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De Cannes à Berlin en passant par Saint-Jean-de-Luz, la rédaction s’est promenée de salles en salles. Alors, quels sont leurs coups de coeur ?

Yaël

Pour la fraîcheur et le vent nouveau j’ai été saisie par le Procès du chien de Laetitia Dosch, Vingt Dieux de Louise Courvoisier et le Camping du Lac d’Eléonore Saintagnan. Miguel Gomes m’a emportée dans son Grand Tour et en fin d’année, en prenant le crayon, Michel Hazanavicius m’a encore bluffée avec La plus précieuse des marchandises.

 

Geoffrey

Pas de vrai coup de cœur au quasi-terme de cette année 2024, malgré des dizaines de films vus. Pas de chef-d’œuvre, pas de long-métrage déroutant donc entêtant. On garde en tête des éclats : la fin mélancolique de Sans jamais nous connaître, le travail sur le son de L’Histoire de Souleymane, l’acuité dans le fragment façon Virgil Vernier toujours présente dans ses Cent mille milliards

 

Nicolas V.

Cette année, mon film préféré a été Loïe Fuller – Danser la lumière de Zeva Oelbaum et Sabine Krayenbühl, diffusé en 2024 par Arte. Ce documentaire fascinant explore avec poésie la vie et l’œuvre révolutionnaire de Loïe Fuller, pionnière de la danse moderne et magicienne du mouvement.

 

 

Laura

Il y a trop de films. Comment choisir ? Rien qu’en salles, cette année, j’ai ai vu prêt de 70… sans compter tout ceux que j’ai rattrapé sur plateformes… Comment choisir ? Comment faire un best off quand on n’a pas tout vu de manière exhaustive ? Je passe forcément à côté de quelque chose, surtout que, je le confesse, il y en a quelques-uns, majeurs, que j’ai manqué !

Mais puisqu’il faut choisir…

  • J’ai reçu deux claques : une avec Les reines du drame d’Alexis Langlois, l’autre avec Le royaume de Julien Colana. Le premier est futuriste, queer, pop, féministe, révolutionnaire. Le deuxième est à l’os, sensible, vertigineux.
  • J’ai eu deux crush… un pour Vampire humaniste cherche suicidaire consentant de Ariane Louis-Seize et un pour Past Lives de Celine Song.

Et en vrac, en en oubliant, je retiens aussi The Substance de Coralie Fargeat, L’amour ouf de Gilles Lellouche, L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, Emilia Perez de Jacques Audiard, Un petit truc en plus de Artus, Le comte de Monte Cristo de Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, Les Fantômes de Jonathan Millet, L’Innocence de Hirokazu Kore-eda, Challengers de Luca Guadagnino, Anora de Sean Baker, et La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer.

Sylvia

La Chimera d’Alice Rohrwacher m’a mise parterre. En s’échappant avec les tombaroli dans le double fond des tombes étrusques, Arthur paraît comme aspiré à la verticale, le corps un peu à gauche et pourtant souple.. tout en laissant entrevoir le vide depuis un angle aigu… sa quête tirant le fil secret…le caché… l’amour … Beniamina… La Chimera agit comme une véritable irradiation…on a la tête à l’envers dans une saisissante photographie, et mélanges de manières de filmer sous les rythmes dispersés de la fièvre…produisant la cambrure de l’esprit… sans qu’on n’y prenne garde notre corps rêve à double température. C’est certain quelque chose se passe….quelque chose qui ne peut pas être vu par les yeux humains, excepté Arthur
P.S. : le pendu dans le Tarot a la jambe gauche repliée… sur l’affiche du film, c’est la jambe droite qui est repliée… qui sait ce qu’Alice Rohrwacher veut nous dire…

 

Julia

Mille applaudissements à l’œil, toujours acéré, de Mati Diop pour Dahomey, Ours d’or amplement mérité. Beaucoup d’émotions lors de la découverte en salle de La Zone d’intérêt, de Jonathan Glazer, qui n’en finit pas d’interroger la complicité passive qu’est le silence. Et pour rester dans une tonalité un peu sombre, bien sûr, La plus précieuse des marchandises, de Michel Hazanavicius et le très beau When The Light Breaks, de Rùnar Rùnarsson, sur le deuil post-adolescent. Des films, il faut l’avouer, qui risquent d’assombrir quelque peu cette période de fêtes, mais d’une très grande force.

Olivia

Cette année, le film qui m’a le plus émue et surprise est Le roman de Jim des frères Larrieu. Karim Leklou, en retrait, délicat jusqu’à l’effacement, souffre en silence lorsque son fils de cœur disparaît de sa vie. Un film d’amour et de transmission, aux revirements vivifiants. Barbès Little Algérie de François Hassan Guerrar m’a beaucoup touchée. Chaleureux et violent, ce premier film nous plonge dans ce monde entre-deux, chez soi et étranger. Et deux grands films, l’implacable Grand tour, valse en deux temps perdus de Miguel Gomes et La Chimère d’Alice Rohrwacher, vraie vision de cinéma où le rêve et la réalité s’entremêlent.

Théo

L’année 2024 a été prolixe et polysémique. Les salles obscures ont su faire revenir cinéphiles et occasionnels avec un paysage complètement décalé, débauché. Dans les clous en fait ! Il faut de tout pour faire un monde – il en faut pour tous les goûts. J’ai été servi, je eu la nausée, j’ai adoré. Mes pépites et autres diamants bruts. Haut les coeurs ! Il y a un classique bien guimauve, en pied de page.

– « Kinds of Kindness », de Yorgos Lanthimos
Je commence par cette création en triptyque doux-amer : « Kinds of Kindness », une fois de plus Yorgos Lanthimos nous emmène dans ce qui nous pèse, dans nos silences. Dans nos silences volontaires, nos « white lies »… Prend moi par la main, mon « petit heart shaped brain » en bandoulière, on te suit. Les méandres d’une moralité qui infusent nos âmes depuis des siècles des milliers d’années. La frontière floue entre bonté sincère et bienveillance intéressée dans un monde où l’altruisme se heurte souvent à l’égoïsme voilé. Emma Stone est triple : Rita, Liz, Emily. Elle est une cynique, non dogmatique, profonde et atterrante. Les femmes qu’elle incarne sont avides de certitudes, mais les manipulations multiples et une lucidité aussi brutale que le papier de verre qui semble avoir recouvert son coeur, qui pourrait l’en blâmer…La rendent méfiante. Vilaine. Sublime.
Ses camarades masculins brillent tout autant dans ces trois espaces schizophréniques et lancinants. Jesse Plemons et Willem Dafoe dans la multidimension, aquarellée et froide de ce monde aussi semblable que different du notre, sont les vaisseaux ondoyants et égratignés de diffusion du prisme infini d’une question universelle : « sommes-nous vraiment capables d’être désintéressés, ou chaque acte de gentillesse ne dissimule-t-il pas la satisfaction de nos propres besoins ? »… La mise en scène est introspective, les dialogues ciselés — aucun archétype dans cette réalisation ou pureté, expiation et « faux self » — où portes et interstices se déploient insidieusement en synapses de l’âme humaine. Là où le doute, quant à soi-même, vis à vis de « l’autre », sans proposition morale ou éthique, peut s’instiguer, avec Lanthimos, il se rue et suinte. Observation — Flagellation et complexité — esthétique et casting cinq étoiles. Une anthologie intemporelle sur la dualité inhérente à notre condition-nements.

– « May December », Todd Haynes réunit JULIANNE MOORE et NATALIE PORTMAN, à l’écran
Trois noms – une oeuvre – Ne m’en demandez pas plus : En VOD, allez allez !

– « Le Jeu de la reine », de Karim Aïnouz
Le réalisateur brésilien, avec cette fiction historique adaptée du roman d’Elizabeth Fremantle nous plonge dans la cour d’Henri VIII,  au XVIè siècle. C’est sombre et violent. C’est jouissif de voir le très bien conservé Jude Law en monarque impotent, obèse, et criblé d’ulcères purulents. Mais, c’est le combat viscéral de Catherine Parr, pour sa vie, sans cesse menacée, qui est passionnant. Sixième et dernière épouse du tyran qui en a répudiées, pleurées et faites décapitées… dont Catherine Howard, quelques mois avant son mariage avec Catherine Parr, subtilement interprétée par Alicia Vikander. Son pragmatisme, la tension constante, qui s’intensifie à mesure que les minutes passent. La jeune reine évolue dans les arcanes d’une Angleterre et d’une époque instable, socialement, religieusement. Le Clair Obscur, à ses balbutiements, teinte le film, les décors et exprime visuellement, ce qui se joue et rejoue, symboliquement, chaque jour pour Catherine. Gangrené et puant, j’ai l’impression que le Barbe-Bleue, son aigreur, coule en une lymphe saumâtre jusqu’à mes pieds. Bien qu’handicapé, il n’a de cesse de monter son ultime obligée, c’est la course à la production d’un héritier mâle. Catherine, intelligente et consciente du trône éjectable sur lequel elle siège, tire, comme elle peut de délicats rubans invisibles pour tenir son rang, tenir bon.
Les jeux de lumière, tels des manipulations raffinées et maternante, qui s’illustrent dans des scènes bestiale et crades à souhait où le roi oblige l’humiliée à soigner sa jambe putride. De là à dire qu’il y a une réelle intention féministe dans ce film britannique… Non, mais, la lecture intimiste du parcours de la jeune reine, qui feint la docilité — affable ; ne lisse rien du pragmatisme froid, calculateur, d’une Parr, décidée à survivre dans un monde où elle n’est qu’un pion, même pas, un ventre.  C’est une fresque historique du point de vue d’une femme ; conte gothique et gore. La décomposition – du roi – du royaume et de ses institutions religieuses VS les stratagèmes et les incursions psychologiques et tempétueuses, démontrent l’existence d’un rapport de force au sein du couple. Terré dans les non-dits et l’apathie grandissante d’un roi qui se sait être en train de crever. Les fausses grossesses… L’obscur ombre qui plane tels les corbeaux croassant, les plans rapprochés mêlant tressaillements et sang froid, entre les tentures lourdes où la reine, captive, tellement à découvert paradoxalement, observe le dehors. On connait la fin. C’est beau, oppressant, pestilentiel et sauvage. Subtile et angoissante proposition de l’éclectique Karim Aïnouz.

– « Emilia Pérez », de Jacques Audiard
Stars internationales dans la langue de Cervantes. Tout est cousu de fils multicolores… Je ne sais pas. Mais je ne pouvais pas faire l’impasse sur le film français en lice pour les Oscars (5 janvier 2025). Du thriller noir à la comédie musicale en passant par la crise d’épilepsie, « plus c’est gros, plus ça passe », dit-on. Je n’ai pas encore statué, au-delà du « ai-je aimé / n’ai-je pas aimé (?) ». Je crois que je suis toujours en gestation. Manitas del Monte, baron à la tête d’un cartel de drogue au Mexique — un Mexique qui n’a de « realmente  mexicano », seule la super-puissante séquence finale qui y a été tournée. Du reste, c’est en studio, dans le Val de Marne (94), juste à côté de Paris que le bling, la poudre, la pampa ont été recrée. Tous les chemins sinueux du narcotrafic sont présents et persistent. Le caïd, hyper viril, tatoué, tout en amphétamine, les veines saillantes, caresse depuis l’enfance le rêve de devenir femme. C’est le seul moyen pour s’extraire de du circuit illicite qu’il chapeaute. Zoe Saldana, joue Rita, une avocate malmenée dans un un cabinet aux moeurs machistes. Karla Sofia Gascon, qui incarne le chef, est la première actrice transgenre à s’être vue décerné le prix du jury à Cannes dans la catégorie « Meilleure Actrice » (qu’elle partage avec Selena Gomez et Zoe Saldana), devient Emilia Pérez grâce au concours (forcé au départ), de Rita. L’avocate est seule dans la confidence, Manitas doit mourrir pour qu’Emilia puisse exister pleinement, y compris pour Jessi, campée par Selena Gomez, et leurs deux enfants, déplacés en Suisse. Emilia s’en remet à Rita, simuler son meurtre, et gérer l’immense fortune destinée à prendre soin de ses être chers.
Le processus de transition se termine et très vite Emilia ne peut vivre sans sa famille, elle passe du traffic de drogue à la philanthropie en fondant une ONG. D’aucuns y voient un repentir drastiquement « féminin — LA  preuve » que l’ancien criminel, violent, sans merci, « est femme. Femme, donc douce… philanthrope… ».  C’est un non-débat. La reprise de contact avec Jessi et les enfants sous couvert d’être une parente éloignée de feu Manitas, grâce à l’entremise de Rita… Et bien tout le monde gobe le truc. La petite famille, de nouveau au complet à Mexico, les emmerdes, les vraies se pointent. Le ressort narratif s’adapte à cette nouvelle trame ! Oui, certains passages flirtent avec le mélo. Mais en fait, ce film flirtent avec TOUT ! Tout est clinquant — les scènes chantées et dansées sont emprunte de l’artificialité attendue d’un décors de comédie musicale. La polémique sur l’hypertrophie de tous les éléments constitutifs de ce film. Dont le fond, n’est pas une question, le récit, somme tout délirant, entre nouvelle vague, telenovelas et thrillers de grosses brutas. Dès qu’on sombre un peu trop dans un des genres de cette proposition éclatée : un élément, une phrase, un rebondissement typique des films d’action intervient. C’est captivant, c’est épuisant. Catastrophique et magistral. C’est bon…un peu comme Emilia—à moindre mesures, sans les guns, sans la came… je crois au fil de ces lignes, être parvenu à statuer de la nature réelle de mon avis quant à ce film. Je suis femme, je suis fan.

– « Shining », de Stanley Kubrick – d’après l’oeuvre de Stephen King
Pour les vrais, les puristes et exorcistes des fêtes de fin d’année. Retour en 1980, pour une échappée onirique, familiale et légère en haute montagne !A la mémoire de Shelley Alexis Duvall (1949 – 2024)

Visuel : La Zone d’intérêt (c) Bac Films