 

Et puis vient le son

 

Aymeric Hainaux est beat-boxeur… mirliton en français ! Au fur et à mesure que la pièce avance, le duo devient une alliance si juste dans sa partition que jamais l’un n’écrase l’autre. La puissance de cette boîte à rythmes humaine est égale à la solidité du corps de François dont les pieds vêtus de chaussures à claquettes marquent le tempo à la façon flamenco. En trois ou quatre temps, les pieds se croisent à l’arrière, pointent et frappent le sol. Ils convoquent à la fois la marche militaire comme la légèreté d’un concert hip-hop. Physiquement, l’image est ultra-sexy. Leur rapprochement de plus en plus liquide laisse tout imaginer. Rite sorcier, conteurs vaudous, lap dance médiévale. Tout, on a dit tout !

 

Exigences

 

On retrouve beaucoup des questions qui ont jalonné le travail de François depuis la fin des années 2000. Le lien entre la musique et le corps (The Lighter’s Dancehall Polyphony), le lien entre la pop culture et la danse savante (Altered Natives’ Say Yes To AnotherExcess – TWERK), le fait de considérer la voix comme un mouvement (Sous l’ombrelle (s’avive l’éclat de nos yeux)), l’art médiéval comme une modernité (Romances Inciertos, un autre Orlando), les pointes comme argument contemporain (Dub love). Tout cela se retrouve dans Mirlitons sans que jamais il ne cite un précédent spectacle… Tout est neuf là-dedans, c’est fou. La structure du duo lui va, on le sait, à ravir (Gold shower avec Akaji Maro), c’est peut-être le moment qui permet au mieux de comprendre son écriture par couches hybrides seulement liées par une exigence unique. Il saute haut, vrille, creuse, s’élance, pendant que la voix frappe, module, chasse, séduit.

 

Intense, superbe et très addictif. Cette pièce rappelle à quel point Chaignaud est un interprète hors normes à la physicalité puissante. Son geste est une frappe directe qui se mêle à la perfection avec les tout aussi puissantes pulsations vocale d’Aymeric Hainaux.

 

Dément.

Jusqu’au 22 octobre à la MC93. En journée et en soirée. Informations et réservations ici et .

Le 15 juin, au festival Les Latitudes Contemporaines 

Visuel : © Thibault Manuel