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Arras Film Festival : des prix ultra en prise avec le réel, Atlas d’or à Honeymoon

par Geoffrey Nabavian
19.11.2024

A l’issue de l’édition 2024 du Festival du Film européen d’Arras, l’Atlas d’or est remporté par Honeymoon. Choix juste : l’œil de la réalisatrice ukrainienne Zhanna Ozirna se distingua grandement au sein de la Compétition, comme d’autres.

En gagnant l’Atlas d’or en cette année 2024, Honeymoon s’assure peut-être une aide de choix pour sa sortie dans les salles françaises. Le long-métrage, qui dépeint le huis-clos forcé vécu par un jeune couple en Ukraine en 2022, au moment de l’invasion russe, n’a en effet pas encore de distributeur.

 

Des films appelant à réfléchir et à penser l’Europe déchirée

 

La société qui, au final, distribuera Honeymoon dans les douze mois à venir, bénéficie donc de 12 000 euros offerts par la communauté urbaine d’Arras. On souhaite au long-métrage de Zhanna Ozirna, très réussi, une sortie rapide, et surtout une vie riche en salles, semée de rencontres et d’échanges organisés avec les spectateurs. Ceux qui eurent lieu pendant le temps du Festival se révélèrent essentiels, tant la cinéaste et son producteur Dmytro Sukhanov s’y livraient, évoquant leurs tentatives pour cadrer la tempête les frappant, eux et leur pays (une partie de ces échanges est à lire ici).

 

Dans la même façon, on peut voir le Prix SFCC de la Critique distinguer The hunt for Meral Ö. Un drame social qui se donne pour but de mettre au jour et faire ressentir la méfiance profonde envers l’étranger courant parfois souterrainement au sein d’organisations sociales. Une mère célibataire vivant aux Pays-Bas, immigré turque, s’y trouve suspectée à tort d’avoir fraudé les aides sociales, et acculée. Inspiré d’un scandale néerlandais réel, ayant touché une quantité folle de personnes dont un grand nombre avec des origines étrangères, ce long-métrage frappe par la justesse de sa réalisation, au diapason de l’interprétation forte tête et si sensible de l’actrice Dilan Yurdakul.

 

Une Mention spéciale au Prix de la mise en scène vient saluer aussi Dwelling among the gods, dans lequel une mère de famille immigrée Afghane plonge, en Serbie, dans une situation particulière, essayant de savoir si le corps récupéré d’un autre immigré est celui de son frère disparu. Un long-métrage signé par Vuk Rsumovic, qu’on eut l’occasion de croiser en France avec bonheur via son juste et un peu déchirant No one’s child, en festivals uniquement, à… Arras notamment.

 

Des films appelant à se souvenir des soubresauts d’une Europe

 

Le public nombreux de cette vingt-cinquième édition du Festival du Film européen d’Arras – en hausse de 10% vis-à-vis de l’an d’avant, avec 50 000 spectateurs en dix jours pour environ 300 séances – donne son Prix à Radio Prague – les Ondes de la révolte. Un long-métrage qu’on put découvrir le dimanche 17 novembre, au sein d’une salle très remplie. Tout autant que pour la séance d’avant, celle du plus décevant White Courage, montrant une communauté des montagnes en Pologne face aux nazis et à leurs terribles exactions, avec une mise en scène parfois trop mélodramatique. Radio Prague – les Ondes de la révolte, lui, déroule un récit classique, montrant la lutte pour la liberté d’expression des médias au sein d’une Tchécoslovaquie noyautée par l’U.R.S.S., au milieu des années 60. Celui qui le réalise, Jiri Madl, se montre le plus inspiré lorsqu’il donne le temps à son action de laisser voir l’invasion de 1968 : lors de cette longue séquence, lui et son équipe de réalisation trouvent un souffle, et lance le spectateur aux côtés du peuple résistant dans les rues aux forces de l’U.R.S.S. débarquant.

 

Quant au Prix Regards Jeunes, décerné par un jury de six lycéens de la région Haut-de-France, il couronne The new year that never came, qui montre une Roumanie prête à protester contre la dictature de Ceausescu, par le prisme de destins de six personnes vaquant à leurs occupations. Un long-métrage qui gagne aussi le Prix de la mise en scène, représentant 5 000 euros offerts à son réalisateur par la Région Haut-de-France.

 

Quant aux Arras Days, journées dédiées à la présentation de projets en développement, ils distinguent au final le récit de la sortie de prison d’un militaire ayant endossé un crime qu’il n’avait pas commis, par honneur, en Turquie, et l’itinéraire d’une réalisatrice en rééducation croisant une cueilleuse de fleurs affirmant être guérisseuse, en Bulgarie. Le premier a pour titre A brighter word than bright et pour réalisatrice Belkis Bayrak : il remporte une bourse de 7 500 euros décernée par le Festival. Le deuxième s’intitule Fleur de sel et a comme réalisatrice Nadejda Koseva : une Bourse de 5 000 euros lui est remise par la Ville d’Arras. Ville qui sut parfaitement cette année offrir aux spectateurs curieux du cinéma des réflexions quant à l’Europe, très au coeur, sous toute ses formes, de débats animés ces récentes années.

 

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Visuel : affiche internationale d’Honeymoon