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L’Hérault supprime ses subventions : une tendance nationale inquiétante

par Angélina Zarader
29.01.2025

Dans l’Hérault, le président du conseil départemental, Kléber Mesquida, a décidé de supprimer intégralement les subventions allouées à la culture. Une décision radicale qui s’inscrit dans une tendance nationale inquiétante : des régions comme les Pays de la Loire, l’Île-de-France ou encore la Nouvelle-Aquitaine réduisent drastiquement leur soutien aux acteurs culturels. Alors que le ministère de la Culture lui-même subit lui aussi une nouvelle coupe de 50 millions d’euros après les 100 millions de décembre dernier. La question de la pérennité des missions de service public de la culture se pose plus que jamais.

Un choc pour le monde culturel dans l’Hérault

C’est une onde de choc pour le monde culturel : dans l’Hérault, le président du conseil départemental, Kléber Mesquida (PS), a décidé de supprimer 100 % du budget alloué à la culture. Cette décision radicale, annoncée par Libération, marque une rupture sans précédent.

Avec un budget annuel de 2 milliards d’euros, le département consacrait entre 5 et 6 millions d’euros à la culture, une somme désormais réduite à néant. Kléber Mesquida justifie cette coupe par l’effort budgétaire imposé aux collectivités locales et la nécessité d’assurer un budget équilibré, sous peine de mise sous tutelle par la Chambre régionale des comptes. « Si on ne peut pas présenter de budget équilibré, la Chambre régionale des comptes prendra le budget et supprimera tout ce qui n’est pas obligatoire », expliquait-il récemment au Midi Libre.

Le département affirme vouloir recentrer son action sur ses compétences obligatoires, notamment le financement des écoles de musique, des établissements pour personnes âgées et de l’aide sociale à l’enfance. Mais la suppression intégrale des subventions culturelles inquiète les acteurs du secteur, qui redoutent un effet domino.

 

Un mouvement national de coupes budgétaires

L’Hérault n’est pas un cas isolé. Plusieurs collectivités ont déjà annoncé des baisses de financement pour la culture, certaines depuis plusieurs années. Parmi les cas les plus marquants, la région Pays de la Loire, dirigée par Christelle Morançais (Horizons), a réduit de 70 % les subventions culturelles, entraînant une économie de 10,59 millions d’euros sur la période 2025-2028. Cette coupe budgétaire massive a suscité des réactions indignées, notamment du Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui dénonce une « offensive idéologique ».

D’autres régions suivent la même trajectoire. En Île-de-France, le budget voté en décembre prévoit une baisse de 20 % des crédits alloués à la culture, soit plus de 20 millions d’euros en moins. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la réduction est de 7,8 %, en Nouvelle-Aquitaine de 5,6 %, en Auvergne-Rhône-Alpes de 3,5 %, et en Centre-Val de Loire de 3 %. Seules la Bretagne et la Normandie ont décidé de maintenir leur niveau de financement en 2025.

À l’échelle des départements et des villes, la tendance est également à la restriction. L’Ille-et-Vilaine, la Charente-Maritime et la Loire-Atlantique ont déjà annoncé des coupes importantes. Toulouse, quant à elle, prévoit de ne verser que 60 % des subventions culturelles prévues, en attendant de connaître les arbitrages budgétaires définitifs.

 

L’État lui-même réduit ses financements

Alors que les collectivités territoriales réduisent leurs engagements, l’État ne fait pas exception. Le ministère de la Culture a récemment annoncé une nouvelle coupe de 50 millions d’euros pour son budget 2025, après avoir déjà subi une baisse de 100 millions d’euros en décembre. Si le budget global du ministère reste à 4,45 milliards d’euros, soit une augmentation de 30 % depuis 2017, cette hausse ne suffit pas à compenser les coûts croissants du secteur.

Sur Radio France, le vendredi 24 janvier, Emmanuel Wallon, professeur de sociologie politique à l’université Paris-Nanterre, souligne que « la culture est remise en question au même titre que d’autres politiques publiques pour la jeunesse, pour l’éducation populaire ». Malgré l’augmentation du budget ces dernières années, il rappelle que « cela ne suffit pas du tout à faire face à l’augmentation des besoins », notamment en matière d’éducation artistique ou de diffusion du spectacle vivant.

De son côté, Joris Mathieu, coprésident du SYNDEAC (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), alerte sur les effets de ces coupes successives : « Aujourd’hui, les institutions n’ont absolument plus aucune marge d’adaptation pour préserver les missions qui leur sont confiées par les financeurs publics. (…) Il va falloir un jour choisir s’il faudra supprimer ou non des lieux culturels en France ». Selon le SYNDEAC, environ 1 500 emplois sont déjà menacés par ces restrictions budgétaires.

 

Des conséquences alarmantes pour le secteur culturel

Les acteurs culturels alertent sur les répercussions de ces décisions. La directrice du Syndicat des musiques actuelles, Aurélie Hannedouche, souligne que les réductions pourraient atteindre 50 à 70 % pour certaines structures culturelles, sportives et associatives. 

En Pays de la Loire, le Conseil économique, social et environnemental régional estime que plusieurs milliers d’emplois sont menacés. La réduction des subventions pourrait entraîner la disparition de certaines structures culturelles, notamment les plus petites et celles fortement dépendantes des financements publics.

 

Un secteur en résistance : #DeboutPourLaCulture

Face à ces coupes budgétaires drastiques, le monde de la culture ne reste pas sans réaction. Depuis plusieurs semaines, le mouvement #DeboutPourLaCulture prend de l’ampleur. Initié par plusieurs théâtres et institutions (Le Quai CDN d’Angers, le Théâtre Louis Aragon, Angers Nantes Opéra, le Lieu Unique…), cet appel à la mobilisation invite artistes, équipes techniques et publics à se lever à la fin de chaque représentation pour marquer leur soutien aux services publics de l’art et de la culture.

L’objectif : sensibiliser sur les effets concrets des coupes budgétaires comme les suppressions d’emplois, la précarisation des artistes, la hausse des prix d’accès à la culture, l’affaiblissement de la création et l’impact économique sur les territoires. Un mode d’action simple mais puissant, relayé sur les réseaux sociaux via des selfies et le hashtag #DeboutPourLaCulture, qui témoigne d’une inquiétude croissante et d’une volonté de mobilisation collective.

 

Dans un pays où le secteur culturel représente une part essentielle du tissu économique et social, ces restrictions posent une question cruciale : jusqu’où ira cette tendance, et quelles seront ses conséquences ?

Visuel : Angélina Zarader assistée de ChatGPT