En cette rentrée, Clémence Madeleine-Perdrillat signe Irrésistible. Cette nouvelle série reste une comédie romantique mais elle souffle un vent de fraicheur.
Dès les premières minutes, les promesses et les limites de l’histoire sont plantées. Le récit, plein de tout le miel des comédies romantiques, est un peu écrit à la pelle. Les acteurs sont, pour la plupart, très peu convaincants, et l’histoire abracadabrantesque est difficilement crédible. Et pourtant, un charme opère…
Adèle (Camélia Jordana) est une trentenaire pétillante comme on peut en croiser tous les jours. Créatrice de podcasts, elle est épanouie dans son travail, indépendante, ambitieuse, et amoureusement cabossée. Si elle ne se prive pas de tomber sous des charmes éphémères, elle peine indéfiniment à se remettre de sa rupture avec Trésor (Corentin Fila), avec qui elle est toujours associée et amie. Elle croit avoir fait son deuil après avoir épluché cette relation dans son podcast et son livre, mais lorsqu’elle rencontre Arthur (Théo Navarro-Mussy), des petits papillons s’éveillent au creux de son ventre et la plongent dans des crises de panique. Adèle n’arrive plus à respirer et fait des malaises.
Arthur est marié à Solène (Zoé Schellenberg), son premier amour. Mathématicien, il se plait à analyser le sentiment amoureux avec le concours des sciences pour mieux le comprendre. Il est quelque peu déboussolé par cette Adèle qui l’attire, l’émeut, tombe dans les pommes à tout bout de champ, ne lui demande pas de quitter sa femme… Et elle lui propose même de faire un podcast avec elle : La Maladie d’amour, où il décrypterait des témoignages amoureux.
Sur le papier, rien n’est innovant dans ces six épisodes d’une trentaine de minutes. On retrouve ces duos d’amoureux entremêlés dans les grands émois des fins et des débuts, et tous les clichés du genre romantique. Mais le diable, comme l’innovation, se cachent dans les détails.
Le point fort incontestable de la série est le partenariat avec les studios de production Louie Media et Jour Premier Production. A partir du 19 octobre, il sera possible d’écouter le podcast La Maladie d’amour que l’on voit naître sous nos yeux dans la série. Tous les aspects de la fabrication sont exposés, de l’ambiance du studio à l’écriture, de la recherche de témoignages aux séquences d’enregistrements. Et le moins que l’on puisse dire est que cela attise la curiosité.
L’autre prouesse de cette fiction est la manière bienveillante dont la complexité des liens est dépeinte. Le récit montre la naissance d’une relation, accompagnée et soutenue par toutes les interrelations que l’on entretient avec nos ami.e.s, nos proches. Il expose l’imprévisibilité de la vie, où les gens se croisent, s’aiment, se quittent, se font du mal, tentent de se réparer, y arrivent plus ou moins. Il donne aussi à voir des imaginaires nouveaux : des femmes qui ne vivent pas la rivalité féminine mais qui se soutiennent, des histoires d’amour finies qui ne sont pas des boulets mais des tremplins qui aident à avancer.
Alors, puisqu’être Irrésistible ne demande pas à être parfait, cette série, qui manque d’un peu de finesse, n’en est pas moins une irrésistible douceur.
Irrésistible sur Disney+, une comédie romantique avec Camélia Jordana et Théo Navarro-Mussy.
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