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11.10.2023 → 12.02.2024

Hermann Nitsch Hommage au musée de l’Orangerie

par Nicolas Villodre
29.10.2023

Au moment où la notion de « performance » est utilisée à tout va et propos par les gens de théâtre et de danse, il convient de saluer l’une des figures de l’actionnisme viennois, Hermann Nitsch qui, avant de mourir, avait rendu à César ce qui est à César – en l’occurrence à Claude Monet – par un vibrant tribut coloré.

Des orgies et des mystères

Hermann Nitsch (1938-2022) à qui la commissaire d’exposition Claire Bernardi et l’Orangerie consacrent une mini-exposition à quelques pas de celle dédiée à Modigliani, est l’un des fondateurs, avec Günter Brus, Otto Muehl et Rudolf Schwarzkogler de ce que Peter Weibel a appelé l’actionnisme viennois qui, à l’instar d’autres courants d’avant-garde des années cinquante (lettrisme, situationnisme, Fluxus, Gutai) et soixante (les Nouveaux réalistes), fusionnait peinture, musique et théâtre pour atteindre l’idéal wagnérien du Gesamtkunstwerk.

 

Nous avons déjà mentionné Valie Export dans le compte rendu d’une expo récente de l’artiste française Orlan. Les provocations sexuelles et les actions d’éclat de ces artistes viennois firent scandale dans l’Autriche d’après-guerre. Certains membres de ce mouvement eurent maille à partir avec le police et la justice. Rudolf Schwarzkogler décéda de mort violente, selon les uns des suites d’une hémorragie après une auto-castration, selon les autres en se défenestrant à la manière d’Unica Zurn ou d’Yves Klein – la mise en scène macabre et son reportage photographique relevant du fake.

Rouge sang

Dès ses débuts, Hermann Nitsch s’est adonné à la peinture. L’une de ses toiles les plus célèbres date de 1962 et a pour titre Blutorgelbild – « Orgue de sang », le mot orgue faisant penser, en allemand et en français, à celui d’orgie. Le sang n’a pas « fait place à la couleur », dans la mesure où, chez lui, peinture et action ne font qu’un – un peu comme chez Duchamp, qui a continué à peindre toute sa vie sans le claironner. L’acte de peindre est acte tout court. D’après la conservatrice Sarah Imatte, Nitsch considérait l’auteur des Nymphéas comme « l’un des plus grands peintres ayant jamais vécu. »

 

Sarah Imatte date de 1957 la naissance de l’actionnisme – point de départ de l’action peinture. L’artiste se réfère aux anciens, à Shakespeare, aux romantiques allemands et à Artaud. Il conçoit le « Théâtre des orgies et des mystères », une pièce prévue pour durer… six jours, véritable manifeste pour un théâtre de la cruauté empreint de poésie et de spiritualité. Des vingt-et-un Dessins informels de 2021, tableautins virant du rouge au vert, en passant par le jaune et le bleu outremer aux trois grands paysages occupant la dernière salle, sans oublier les abstractions en format portrait de 2020 qualifiées de « Peinture éclaboussée », on en prend plein la vue. La manière de brosser la matière est énergique. La couleur irradie le sous-sol de l’Orangerie.

Visuel : Hermann Nitsch, Sans titre, 2020 action painting, DP du musée de l’Orangerie, Galerie RX Paris © Hermann Nitsch, ADAGP, 2023, Paris.