En compétition à la Berlinale, l’autofiction assumée d’Olivier Assayas raconte le confinement avec son frère, le critique musical Michka Assayas, et leurs nouvelles compagnes, à la maison de campagne de leur enfance. Un portrait sans grand intérêt d’intellectuels nombrilistes, névrosés et hors-sol.
Hors du temps ouvre avec la voix off qui remonte le fil du temps dans le genre « dans un pays lointain, il y a bien longtemps, vivaient un roi et sa belle reine. » Sauf qu’en l’occurrence, on se trouve dans la vallée de la Chevreuse, dans la bâtisse bourgeoise familiale remplie de livres (« J’ai tourné chez moi, dans la maison qui est celle de mon père, de ma mère… », confie Olivier Assayas à l’AFP) en présence des fantômes des parents Assayas, le scénariste et écrivain Raymond Assayas, connu sous le nom de Jacques Rémy, et la styliste Catherine de Károlyi.
Interprétés par Vincent Macaigne dans le rôle de Paul, l’alter-ego du réalisateur, et Micha Lescot dans celui d’Etienne, son frère aîné et critique rock renommé, les frères Assayas passent leur confinement entre lecture, blind tests musicaux, sessions de tennis, séances de psy en visioconférence, références incessantes à Jean Renoir et David Hockney et contemplation de la nature. Leurs compagnes, Morgane (Nina D’Urso) et Carole (Nora Hamzawi), n’apportent à ce journal intime du début du confinement qu’une allergie au gluten et quelques exercices de yoga. Les seuls moments de tension viennent des énervements, parfois drôles, entre les deux frères autour des règles sanitaires et des casseroles brûlées, mais trois ans après le confinement, ces blagues ménagères ont le goût de déjà vu.
Il n’y a vraiment pas de quoi en faire un film !
Visuels : © Carole Bethuel