Ce jeudi 23 mai, la rue d’Antibes, les salles et la croisette ont été un peu désertées après la fermeture du marché. Ce qui n’a pas empêché la compétition de se poursuivre et de nous pencher sur le travail éclatant du chef opérateur Santosh Sivan…
Le comte de Monte-Cristo, la vengeance magnifique
À 8h30, donc nous avions une séance de rattrapage et rancart avec Edmond Dantes en projection spéciale. Les flots sont déchaînés, Laurent Lafitte est très méchant et Pierre Niney s’en sort bien pour prendre la suite de Jean Marais, Louis Jourdan ou Gérard Depardieu. Même si la mise en train d’une heure est un peu longue, le style Delaporte / La Patellière est présent. Le casting fonctionne. Et surtout quelle belle épopée et quel plaisir de se replonger dans la meilleure histoire de vengeance au monde, signée Alexandre Dumas. Le film sort le 28 juin prochain.
La Masterclass de Santosh Sivan
Après Barry Akroyd c’est le chef opérateur indien Santosh Sivan qui a reçu cette année le prestigieux prix Pierre Angénieux. Il est reconnu comme le meilleur chef opérateur indien. Mani Ratnam ne jure que par lui. Il signe la photo de films à grands budgets et grand public comme Coup de Foudre à Bollywood de Gurinder Chadha. Mais il est également réalisateur également avec des films plus indépendants sur des sujets qui fâchent comme Le Terroriste (1999) premier film indien présenté à Sundance. Il nous a parlé de la manière dont sa photo fonctionne comme un révélateur d’émotion pour le public, a utilisé la métaphore de l’arbre et ses racines pour caractériser la complexité et le caractère caché de ce que l’image peut produire en nous, et nous avons adoré découvrir des extraits de sa filmographie à l’occasion de cette Masterclasse. Nous avons également eu la chance de l’interviewer ainsi que le géniale et jeune chef opératrice d’origine estonienne (mais vivant à LA) Kadri Koop. Ces interviews vidéos seront bientôt en ligne dans Cult.news.
Gazer en face à face
En cette journée mi-pluie, mi soleil, nous avons également eu la chance de poser des question face caméra à Ariella Mastroianni et Ryan J Sloan, les deux auteure.s. de Gazer présenté à la Quinzaine des cinéastes. La vidéo de cette interview arrive tout bientôt dans Cult.news.
L’amour ouf ! Gilles Lellouche nous ramène aux années 1980
Clotaire est un gamin plein de violence qui choisit la voie des gangsters. Jacqueline, elle, hait la violence mais est punk à sa manière. Il traînent entre l’école (qu’il a quittée) et le port, quelque part dans le Nord de la France. Et ils écoutent The Cure. C’est en effet une histoire d’amour et un film de gangster. C’est hyper-long. Et si Gilles Lellouche a conservé du Grand bain son art du casting (Alain Chabat est émouvant en père célibataire), la vivacité et l’humanité qui habitaient Le Grand bain ne sont pas au rendez-vous de cet film qui reste suspendu.
Gaël Morel filme le triangle amoureux au temps du Sida
Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni étaient dans la salle pour la première projection du film de Gaël Morel, Vivre, mourir, renaître, présenté en séance spéciale. Le cinéaste qui s’est fait connaître comme acteur dans Les Roseaux sauvages d’André Téchiné propose de revenir aux années Régine (jouée par Amanda Lear, ça c’est cult !), Kodak et malheureusement AZT. Un couple emménage au dessus du labo d’un photographe (Victor Belmondo, irrésistible), un triangle amoureux s’installe, avec des remous rendus tragiques par la maladie. La BO est canon et l’écriture cosignée par Laurette Polmanss (à qui l’on doit le scénario de La Fracture de Catherine Corsini) est très fine.
Bye-bye la Quinzaine des cinéastes en musique
On a pu finir cette journée en se rendant à la Fête clôturant la Quinzaine des cinéastes s’étant déroulée cette année. Cependant que la DJ, experte, enchaînait techno un peu décalée et mini surprises, comme cette reprise féminine et planante de « Bande organisée », on a pu savourer un peu de champagne rosé, pour oublier le mal aux pieds procuré par le Festival, sur cette plage toujours si agréable année après année. Tout en évitant les jets d’eau et les invités ayant chaussé le masque de Xavier Dupont de Ligonnès distribué à l’entrée : la Quinzaine avait pris fin une heure plus tôt, en effet, avec la comédie française d’auteur Les Pistolets en plastique, hantée par la figure de l’introuvable, comme avant lui l’avait été la comédie française d’auteur, Paul Sanchez est revenu !
Et voir enfin Les reines du drame…
La semaine de la critique ne l’a pas retenu dans son palmarès. On s’en fiche ! C’est incontestablement, et absolument, et génialement le film queer de la compétition. Et c’est aussi un film inclassable, déjanté, puissamment psychédélique, outrageusement tendre. On adore cette histoire d’amour entre Mimi Madamour et l’icône punk Billie Kohler ; on adore les actrices, fabuleuses (Louiza Aura, Gio Ventura, Alma Jodorowsky, Nana Benamer, Asia Argento) et les acteurs (euh, en fait Bilal Hassani surtout) ; on adore les musiques composées par Rebeka Warrior, Yelle, Mona Soyoc et Pierre Desprats. Bref, on espère que la distribution du film sera à la hauteur du film du talent d’Alexis Langlois et de sa troupe parce que c’est déjà iconique et même cult !