Pour cette nouvelle édition du festival de création en milieu carcéral Vis-à-Vis, Valérie Dassonville, directrice du festival (voir interview ici), a choisi d’élargir la programmation au spectacle vivant sous toutes ses formes, accordant une large place au théâtre et à la danse, mais aussi à la chanson. Il en ressort un événement émouvant et varié.
C’est donc sous le signe de la variété et de la diversité que s’est ouverte cette cinquième édition du festival Vis-à-Vis. Variété des formes spectaculaires, tout d’abord, avec une alternance théâtre et danse les soirs dès jeudi, vendredi et samedi, mais aussi de la chanson grâce à un partenariat tout neuf avec le Hall de la chanson, ainsi que des podcasts et capsules vidéo.
Diversité thématique, aussi, avec une réécriture de Méduse qui réactive intelligemment le mythe (Méduse, de Fanny Catel et Raoul Fernandez, avec le Centre pénitentiaire de Caen), l’amour (Je t’épouserai, allégorie du REICKO, de Willy Pierre-Joseph, Compagnie du Reicko, avec le Centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis) ou la littérature avec Le Ring (adaptation de la nouvelle de Jack London, Nar6 compagnie et Centre pénitentiaire de Fresnes)
Variété du public, enfin, grâce à cette programmation atypique qui attire au-delà des spectateur·rices habituel·les du spectacle vivant.
Car, ce qui marque ces quelques jours de festival, c’est avant tout la communion joyeuse qui unit en un même geste scène et salle. Le spectacle Blossom (Sandrine Lescourant – Cie KILAÏ et Maison d’arrêt de Seine-Saint-Denis) en donnait un avant-goût jeudi, avant l’acmé de ce dimanche grâce aux spectacles Et pourtant… (Serge Hureau, Olivier Hussenet et le Centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin-Neufmontiers) et Sombrero (Julien Perez, Thomas Cerisola et le Centre pénitentiaire de Paris-La Santé).
Pour ces deux derniers, le répertoire populaire d’Aznavour, entonné à parts égales par des élèves de l’École des répertoires de la chanson et des amateurs sous main de justice lors du spectacle Et pourtant… a fédéré le Théâtre Paris-Villette, tandis que Sombrero y a fait résonner les ola des spectateur·rices de foot et les coups de pied dans les ballons.
Cette programmation était donc à la hauteur de l’anniversaire – le festival fêtait ses dix ans – et, surtout, pleine de promesses pour l’avenir.
Visuel : affiche du festival