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La Discult ép.07 : François Chaignaud

par Amélie Blaustein-Niddam
08.09.2024

Amélie Blaustein-Niddam a rencontré le danseur et chorégraphe François Chaignaud lors des répétitions de In absentia, en ouverture la fois le festival de Royaumont et du Festival d’Automne 2024 à l’Abbaye de Royaumont ce 8 septembre

Un épisode de La Discult à écouter ici.

Alors, aujourd’hui, nous vous retrouvons en pleine préparation d’un spectacle qui ouvrira le festival d’automne. C’est plutôt chic, tout de même ! Est-ce que vous pouvez nous parler de ce que vous allez faire ?

En ce moment, nous sommes à Royaumont et préparons une performance avec Geoffroy Jourdain et une équipe formidable de 13 artistes, issus du chant et de la danse, pour une représentation conçue spécifiquement pour l’abbaye de Royaumont. Nous jouerons dans un réfectoire assez majestueux. Avec ces 13 artistes, avec lesquels nous avons déjà créé une pièce avec Geoffroy, intitulée Tumulus, nous avons vécu une longue aventure de transformation collective et commune autour de la danse et de la polyphonie. Aujourd’hui, nous partageons tous ces trésors que nous avons constitués, mais d’une manière plus intime avec le public, dans une configuration différente de celle du théâtre frontal. Nous allons créer moins d’images, mais nous allons partager ce qui, pour nous, est le véritable trésor — celui qui, à mon goût, était parfois un peu trop caché derrière les contraintes du plateau. C’est le trésor de cette aventure individuelle et collective, et le miracle de chanter en polyphonie à 13, de créer un unisson de gestes, par exemple, qui suppose une telle sophistication, un tel engagement de chacun… Et c’est ce miracle-là que nous cherchons à partager avec le public

Vous avez un certain tropisme, je ne sais pas si on peut le dire ainsi, pour tout ce qui touche à l’histoire médiévale et à la Renaissance, je crois. Pourquoi ces périodes sont-elles si importantes pour vous, dans votre travail et peut-être même dans votre vie en général ?

j’ai fait une licence assez généraliste et puis un master en histoire contemporaine. Mais je dirais que ma passion pour le Moyen Âge, ou mon « tropisme médiéviste », comme vous dites, est née de la pratique du chant. Petit à petit, j’ai découvert le plaisir et les possibilités de chanter et de danser simultanément, et surtout le lien intime que la musique entretient avec l’histoire. Si l’on veut dialoguer avec des pensées ou des expressions du passé, la musique facilite ce dialogue, même si l’on sait que les partitions ne couvrent pas tous les répertoires. La musique offre un accès au passé bien plus ample que celui de la danse. J’ai rapidement été captivée par l’idée de confronter mon corps — façonné par une éducation à la fois classique et moderne, voire post-moderne — avec des expressions pré-modernes ou pré-classiques, c’est-à-dire d’avant que l’Europe n’envahisse le reste du monde et avant que la raison ne triomphe de tout. La musique médiévale, aussi biaisées soient les archives qui nous en restent, permet de renouer avec cette histoire, et je crois qu’il est plus important que jamais de ne pas la laisser aux nostalgiques d’une « France éternelle ». C’est aussi un outil poétique qui nous est disponible, et il est crucial de s’en saisir pour proposer d’autres formes, d’autres fictions, d’autres récits, nourris par ces matériaux, ces archives, cette vision du monde qui, parfois, peut nous sembler magique ou spirituelle, mais qui inspire aussi, par exemple, une pratique de la perception, un élément largement valorisé par la danse post-moderne. La musique médiévale était souvent performée par des gens qui possédaient une véritable science de la perception, une virtuosité à percevoir les moindres changements de leur environnement. J’aime l’idée que, par cette capacité de perception, je me connecte à ces êtres d’autrefois tout en étant pleinement dans le monde d’aujourd’hui.

Oui, le monde d’aujourd’hui… En parlant d’aujourd’hui, mais aussi d’un passé récent, je vous ai découvert sur scène à la fin des années 2000, notamment avec votre pièce sur Isadora Duncan à Avignon en 2009…

Sur les danses libres de Malkovsky…

Exactement. C’était magnifique. Je me demandais, avec un répertoire déjà solide, comment percevez-vous votre carrière aujourd’hui ? Que ressentez-vous en reprenant des pièces comme  Mimosa ou  Sylphide ? Comment les voyez-vous ?

C’est amusant, car nous en parlions justement au déjeuner. Je disais que ce dont je suis peut-être le plus fier dans ma pratique de la danse, c’est que la danse, pour moi, est un art de la transformation par la répétition. Depuis l’enfance, j’ai acquis une endurance extrême à la répétition du même geste, mais pas une répétition obstinée qui n’irait nulle part, plutôt une répétition où le geste se transforme continuellement. En quelques jours de répétition, on peut soudain faire quelque chose qu’on n’imaginait même pas possible auparavant. Je perçois ces pièces comme un feuilleté de pratiques qui ne cessent d’évoluer et d’être influencées par d’autres rencontres et d’autres pratiques. Une partie cachée de mon travail consiste à comprendre comment faire coexister différentes pratiques, liées parfois à différentes versions de moi-même. Il ne s’agit pas de reproduire exactement ce que je faisais à 25 ans, mais de considérer les pièces comme des partitions qui continuent de vivre et de se transformer.

Êtes-vous à un moment de votre carrière où vous vous dites que vous pourriez transmettre ces pièces à d’autres danseurs et danseuses, les laisser être interprétées par d’autres que vous, sachant que pour l’instant, vous dansez majoritairement dans vos spectacles ?

Je pense que j’aurai toujours un rapport personnel à mon propre corps dans le sens où, quand la danse se fait à la première personne, il n’y a pas cette relation de subordination entre une écriture et ceux qui l’interprètent. Même si je dirige des projets collectifs, je suis encore débutante dans cette position. Je chéris toujours ce que permet la danse quand c’est un corps qui parle en son nom propre. Donc, je ne vois pas forcément comme une évidence de me retirer des plateaux pour transmettre mes gestes. Cependant, j’aime aussi l’idée de concevoir des performances où je ne suis pas sur scène, comme c’est le cas à Royaumont, où j’ai beaucoup transmis, mais pas seulement, et avec d’autres. Il y a des pièces que je danse depuis 15 ans, comme Duchesses, et je ne vois pas de raison de m’arrêter.

Peut-être danserez-vous Duchesses à 120 ans ?

Ce serait bien ! En tout cas, pour moi, la danse est un art de l’entraînement, de la conquête, mais aussi de la perte de certaines choses. Je vois bien que certains savoirs se dissolvent avec le temps, des éléments que je n’entretiens plus autant.

Quand vous reprenez un spectacle, vous le faites de mémoire, vous regardez des répétitions ? Comment procédez-vous ?

J’ai développé, disons, une sorte de méthodologie. Cela dépend des spectacles, mais par exemple, pour le répertoire des pionnières de la danse moderne, comme Isadora Duncan, dont je connais par cœur la structure des danses, je n’ai pas besoin de réviser la forme elle-même. C’est plus comme un rappel de vaccin. Si je joue à une date, je répète 15 jours ou 3 semaines avant, une journée, et cela fonctionne comme un rappel, permettant à la physicalité et à la pensée du corps de remonter à la surface. Mais cela ne fonctionne pas si je commence à répéter la veille. Le corps a besoin de ce temps organique, passif, pour que tout se remette en place.

Une dernière question : on parle souvent de « la seconde de Cunningham », ou du « bras qui se lève de Carlson ». Avez-vous l’impression d’avoir un geste qui vous résume ?

Oh là là, je n’ai jamais pensé à cela. J’espère que non, car on essaie toujours de se diversifier. Mais je ne sais pas… En tout cas, avec l’équipe, je suis obsédé par l’idée de plier beaucoup les jambes. Danser avec les genoux très fléchis, cela oblige à un gainage, une sorte d’étirement existentiel que j’aime beaucoup. Pour moi, c’est le début de la danse. Ce n’est plus un corps rigide, mais déjà un corps qui se déploie en courbes. Je constate que, même pour des artistes qui ne viennent pas de la danse, lorsqu’ils engagent leur corps dans cette flexion, c’est comme si un monde cosmique s’ouvrait. Je ne dirais pas que c’est mon geste fétiche, mais c’est ce sur quoi nous travaillons beaucoup.