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Anne Sauvage : « JUNE EVENTS est un moment foisonnant qui témoigne de la richesse et de la diversité de la création chorégraphique »

par Amélie Blaustein-Niddam
17.05.2024

La 18e édition du festival JUNE EVENTS aura lieu du 22 mai au 8 juin 2024, sa directrice, Anne Sauvage nous parle de sa programmation éclectique

Depuis quand existe JUNE EVENTS et quelle est l’identité de ce festival ?

 

JUNE EVENTS a été créé en 2004 par Carolyn Carlson avec la volonté de programmer des chorégraphes qui n’étaient pas (ou trop peu) présents sur la scène parisienne, et le désir de favoriser le dialogue entre les générations d’artistes. Aujourd’hui, si la diffusion de la danse a changé et le festival a évolué, 20 ans après, l’esprit qui a impulsé sa création est resté. JUNE EVENTS est un moment foisonnant qui témoigne de la richesse et de la diversité de la création chorégraphique. Au-delà du choix des spectacles, je suis attentive aux espaces, aux contextes de présentation des œuvres, aux différents moments de rencontres, à l’hospitalité offerte… L’identité du festival est bien entendu marquée par la Cartoucherie, un écrin en plein cœur du Bois de Vincennes, qui me paraît plus que jamais être un lieu idéal pour la création et la transmission, un lieu inspirant une dynamique responsable et solidaire, un lieu invitant au partage. Depuis l’accueil fondateur du Théâtre de l’Aquarium où les grandes formes chorégraphiques peuvent se déployer sur un large plateau souvent musique « live » – cette année Vania Vaneau et Puce Moment, Spicey et le DJ Shash’U’, Soa Ratsifandrihana et Joël Rabesolo, le cabaret de Radouhane El Meddeb…, la programmation s’est enrichie plus récemment d’œuvres situées dans le Bois – comme la performance documentaire d’Ikram Benchrif et de Paul Girard, la proposition de pistage chorégraphique de Capucine Dufour ou encore la version forêt donnée le matin de Agrimi Fauve de Lenio Kaklea. JUNE EVENTS est resté un festival en mouvement au regard des démarches artistiques d’une part, et à l’évolution du projet de l’Atelier de Paris, d’autre part.

Quels sont les liens entre le festival et les autres activités de l’Atelier de Paris ?

 

En dehors de son ancrage sur le site, quoique celui-ci ne soit pas exclusif puisque nous présenterons avec le Carreau du Temple Tendre Carcasse d’Arthur Pérole, JUNE EVENTS a ceci de spécifique qu’il est un festival qui s’inscrit dans une saison, dans un projet d’un Centre de développement chorégraphique national. Il y a une forte résonance entre le festival et le projet conduit toute l’année à l’Atelier comme hors les murs, pour le tout public comme le jeune public, à travers ses missions d’accompagnement des parcours artistiques comme ses projets d’éducation artistique et culturelle. Beaucoup d’artistes programmés ont bénéficié de coproduction et de temps de résidence, d’autres étaient impliqués dans des projets EAC ou en lien avec les projets menés pour les JOP Paris 2024. Aujourd’hui, JUNE EVENTS comme toutes les activités du CDCN sont engagées pour plus de diversité et d’inclusion. La recherche chorégraphique Tonewall de Jazz Barbé, Laura Frigato et Thumette Léon en témoigne. Ils créent dans le festival une abstraction de gestes à partir de la LSF faisant écho à l’accompagnement des artistes et des personnes malentendantes ou sourdes que nous avons initiées.

 

Parlons de cette édition, comment l’avez-vous construite, est-ce qu’un thème se dessine ?

L’actualité internationale et nationale ont fortement accentué mon désir d’accompagner des voix différentes, moins entendues, des nouveaux récits où se tissent les mémoires individuelles et la mémoire collective, où apparaissent des vies invisibilisées. Cette 18e édition s’est construite avec la conviction que la pluralité des gestes, des paroles, des musicalités corporelles et sonores et des points de vue était plus que jamais nécessaire dans un monde de plus en plus divisé, voire polarisé, par les guerres, l’accumulation des crises et le dérèglement climatique. C’est pourquoi, cette édition invite au déplacement, au décentrement des regards et à la réflexion sur la racisation, le post et le néocolonialisme. En interviewant sa grand-mère qui tenait le rôle de Mira dans Orfeu Negro de Marcel Camus, devenue l’emblème internationale de la beauté métisse, le créateur sonore Némo Camus revient sur cet héritage avec la complicité de Robson Ledesma qui incarne au plateau ce dialogue intergénérationnel.

Les nouveaux récits concernent aussi les déterminismes, les identités. Lil’C se fond dans l’altérité corporelle d’un frère autiste, Clara Furey pose la question de l’identité de genre, de la sexualité dans un travail sur l’énergie qui invite à la compréhension, au vivre ensemble. Ces thématiques se rejoignent dans le spectacle Something like this de Sonia Lindfors, qui y dénonce les structures de domination et travaille sur les représentations du corps noir à travers la danse et les questionnements d’un quatuor hip hop enthousiasmant.

Est-ce que l’édition 2024 compte des nouveautés dans son organisation  ? 

Nous commençons assez tôt cette année, dès le 22 mai, en raison de l’avancement du calendrier général des manifestations en cette année olympique. L’année prochaine, JUNE EVENTS aura à nouveau bien lieu en Juin ! Concernant l’organisation, je dirais que plus encore que pour les précédentes éditions, la préparation du festival a fait l’objet d’un travail de coopération avec d’autres festival en France et en Europe pour coordonner les tournées des spectacles par éco-responsabilité et nécessité. C’est ce travail précieux porté par l’équipe, et particulièrement par Eléonore Bailly, Secrétaire générale de l’Atelier, qui, conjugué au soutien indispensable des partenaires, rend possible la réalisation de cette édition.

 

Comment faites-vous le lien entre toutes les danses ?

Ce qui est passionnant dans un festival, c’est d’imaginer les résonnances entre les spectacles, et d’inviter les publics à composer des parcours. Entre histoires intimes et la grande Histoire, il y a beaucoup de tragédies, de douleurs, de traumatismes.. Il y a donc, des danses de « résistance » : celle de Myriam Soulanges et Marlène Myrtil qui à travers leur spectacle afrofuturiste dénoncent le scandale du chlordécone et ses conséquences sur les populations Antillaises, celle de Zora Snake qui œuvre pour la réhabilitation des cultures oubliées parce que colonisées. Mais aussi, à sa manière, celle d’Ayelen Parolin qui en travaillant sur la figure de l’idiot fait fi des normes et des codes sociaux, avec fracas, jusqu’à la destruction !

Mais, dans les spectacles que nous venons de citer, il y a aussi beaucoup d’espoir, de résilience, de réconciliation… Chez Myriam Soulanges et Marlène Myrtil qui puisent leur force dans l’humour et la poésie, chez Zora Snake qui nous rappelle que la danse a toujours soulevé des questions de société et qu’elle peut être un acte de guérison. Dans La Probabilité du Néant, Spicey, chorégraphe québécoise qui est présentée pour la première fois en Europe, a travaillé avec 8 danseur.ses et 1 DJ à partir du concept de « bystander effect » ou « effet du témoin » pour interroger notre capacité à agir. De la puissance de la street dance, elle tire une force de résistance qui se transforme en une force de résilience.

 

Comment articulez-vous les grandes formes et les solis ?

Je ne cherche pas à les opposer mais à les faire entrer en dialogue même si ce dialogue a pour point de départ un certain contraste numéraire comme pour le programme d’ouverture !

Il y a des chorégraphes comme Pierre Pontvianne, artiste associé, qui fait un retour à la forme solo avec Jimmy pour Jazz Barbé. Il s’intéresse dans cette création à l’unicité du corps et à l’échange approfondi qui s’établit avec le danseur, entre interprétation et écriture chorégraphique. Dans la même soirée qui ouvrira le festival, le spectacle Vagabundus d’Idio Chichava, fait émerger du corps de 13 danseur.ses et chanteur.ses un nouveau langage qu’il nomme « corps global », inspiré d’une danse rituelle du Mozambique, où la voix et le mouvement ne sont pas dissociés. Dans cette pièce de groupe grand format, comme dans une murmuration, l’accent est mis sur les relations, les liens entre les interprètes. C’est la force du collectif, la dynamique commune qui révèle les qualités individuelles. Une énergie que le public pourra partager au rythme des musiques afrodescendantes de Yaguara, alias Frank Micheletti !

 

Un souvenir Cult de JUNE EVENTS ?

Impossible de n’en citer qu’un ! Spontanément, me viennent à l’esprit une bonne vingtaine de spectacles qui ont marqué le public qui m’en parle encore aujourd’hui… Parmi les 200 compagnies invitées depuis la création du festival, beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui programmées dans de grandes institutions ou des festivals internationaux, dirigent des CCN ou poursuivent leur chemin sur la scène indépendante avec une détermination qui force le respect dans le contexte actuel. Mais puisqu’il n’en faut qu’un seul « Cult », je citerais Meredith Monk qui ouvrait le festival 2010 avec la reprise de Education of a Girlchild une pièce de 1976 suivie d’un concert. Inoubliable !

 

 

JUNE EVENTS aura lieu du 22 mai au 8 juin 2024, informations et réservations 

Visuel : affiche

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