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11.01.2025 → 12.01.2025

« Rouge Merveille » : la suspension très joueuse de Mélusine Lavinet-Drouet

par Mathieu Dochtermann
12.01.2025

La Friche la Belle de Mai accueille ce weekend des spectacles de la BIAC, dont le tout récent Rouge Merveille de la cie Rhizome. Une nouvelle couleur de la suspension à explorer, plus joueuse et plus dansante.

Une déclinaison rouge suspendue

Chloé Moglia et ses complices suspensives continuent de tracer le sillon de leur recherche singulière, maintenant collective. La fondatrice de la compagnie – et de la discipline – met ici en piste Mélusine Lavinet-Drouet, après en avoir fait de même avec Fanny Austry dans Bleu Tenace (également programmé à la BIAC). Ces multiples déclinaison du même principe, qui consiste à s’accrocher au-dessus du vide à la seule force de ses bras, peut sembler anti spectaculaire. Et, à entendre Chloé Moglia, c’est effectivement le cas : la recherche consiste à aller vers le moins, et à constater qu’il peut se remplir. De quoi ? De beaucoup de choses, et notamment des diverses couleurs qu’amènent les interprètes. La déclinaison Rouge s’avère pleine d’énergie, et profondément joueuse. Elle est joyeuse autant que savoureuse.

 

Si Rouge Merveille atteint les 30 minutes, c’est que Mélusine Lavinet-Drouet prend son temps, et met en scène une partie de sa mise en place : arriver, finir de monter l’agrès, relever le mât… Elle le fait en bleu de travail, entre deux cônes de chantier, guidée par la voix d’une spectatrice à laquelle elle a confié la lecture des instructions de montage – cela crée d’ailleurs des moments joliment cocasses, quand les instructions prosaïques se font subitement poétiques, et que la lectrice se défend d’inventer les drôles d’images qu’elle découvre en même temps qu’elle les prononce dans le micro : « Bah je lis, moi ! ». Cette mise en scène de la phase d’installation ne se prend donc pas très au sérieux, bien qu’elle comporte quelques manœuvres nécessaires à la sécurité de la suite du spectacle : cela donne le ton, qui est celui d’une certaine légèreté qui est en même temps une élégance dans une mise à l’épreuve.

 

Rouge joyeux, rouge joueur, rouge savoureux

Le coeur de Rouge Merveille est tout de même bien là où on l’attend : il bat en haut du mât, suspendu aux branches de l’agrès que le texte lu nous désigne comme des ailes – un parallèle avec la figure de l’ange dont on laissera les spectateurices découvrir la source par elleux-mêmes. En tous cas, nous y voilà : l’acte de se suspendre, l’état de l’attente, la nécessité de trouver une façon de s’installer là-haut et d’y vivre, la situation d’être quasi immobile, offerte au regard, l’organisation du corps autour de la façon dont il peut gérer et bouger autour d’un unique point de suspension… C’est, de façon très caractéristique, ce qui s’exprime dans les spectacles de la cie Rhizome. Mais de ces ingrédients de base, toujours aussi fascinants, Mélusine Lavinet-Drouet s’arrange à sa sauce.

 

Cette recherche de la suspension est ici colorée par un humour certain : quitte à aller vivre là-haut, l’artiste y campe, et y installe les objets de son confort quotidien. Avec une fausse nonchalance, elle déroule sa routine, mais l’intention tranquille avec laquelle est décrit chaque mouvement est le fruit de centaines d’heures de travail et d’une musculature bien entraînée. Tout semble tranquille, mais cette quiétude contraste avec la réalité du danger, bien perceptible, et l’extrême concentration qu’il faut à la circassienne pour assurer sa sécurité. Rouge Merveille est aussi la couleur d’une suspension qui invite beaucoup de mouvement, notamment des passages dansés sur une musique électro qui ondoie entre le sautillant et le méditatif, fruit d’un très beau travail de Marielle Chatain. Danse fascinante, suspendue à quelques mètres de haut, qui explore les possibilités d’une liberté des articulations qui n’est pas la même que sur le sol – et des contraintes qui ne sont pas les mêmes non plus. C’est une nage gracieuse dans le vide. C’est un envol statique. C’est beau en même temps que touchant.

 

Quand Mélusine Lavinet-Drouet redescend finalement pour saluer, on est soulagé·es qu’elle ait déjoué le piège de la gravité – le verbe tomber était partout dans le texte lu comme dans les paroles des chansons – et qu’elle ait pris ce risque pour ce moment de partage touché par la grâce – « Tu ne dois négliger ni les liens ni les attaches, » disaient les fausses instructions de montage, et on est heureux·euse qu’elle les ait suivies autant de façon littérale que métaphorique.

Visuel : ©Christophe Acker