Ces deux lettres semblent partout et pourtant, savons-nous où les trouver ? Quels événements méta-sportifs ? Ci-dessous une sélection des meilleurs expos, concerts, spectacles vivants et lieux de communauté relatifs aux JO !
L’exposition Match, Design et Sport – une histoire tournée vers le futur présidée par Konstantin Grcic, commissaire, se tient du 13 mars 2024 au 11 août 2024 au Musée du Luxembourg et met à l’honneur le design sous l’angle du sport ou réciproquement, elle témoigne de ce que le sport et sa figure métonymique – le sportif – ne se fait pas seul. Considérant le rôle de la mode et de sa performativité, le design rappelle que s’habiller en sportif, c’est déjà l’être un peu. Une exposition culte, inclusive et futuriste qui retrace l’histoire d’une lutte contre la faillibilité humaine.
André Steiner, hongrois, traque lui aussi la perfection des sportifs et la sublime au travers de ses photographies, à mi-chemin entre l’art et la science ; Steiner ayant exploré minutieusement les différents procédés que la photo avait à lui offrir : distorsion, solarisation, surimpression… Une exposition lui est dédiée au Musée d’histoire et d’art sur le Judaïsme. Toutes de noir et blanc, les images sauront séduire les plus esthètes d’entre vous.
Pour ceux en quête d’un approfondissement de l’histoire politique des JO, nous vous conseillons Olympisme, une histoire du monde présente au Palais de la Porte Dorée du 26 avril au 8 septembre 2024 à laquelle Cult s’est rendu le mois dernier.
Enfin, entre vie et exposition, au côté des six nouvelles œuvres monumentales sur la promenade réaménagée le long du canal Saint-Denis, au pied du stade de France, Abraham Poincheval passera 10 jours embouteillé, à compter du 25 juillet. Après Walk on clouds, court-métrage sur lequel nous avions écrit concernant une nocturne à la fondation Louis Vuitton, cette performance artistique et sportive saura vous questionner, elle aussi, sur vous-même et inversement, sur votre rapport au monde, à la liberté et à la protection du vivant.
Dernière date pour assister à l’Olympiade culturelle se tenant au théâtre de l’Olympia, après la rencontre ébouriffante avec le chessboxing, ne ratez pas Jam session, un duo entre la star internationale de la scène jazz, Ibrahim Maalouf, trompettiste libanais et Bob Beamon, légende vivante des Jeux Olympiques, surnommée « araignée de l’espace » depuis son saut historique aux Jeux de Mexico de 1968.
Irène Dresel, qui se dit « Electronic Musician Producer » sur sa page Instagram, jouera au Club de France le 9 août prochain. Après avoir s’être renouvelée en créant Vendredi matin, bande son du film À plein temps d’Eric Gravel, son univers coloré, fait de rose pourpré sera ici fidèle à lui-même (également au programme du Club de France : Bob Sinclar, Mauvais Oeil, Flavia Cohelo, L’Impératrice et Etienne de Crécy).
Plus doux, les Olympics Jazz Session, dont l’entrée est libre au Duc des Lombards, se tiendront du 26 juillet au mercredi 28 août. Elles raviront les adeptes des ambiances feutrées, là où l’art n’est pas grandiloquent bien qu’il se joue, s’interprète et surtout, s’éprouve intérieurement. Fred Nardin, pianiste, Gustave Reichert, guitariste ou encore Pamina Beroof, chanteuse seront présent.e.s pour infuser vos soirées de leurs airs de grooves audacieux, de leurs rythmiques musclées et de leurs swings acrobatiques.
Le festival Rock en Seine aura lieu du 21 au 25 août prochain et, lui aussi verra les jeux s’infiltrer en son sein sous la forme, entre autres, d’une course « rock’n’run » ; d’une exposition avec Scènes et stades – reflets d’émotions liant performances scéniques et sportives, lesquelles ont parfois tout en commun, qu’il s’agisse de « l’adrénaline, de la sueur, des larmes, des émotions ou d’un engagement sans limite » ; des discussions entreprises entre des journalistes de l’Équipe et de Libé’ sur la place qu’occupe la musique, la littérature et les arts de scène dans la vie des sportifs. Vous aurez tout le plaisir – mérité – de vous laisser aller le soir venu au songwriting de Lana Del Rey et aux choristes gospels qui l’accompagnent.
Deux parcours culturels et sportifs étaient proposés par Paris Musées cet été. Celui du Sud n’étant plus effectif, le parcours « nordique » vous permettra de profiter de la Crypte archéologique de l’île de la Cité, des musées Cognacq-Jay et Carnavalet, pour enfin clôturer l’initiation culturelle avec l’illustre maison de Victor Hugo, située dans le 6ème arrondissement, place des Vosges. Un rendez-vous à ne pas manquer les 24 et 25 août.
Si vous préférez voir le sport plutôt qu’en pratiquer, vous pourrez retrouver, le 20 août prochain, la pièce de théâtre Les Jeux Oubliés mise en scène par Mathieu Genet au parc Sainte-Perrine, dans le XVIe arrondissement de Paris. Il s’agit d’une frise historique et théâtrale de ce que fut cette seconde édition des JO de 1900, aussi chaotique que décisive dans l’histoire olympienne, notamment par l’immixtion des femmes au sein des compétitions sportives.
Ballet de danse lui aussi labellisé Olympiade culturelle, le ballet Preljocaj, du nom du danseur et chorégraphe yougoslave Angelin Prejlocaj sera au parc des Champions du 29 au 31 juillet. Le long des 50 mètres du catwalk géant, défileront 40 danseurs à l’unisson sur une interprétation du Lac des cygnes de Tchaïkovski, laquelle débouchera sur une ambiance électro festive propre aux plus grandes célébrations.
Enfin, des lieux de rassemblement seront mis à disposition et se feront caisses de résonance du « plus grand événement jamais organisé en France ». La Villette deviendra ainsi Parc des Nations, la plaine Commune, enclave culturelle et artistique du Grand Paris, sera le réceptacle populaire et écologique de l’événement tandis qu’au « grand dam » des JO, des contre-événements seront organisés tels que la Fan Zoo au niveau de la Gare des mines, du 24 au 27 juillet.
Jeu de mot sur le concept de fan zone, assez particulière aux grandes manifestations sportives, l’évènement en appelle à l’écoute de notre essence animale. Crame, directeur artistique et organisateur de l’événement déclarait pour Friction Magazine : « Le Fan Zoo n’est pas spécialement une proposition anti-JO, c’est juste qu’on est là et qu’on a nos besoins primaires, à savoir écouter de la bonne musique, boire des coups en bonne compagnie, chiller en admirant le soleil, se coucher sur la mer de béton, danser jusqu’au matin… Il faut le voir comme une permanence du service public, du mercredi au samedi pendant trois semaines ». De l’affirmation de notre instinct (dans un contexte sportif relativement corseté) à la sous-culture, la frontière est fine et Dick Hebdige, sociologue, dirait sans doute que ces beatniks modernes « se distinguent des valeurs sociales normatives dominantes à travers leurs pratiques et leurs intérêts particuliers, à travers ce qu’ils sont, ce qu’ils font et où ils le font ». Anciennement gare à charbon, aujourd’hui désaffectée, la Station fait de ceux qui s’y rendent, des créatures en marge, diurnes et peut-être aussi, un peu, des oiseaux de nuit..
Visuel : ÉTUDE DE MAINS, C. 1934
Tirage gélatino-argentique d’époque
Tampon encré « Studio André Steiner, 112 Ave Gambetta Paris 20 » au verso
23,9 x 18,2 cm
AS1902023
© André Steiner