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La Discult ép. 18 : Anouchka Charbey et Jérémy Mazeron

par Amélie Blaustein-Niddam
24.02.2025

Anouchka Charbey est directrice du théâtre de Vanves depuis 2015, et Jérémy Mazeron est en charge de la danse. Il et elle nous parlent de l’édition du festival Ardanthé qui ouvre le 7 mars 2025

AB : Bonjour et bienvenue dans la Discult, un podcast de cult.news. Aujourd’hui, je suis ravie,

honorée de recevoir Anouchka Charbey. Bonjour. Et Jérémy Mazeron. Bonjour. 

Vous êtes respectivement, pour vous, Anouchka, directrice du Théâtre de Vanves. 

AC : Tout à fait.

AB : Et vous Jérémy vous êtes en charge de la danse. Tout un programme ! 

Donc, on va commencer peut-être comme ça, est-ce que vous pouvez vous présenter au-delà des fonctions qui se trouvent sur le dossier de presse du 27e Festival d’Artdanthé, qui aura lieu du 7 au 28 mars. 

AC : Oui, tout à fait.

Donc, moi, je suis effectivement directrice du Théâtre de Vances, mais aussi directrice des affaires culturelles de la ville de Vances, ce qui permet d’avoir une vision un petit peu transversale et en prenant un petit peu de hauteur sur la ville. Je travaille au Théâtre depuis très très longtemps, j’ai occupé plusieurs postes, dont la communication, les relations autour du jeune public, puis directrice depuis une dizaine d’années maintenant, ça fait dix ans maintenant. Depuis 2015. Ce qui a permis de re-questionner un peu le projet du Théâtre de Vances par rapport au précédent directeur qu’il avait mis en place, Joséphe Farobat. Et voilà, et à l’équipe de se l’approprier. Après, l’idée d’être toujours en évolution et de re-questionner toujours ce qu’on fait et la façon dont on le fait. 

AB : On y reviendra. Peut-être vous, Jérémy, est-ce que vous pouvez vous présenter s’il vous plaît ? 

J : Oui, moi j’ai rejoint l’équipe en 2018, donc c’est plus récent. Effectivement, en tant que chargé de la danse, mais aussi aujourd’hui secrétaire général. Donc, j’ai aussi dans mes missions la question des relations avec le public, notamment, ce qui je pense qu’on aura l’occasion d’en reparler aussi, donne un point de vue un peu particulier sur ce festival. Et donc, en tant que chargé de la danse, un des fonctionnements spécifiques aussi au Théâtre de Vanves, c’est Anouchka, tu partages la programmation avec différentes personnes dans l’équipe. Donc, moi, je fais tout ce travail de veille, des projets chorégraphiques, de prospection et on décide après, ensuite, ensemble des choix de programmation. 

AB : Alors, justement, il y a deux mots sur lesquels je voulais vous interroger avant même de parler du festival en lui-même, quoiqu’on pourrait commencer comme ça. En fait, moi, en tant que journaliste, je viens à d’Artdanthé pour voir des choses que je ne vois pas ailleurs, pour voir de l’avant-garde, pour voir de la performance et surtout découvrir des noms que je ne connais pas. Est-ce que ce que je viens de dire est une hérésie ou est-ce que c’est vrai ? Est-ce que le Festival d’Artdanthé est un lieu où on va voir, notamment les pros, ce qu’on ne voit pas ailleurs ? 

AC : Oui, oui, c’était un petit peu l’origine du festival aussi. C’était de permettre, donc il y a 27 ans du coup, c’est la 27e édition, c’était vraiment de permettre aux professionnels, de repérer

des artistes qui n’avaient pas de plateau à l’époque, des artistes très émergents, mis en regard

avec des artistes un petit peu plus aguerris. Donc c’est un travail qu’on continue, évidemment, de repérage, que ce soit en France, mais aussi à l’international depuis quelques années, beaucoup depuis l’arrivée de Jérémy. Donc oui, tout à fait, ce n’est pas une hérésie. Et après, c’est surtout sur la danse contemporaine, sur les projets chorégraphiques, la performance peut faire partie effectivement de la programmation. 

AB :Peut-être, Jérémy, vous pouvez insister sur ce que ça veut dire la danse contemporaine dans votre regard à vous, ce qui vous intéresse, pourquoi vous programmez, vos choix de programmation finalement.

J : C’est vrai que les choix se font beaucoup, et particulièrement au théâtre de Vances aussi, à l’endroit de la pluridisciplinarité, c’est-à-dire qu’on essaie d’avoir une conception de la danse contemporaine la plus ouverte possible. Alors bien sûr, ça s’inscrit dans une histoire et on défend l’histoire de la danse contemporaine en France, telle qu’elle s’est inventée depuis les années 80 et renouvelée au début des années 2000, dans le projet d’Artdanthé notamment, mais on reste aussi sensible aux écritures qui brident des projets avec le théâtre, avec la musique, donc voilà, beaucoup d’écritures qui vont être performatives. Le point commun de tout ça, ça reste quand même toujours de mettre la question de l’écriture chorégraphique du mouvement au centre, mais en faisant assez souvent des pas de côté vers d’autres types d’écritures.

AB :Et est-ce que dans, je ne sais pas si c’est vous Jérémy qui pouvez répondre, ou Anouska, ou peut-être les deux en même temps, est-ce qu’il y a une dimension, personnellement je trouve que oui, mais vous allez me dire peut-être que je projette plein de trucs sur d’Artdanthé, est-ce qu’ily a une dimension politique militante à votre programmation et à votre festival ? 

J : Mais je crois qu’évidemment, puisque présenter des formes qui parfois vont être plutôt radicales ou expérimentales, peu importe le terme qu’on peut poser dessus, c’est déjà en soi un acte militant je crois, d’autant plus quand on se dit que ces formes là elles sont accessibles à tous et toutes, ce pourquoi on travaille beaucoup auprès des publics, donc il y a déjà cette dimension-là, et la deuxième dimension ça, ça vient des projets des artistes où effectivement les projets qui nous intéressent souvent sont quand même des projets d’artistes qui questionnent certains rapports au monde et donc certains enjeux politiques, certains enjeux sociétaux qu’on retrouve beaucoup dans notre programmation. 

AC : Après on est exclusivement sur de la création contemporaine en danse, mais dans les autres disciplines au théâtre, et c’est vrai que c’est un peu curieux, ce serait un peu curieux de se dire qu’on travaille avec des artistes qui parlent de la société d’aujourd’hui sans tirer des lignes de force politique des projets, évidemment il y a un choix à faire, et évidemment c’est des questions qui nous intéressent qu’on va essayer de porter au plateau et de partager avec le plus grand nombre. 

AB : Au début de cette interview, vous avez rappelé que dans ces fondations même, Artdanthé s’adressait aussi au public professionnel, ce que je ne savais pas, et que j’ai trouvé fascinant, et vous Jérémy vous avez déjà assisté pas mal de fois sur le mot public, donc ma question va être la suivante, comment vous articulez cette relation entre le public non professionnel et le public professionnel qui vient très nombreux je le rappelle à d’Artdanthé ? 

AC : Dans la grande majorité en fait on programme pour le public, vraiment pour des spectateurs et pour leur donner cette envie de découvrir l’art chorégraphique qui maintenant s’il est beaucoup plus diffusé que précédemment, au moment de sa création notamment, il reste encore, notamment dans les théâtres de ville, ça reste encore une exception de programmer des formes aussi contemporaines, aussi radicales parfois, ou aussi engagées, donc cette question là, la question du public, elle nous anime avant toute chose, après évidemment étant un lieu de repérage avec des projets qui passent très peu ailleurs, évidemment ça draine un nombre de professionnels assez important, mais j’aurais plutôt envie de dire qu’on ne programme pas pour des professionnels, mais que la programmation invite les professionnels à découvrir des projets qu’ils ne connaissent pas, qu’ils n’ont pas encore vu.

J : Et je crois que dans tout notre rapport avec les publics quels qu’ils soient, ce qu’on a envie de faire passer toujours c’est plutôt ce goût pour la curiosité de découvrir des choses qu’on n’a pas encore vu, et ça pour le coup on est tous et toutes dans l’équipe convaincu que c’est un goût que tout le monde peut développer, donc les professionnels l’ont ou doivent l’avoir en venant découvrir des artistes, notamment chez nous, et notre envie c’est vraiment de faire partager ce goût avec toutes et tous par différents biais, que sont des ateliers avec les artistes, des rencontres, des ateliers du regard, mais on fait ça aussi en musique et en théâtre, avec des ateliers de l’écoute, on parle beaucoup des oeuvres avec les publics, avant, après, c’est beaucoup de discussions pour permettre cette prise de risque chez le spectateur ou la

spectatrice de sauter dans le vide, d’aller voir quelque chose qu’il n’a pas repéré. 

AB : On est en ce moment face à des coupes budgétaires inédites, je reviens de nos festivals, j’étais aux hivernales il y a quelques jours, c’est une catastrophe, il y a des choix de réduction de spectacles, il y a des choix de réduction d’équipe, ce que vous venez de dire Jérémy, accompagner un public en faisant des ateliers, j’imagine que ça comporte un budget, un budget aussi public, quelles sont les conséquences aujourd’hui des coupes budgétaires sur, je ne sais pas si c’est sur ce festival là, celui qui arrive, parce que j’imagine que ça, c’était le budget de 2024, mais en tout cas peut-être sur celui d’après. 

AC : Alors nous on a été un peu précurseurs de ces coupes là, dans la mesure où elles nous ont été annoncées en fin 2023, donc les conséquences.

AB : Le Festival d’Artdanthé, c’est toujours à l’avant-garde quoi. 

AC : Et voilà, malheureusement on n’a pas accepté le Festival d’Artdanthé, mais aussi, c’est des discussions qu’on a, c’est aussi la question du désengagement de l’État et de la nécessité pour les collectivités d’assumer certaines missions qui n’étaient pas à les leurs au départ. Donc voilà, on a perdu des postes aussi, on a eu des budgets en baisse également, mais après la nécessité de défendre, de continuer à défendre malgré tout ce type de projet, est peut-être renforcée de ce fait là, parce qu’on voit bien que dès qu’il y a des baisses de budget, la tendance est quand même beaucoup à aller vers des pièces qui sont peut-être un peu plus consensuelles, et je pense qu’il ne faut pas du tout qu’on tombe dans cet écueil là, et qu’au contraire on affirme une ligne artistique qui est vraiment peut-être au moins aussi engagée qu’avant, mais peut-être plus.

AB : C’est très bien de vouloir, mais comment vous faites pour le pouvoir ? Comment vous arrivez, là il y a une vingtaine d’artistes, je n’ai pas compté, mais ça vous allez me dire vous, notamment des artistes internationaux, comment vous faites la programmation ? Justement on va en parler juste après. 

AC : Le budget qu’on a consolidé en 2024 cette année, c’est un budget qui vient en très grande partie de la mairie, mais on est aussi très aidés dans le cadre de conventionnements qu’on peut avoir avec l’État, avec la région, avec le département, qui sont des partenaires hyper fidèles et qui ont été justement sensibles à cette période de fragilité qu’on a traversée. Donc ça, ça a été important, et après on va sans cesse chercher des budgets, aussi petits soient-ils, qui nous permettent d’accueillir ces artistes-là, on va en parler des artistes étrangers.

C’est vrai qu’on va solliciter quasiment systématiquement tous les centres culturels étrangers ou les ambassades pour qu’ils puissent apporter des soutiens, aussi petits soient-ils, ils sont toujours bienvenus, et puis le cumul des petits soutiens, voilà après ça permet de rendre des choses possibles alors que ça ne l’était pas. Et oui, on est toujours à l’affût d’appels à subventions, d’appels à financements croisés, et en fait c’est toutes ces sommes-là qui vont permettre de rendre possible ce festival et de le garder dans un format qui reste quand même effectivement un peu conséquent, même s’il a perdu ces dernières années un petit peu. 

AB : Jeremy, vous voulez rajouter quelque chose ? 

J : C’est vrai qu’on bricole en fait, on bricole pour faire tenir ensemble toutes ces choses-là, mais c’est aussi parce qu’on a cette visibilité là que ces projets sont montrés et que tout ça tient dans un budget qui est effectivement de plus en plus contraint.

AB : Mais quand même, vous y arrivez, vous y arrivez bien. Jeremy, vous avez le micro, vous allez le garder, parce que là c’est votre partie, je voulais que vous me racontiez cette programmation, comment vous l’avez construite en matière de type de spectacle, de personnalité chorégraphique, notamment, ce que j’aime beaucoup chez vous, c’est les soirées qui sont partagées entre les spectacles, où généralement on découvre vraiment des trucs.

J : Effectivement, on l’a fait vraiment à deux la programmation, on construit vraiment à deux

toutes ces questions-là, on fait tous nos rendez-vous ensemble avec Anouchka.

AB : Alors commencez et Anouchka complètera. 

J : C’est ce qui est très agréable aussi dans cette méthode de travail, c’est-à-dire qu’on est vraiment dans un endroit collaboratif aussi. Et donc, comment on construit cette programmation ? En fait, je pense qu’elle est principalement équilibrée autour de deux axes, qui sont les projets qu’on accompagne sur un temps long et les projets qu’on découvre et qu’on diffuse à un autre moment. Donc, tous ces projets qu’on accompagne sur un temps long, ce sont des artistes qu’on reçoit alors qu’ils ne sont qu’au premier balbutiement, parfois, d’une réflexion sur ce que va être ce projet-là. 

AB : Pardon, je vous coupe, ça veut dire que vous avez des artistes en résidence ? 

J : Tout à fait, on accueille, on a la possibilité dans nos deux salles de spectacle qui sont toutes les deux équipées, des résidences, principalement beaucoup de résidences de finalisation technique, les artistes viennent beaucoup travailler chez nous pour les derniers pas de leur création. Et donc, on les accompagne sur une, deux, trois semaines de résidence répartie sur une ou deux saisons, qu’on accompagne quand on le peut aussi d’un soutien en coproduction même s’il y a encore nos moyens sont réduits, donc ce n’est pas systématique mais dans la mesure du possible, on essaie de le faire et donc ça, c’est vraiment des projets qu’on suit au long cours. Parfois, les artistes viennent également présenter des étapes de travail la saison d’avant pour vraiment favoriser le déploiement d’un projet. 

AB : Est-ce que vous pouvez donner quelques exemples, peut-être ? 

J : Oui, bien sûr. Par exemple, cette année, les créations qu’on va présenter dans le cadre d’Ardenté sont des créations qu’on a accompagnées aussi en résidence, notamment le travail de Lucia Garcia Pouchès, une chorégraphe d’origine argentine installée en France depuis quelques années.

AB : Ça, je peux te dire, j’ai vu des extraits, c’est dément allez-y On a hâte, on attend avec grande impatience. 

J : Ah ça, moi aussi.Qui sera, qui sera, qui sera, oui, le 25 mars. 

AB : Ah oui, à ne pas l’oublier. Mais quoi d’autre ? 

Lucia est une artiste qu’on accompagne depuis trois ans maintenant autour de ce projet-là, mais aussi Nicolas Barry qui est un jeune dramaturge formé à l’ENSAT en écriture dramatique et qui mêle toujours dans ses projets la question du texte et du corps.

C’est un projet qui est brillamment porté par deux danseuses sur la question de la demande d’asile. Donc là aussi, Nicolas sera en résidence chez nous la semaine prochaine, par exemple,

pour finaliser ce projet. Et aussi, peut-être pour parler d’un autre projet un peu spécifique aussi, c’est le projet d’Antoine Arbaït, Les Géantes, un projet pour le jeune public qu’on a accompagné également en résidence, là, dans un parcours long avec Antoine, puisqu’on avait présenté ces deux précédentes pièces aussi.

Et là, il crée chez nous une nouvelle version, qui serait une version participative avec la

participation d’une classe de 25 enfants de CE2 au plateau. Donc voilà, aussi, on essaie de diversifier les modalités d’accompagnement. Et là, Antoine voulait tester une version avec des enfants et donc on lui donne les moyens de le faire. 

AB : C’est génial. Anouchka, vous vouliez dire quelque chose, peut-être ?

AC : Oui, rebondir un petit peu sur le jeune public, parce qu’effectivement… 

AB : Parce que j’allais vous poser la question, j’allais arriver sur la question de ce qui n’est pas le spectacle attendu, donc la question des enfants et aussi de l’exposition. Mais on y reviendra après. 

Donc, c’est vrai que c’est un petit peu singulier qu’on accueille des spectacles jeunes publics dans le cadre du festival. 

AB : Vous avez Coquille d’Amaladie-en-Or, n’est-ce pas ? 

AC : Oui, on a accueilli Coquille d’Amaladie-en-Or et le projet d’Antoine Arbaït.

On accueille des projets en danse jeunes publics en dehors du festival. Mais là, on a souhaité vraiment les intégrer au festival. 

AB : C’est la première fois ?

AC :  Quasiment.

On l’a fait de façon très anecdotique une ou deux fois précédemment. Mais vraiment, là, c’était vraiment une volonté de marquer. Et en parallèle, on va aussi proposer sur des spectacles tout publics à des scolaires de venir sur des temps scolaires, découvrir des projets. Mais là, qui pour le coup, sont vraiment des projets tout publics. Et ça, pour le coup, c’est vraiment, c’est quasiment une première aussi. Et c’est intéressant parce que ça crée un autre rapport à l’artiste.

Il y a des rencontres qui sont organisées en amont ou en aval de leur venue au spectacle. Et c’est toujours dans des cadres un petit peu particuliers. Donc, ça, c’est intéressant aussi de tisser autrement le rapport au scolaire que sur des spectacles strictosensus destinés aux jeunes publics.

AB : Et pendant le festival, il y a l’exposition de Darius Dolatyari-Dolatdhoust. Est-ce que vous pouvez me parler de cette exposition ? Est-ce que c’est naturel qu’il y ait des expos dans le hall du théâtre ou pas ? Dans la galerie ? 

AC : Oui, en fait, dans le théâtre, on a un tout petit espace d’exposition que les spectateurs doivent traverser quand ils vont dans la salle de spectacle. Alors, ça a ses avantages et ses inconvénients. Mais l’avantage, c’est de dire que toute personne qui rentre dans la salle de spectacle ou cinéma, parce qu’on est également cinéma art et essai, est obligée de croiser l’exposition en cours. Donc, on a trois expositions à l’année dans cet espace. Et on essaye de faire en sorte que l’exposition qui est au moment d’Artdanthé ait un rapport direct avec le festival, soit par le rapport au corps, soit une autre façon de le présenter, que ce soit par la photographie, par la vidéo, etc. Darius, il travaille beaucoup sur la question du costume et l’incarnation du costume. Donc, évidemment, ça a un lien complètement direct avec le festival Artdanthé. Et en clôture du festival, il activera cette exposition par une performance où il s’emparera d’une partie. Je ne vais pas tout dévoiler, mais voilà une partie des pièces qui sont exposées pour les activer dans une performance. 

AB : J’en suis déjà àma dernière question et vous avez commencé un peu à en parler à Anouchka, mais je pense que c’est quelque chose qui est cher à vos cœurs à tous les deux.

C’est la notion de fête et même d’accueil tout court. Quand on arrive dans votre théâtre, il y un bar qui est cultissime, qui est plein d’affiches, qui est le bar de l’époque, qui n’a pas bougé.Le Pinabar, qu’on aime beaucoup.Et c’est vrai que les fêtes de clôture d’Artdanthé sont souvent démentes. Je vais poser un peutrop cette question, pas juste que ça va être sympa, c’est pourquoi faire une fête ? Ce n’est passi évident que ça, faire une fête de clôture. 

J : Un festival, c’est une célébration. C’est ce qui fait la différence entre un festival et une saison. Je crois à la saison, on est dans la régularité, dans le quotidien. On crée des habitudes, des spectateurs qui viennent et qui reviennent. Le festival, ça doit rester exceptionnel et donc ça se célèbre, ça se partage. Et je pense que ça a toujours été le cas au Théâtre de Vanves. C’est important aujourd’hui pour nous que cette fête, elle fasse aussi partie prenante de la programmation.

C’est pour ça que cette année, on renouvelle un format qu’on a initié en 2023, avec non pas unspectacle de clôture suivi d’une fête, mais six spectacles de clôture. 

AB : Oui, j’étais en train de compter pendant que vous parliez, j’avais pas vu que c’était sept, c’est énorme ! 

J : Dont une fête,en fait. L’idée est vraiment d’enchaîner des propositions de différents formats, de différents rapports au public, des pièces frontales, des performances déambulatoires. Une fête participative, c’est vraiment un des projets qui est le début de la fête et qui va nous amener après vers le DJ set. Et je crois que c’est une manière de faire se rencontrer les publics aussi, au moins aussi importante que tout le reste. C’est aussi une manière de passer du temps avec les artistes autrement que devant leurs œuvres. Et c’est toujours des moments assez joyeux. 

AC : Et puis, on a parlé tout à l’heure des sujets qui étaient abordés par les artistes dans les spectacles. C’est vrai que la société est un petit peu morose et plongée en ce moment.

AB : Un peu crispée. 

AC : Un peu crispée, oui. C’est vrai que c’est important d’avoir, de créer le plus possible au cœur du festival et dans la fête finale, mais de créer des endroits vraiment d’échanges, de rencontres, de discussions, de débats, parce que c’est toujours mieux d’en parler ensemble plutôt que chacun sur son canapé. Et voilà, c’est un moment qui est attendu par tout le monde. Et c’est vrai que le festival, un festival dans un lieu, ce n’est pas exactement pareil qu’un festival de l’été, où quatre, cinq jours, on est tous ensemble, on partage tous la même chose ensemble. On a tous la même fatigue à la fin. On a tous les mêmes enthousiasmes et les mêmes joies à la fin. Et c’est vrai que dans une salle de spectacle, c’est un petit peu différent. On se retrouve tous les trois, quatre jours de temps en temps et se dire qu’il y a un moment qui peut réunir et les artistes et les spectateurs qui ont cheminé avec nous pendant tout ce festival, les partenaires, les techniciens, enfin vraiment tous ceux qui étaient autour .Je trouve que c’est vraiment important. 

AB : Je crois que vous avez raison. Alors, merci beaucoup. Tu veux…

J :  Il y a un axe, quand on parlait de la programmation dont on n’a pas parlé, si je peux me permettre. 

AB : Permettez-vous. 

J : C’est aussi la question internationale. C’est vrai que c’est un festival qui s’est ouvert depuis quelques années, de plus en plus fortement à l’international. Et c’est aussi important pour nous, dans cette logique de découverte, d’amener des noms qu’on n’a pas encore vus en France. Et pour ça, on tisse de nombreux partenariats avec des structures. Je pense, par exemple, avec le festival Kilowatt, qui est un festival italien, grâce auquel on invite cette année Vittorio Pagani, qui est un tout jeune chorégraphe italien dont c’est la première pièce. Voilà l’endroit des découvertes, elle est aussi là. Et même si on soutient à l’année énormément les artistes et la communauté artistique française, par toutes ces résidences dont on parlait, etc. Sur le moment d’Artdanthé, on peut se permettre aussi d’offrir une visibilité à une représentation un peu plus large de la création chorégraphique, qui est très importante aussi pour nous. 

AB : Oui, c’est ce qu’on vient chercher aussi, je parle en tant que nous, professionnels, c’est-à-dire que c’est des artistes qui viennent des fois d’un peu loin. Je pense à Lucia Garcia, par exemple, qui est en Argentine, même si elle a un pied en France.

Mais en tout cas, sans vous, sans vous, on ne les connaîtrait pas. Moi, j’ai hâte aussi de voir le travail d’Aral Béhari, je ne sais pas du tout comment on prononce, norvégien, inconnu au bataillon pour l’instant pour moi, ce genre de choses. Merci beaucoup à vous deux de programmer, de programmer bien. Donc le 27e Festival d’Artdanthé, ce sera du vendredi 7 au vendredi 28 mars à Vanves, dans les deux salles du Théâtre de Vanves.  Merci beaucoup.

J et AC : Merci Amélie. Merci.