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Est-ce cela, l’effet de ruissellement dans la culture?

par Olympe Du Fil
01.05.2024

Après la baisse nette de 200M€ imposée début février 2024 par Bercy au budget 2024 du Ministère de la Culture et malgré les menaces de Rachida Dati (on garde en tête le mémorable « je vais transformer ton chien en kebab» lancé au Premier Ministre Gabriel Attal), c’est au tour des collectivités locales d’annoncer tout de go qu’elles coupent ou mettent fin aux subventions accordées à des théâtres publics.

Deux exemples relatés ces jours-ci rendent compte de manières de faire très peu coopératives et sans concertation aucune.

Le Théâtre de la Cité, à Toulouse, a dû ainsi faire face à l’annonce le 19 avril d’une coupe de subvention départementale de 190 000 euros… à mettre en regard du montant initial de la subvention, soit 240 000 euros. Cette baisse de 80% s’est faite sans concertation ni échange avec le théâtre, et ce, alors que la programmation 2024-2025 est quasiment bouclée, ce qui oblige Galin Stoev et son équipe à revoir tout le calendrier de programmation de la saison prochaine pour ne rien annuler. Le budget global des subventions du théâtre est de 5M€ et cette baisse en engagera peut-être d’autres à venir, le département semblant vouloir se concentrer sur sa politique sociale dans un contexte économique tendu.
Début avril, un autre théâtre, en Ile-de-France, a dû faire face à une coupe dans ses subventions de 150 000 euros : la Maison des Arts à Créteil, conduite par José Montalvo, devra ouvrir plus tard la saison prochaine pour faire face à cette baisse de presque 4% de ses aides publiques (qui avoisinent les 4M€). Le conseil départemental du Val-de-Marne a annoncé cette coupe alors que la programmation était finalisée, montrant là son mépris pour le calendrier de l’institution. La Maison des Arts, dans l’urgence, a dû mettre en place des mesures d’urgence et n’ouvrira ses portes au public qu’au mois de novembre. Or, une fermeture partielle de théâtre, ce sont des publics qui perdent l’habitude d’y aller, c’est un enclenchement de saison complexe, et ce, d’autant plus que l’automne représente la meilleure saison en termes de fréquentation.
Dans un contexte où les directeurs de théâtre tels Stéphane Braunschweig à l’Odéon, jettent l’éponge, où les postes sont difficiles à pourvoir, où chacun veut repenser l’organisation et la manière de travailler pour faire face aux incertitudes des prochaines années, imposer des coupes budgétaires sans échange ni dialogue, c’est faire comprendre à tous que les théâtres ne sont pas vraiment essentiels ou même utiles, qu’on préfère concentrer ses efforts financiers sur autre chose.

Et donc, ce qui frappe ici, c’est le mépris avec lequel ces institutions sont traitées.

Rappelons le traumatisme que fut la covid pour des lieux dont la mission est d’accueillir du public et qui furent fermés pendant presque 18 mois.
Rappelons aussi que le budget d’une institution culturelle, qu’il s’agisse d’un théâtre, d’un musée, d’un opéra, ce sont, avant même de pouvoir programmer quoique ce soit, des coûts « contraints » élevés liés aux salaires et aux enjeux de bâtiment. Or, ces derniers temps, ces coûts contraints ont progressé en raison de l’inflation qui a impacté notamment les coûts de chauffage dans des bâtiments souvent anciens, voire classés. Et l’argent qui reste, une fois les coûts contraints déduits, celui qui permet de financer la création, de penser la nouveauté, d’innover, s’amenuise d’année en année.
On pourrait demander aux théâtres d’augmenter leurs recettes, même celles-ci ne sont pas extensibles : les prix des billets sont généralement fixés en accord avec les tutelles et on rechigne, dans un contexte d’inflation, à augmenter les coûts des loisirs culturels des Français…
L’équation budgétaire semble donc impossible à résoudre et c’est d’autant plus inquiétant que la brutalité de ces annonces semble préfigurer de nouveaux usages des tutelles publiques qui pensent que la culture n’a qu’à se débrouiller, et tant pis pour les professionnels du secteur qui se démènent pour programmer et maintenir leur mission de service public, tant pis aussi pour les spectateurs et les spectatrices qui ne pourront plus aller au théâtre parce que celui-ci aura fermé.

Visuel : © MAC