« L’homme qui aimait les livres » : le nouveau roman de Patrick deWitt
par Jean-Marie Chamouard04.07.2025
Patrick deWitt est un écrivain et scénariste canadien, auteur entre autres, du roman à succès Les Frères Sisters. Dans son nouveau roman, L’homme qui aimait les livres il nous relate la vie de Bob Comet, un homme modeste et réservé qui a consacré son existence à la littérature.
Une vie toute simple
Bob Comet a 71 ans. Il est bibliothécaire à la retraite et vit seul, depuis 45 ans, dans la maison de sa mère. Depuis l’adolescence, il était passionné par la lecture. Chez lui, les étagères et les livres sont partout, dans les couloirs, dans toutes les pièces. Lors de l’une de ses promenades quotidiennes en ville, il croise Chip, une pensionnaire égarée de la maison de retraite. Il la reconduit à sa résidence et, convaincu par Marie, l’infirmière, il y devient bénévole. Mais il va être bouleversé par la découverte de la véritable identité de Chip.
Alors, il se remémore ses débuts de bibliothécaire, son amitié pour Ethan, son amour pour Connie, leur trahison. Il se rappelle « l’aventure de sa vie », une fugue à l’âge de 11 ans, en 1945, jusqu’à l’hôtel Elba, un hôtel un peu délabré au bord du Pacifique. Il fait la connaissance d’Ilda et de June, deux saltimbanques un peu loufoques qui tentent de monter un improbable spectacle. Et l’aventure va se terminer dans la liesse populaire, célébrant la fin de la guerre
Humour et bienveillance
L’homme qui aimait les livres est un roman de lecture très agréable. Le personnage de Bob Comet est solitaire, introverti, scrupuleux. « Il n’est ni charismatique ni éteignoir » mais il est …. sympathique. L’humour est très présent, le récit souvent drôle avec les frasques d’Ethan, avec certains pensionnaires de la maison de retraite qui sont des originaux et Ilda et June qui sont vraiment excentriques. Il est parfois empreint de poésie comme avec le fil rouge au poignet de Connie qui va se défaire. C’est une belle métaphore de son lien avec Bob puis de son délitement. La bienveillance et la douceur imprègnent le roman. Il s’achève par une joyeuse fête d’Halloween à la maison de retraite. Malgré tout, Bob a suivi le conseil donné par Mr More à l’hôtel Elba: « accepte tous les petits bonheurs quels qu’ils soient ».
La lecture de ce roman pourrait être l’un de ces petits bonheurs. Pour les vacances peut-être….
Patrick deWitt, L’homme qui aimait les livres, traduit de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronso, Actes Sud, 352 pages, 22,80 euros, sortie le 07 05 2025.
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