19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    12.11.24 : Thomas Clerc remporte le Prix Wepler-Fondation La Poste 2024    Prix Médicis 2024 : Julia Deck pour un roman autobiographique, Ann d’Angleterre    Le prix Renaudot 2024 remis à Gaël Faye pour « Jacaranda »    Kamel Daoud remporte le prix Goncourt 2024 avec « Houris »    04.11.2024 : Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, est décédé à l’âge de 91 ans    Prix Décembre 2024 : Abdellah Taïa    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française
Agenda
Scènes
Auteurs et Autrices
Partenaires
Qui sommes-nous?
Contact
Agenda
20.06.2024 → 02.07.2024

Toulouse : Splendide « Eugène Onéguine » de Tchaïkovski

par Helene Adam
23.06.2024

L’Opéra National du Capitole de Toulouse termine brillamment une audacieuse saison avec un Eugène Onéguine de belle facture, à la direction musicale flamboyante. Stéphane Degout marque le rôle-titre par une interprétation passionnée très réussie.

Eugène Onéguine ou l’art du romantisme russe

L’œuvre de Tchaïkovski est un véritable chef d’œuvre de la période romantique de l’art lyrique. Le roman éponyme de Pouchkine était déjà un formidable témoignage de la vivacité de la littérature russe du dix-neuvième siècle, peinture sociale et intimiste, brossant le tableau d’une aristocratie campagnarde et de ses contradictions. Tchaïkovski met le tout en musique en composant une partition haute en couleurs, qui allient les thèmes tragiques présents dès l’ouverture aux portraits subtils de personnages de leur époque en butte aux affres de l’amour, le tout dans une toile de fond qui dépeint la société russe, ses couches sociales, ses traditions folkloriques et ses références culturelles.

Une telle richesse foisonnante d’idées conduit le spectateur à ne jamais éprouver la moindre once d’ennui et à suivre avec passion ces riches dialogues qui mettent en scène les récits de deux femmes d’âge mûr rappelant à la jeunesse ce qu’était leur triste condition de femmes soumises à des règles faites par les Hommes pour eux-mêmes (« Le ciel nous a donné l’habitude en guise de bonheur. »), ou encore la rivalité entre deux jeunes gens qui ne mesurent pas l’engrenage dans lequel ils s’enferment et qui aboutit au stupide duel de tradition pour « l’honneur », et la confrontation vaine entre une jeune femme et un jeune homme qui échoueront dans leur relation  « Nous sommes passés tout près du bonheur »…

Personnages ordinaires de la société russe contemporaine, ils vivent des passions violentes avant que tout ne rentre dans l’ordre en quelque sorte.

La modernité du récit le dispute à cette beauté un peu surannée de situations familières qui appartiennent à un passé révolu, mettant en scène les symboles du genre, quelques chants et danses populaires russes, deux bals (une valse à l’acte 2 et une Ecossaise à l’acte 3) et un duel, sans oublier les paysans, les nourrices et…les Français toujours présents dans l’aristocratie russe de l’époque.

Eugène Onéguine est le récit, la confession même, de l’âme tourmentée d’un dandy de Saint Pétersbourg, inapte au bonheur, auquel le compositeur s’identifie douloureusement avec cette triste conclusion « Quelle honte ! Quelle douleur ! Quel sort pitoyable est le mien ! ».

Mais la véritable héroïne est la jeune fille passionnée, qui écrit la célèbre lettre à celui qu’elle aime, et renoncera volontairement et lucidement à suivre Onéguine, sa grandeur d’âme la mettant moralement bien au-dessus de lui. Et c’est son tragique destin qu’évoque sans cesse le thème musical qui revient comme le douloureux rappel de la fatalité, bâti sur une harmonie descendante très élégiaque que l’on se prend à chantonner en sortant du théâtre.

Belle mise en scène de Florent Siaud

Il y a beaucoup de belles choses dans cette mise en scène  qui se regarde un peu comme un livre d’images aux chapitres intitulés et ravira ceux qui aiment voir sur scène ce qu’ils ont imaginé en lisant le long poème de Pouchkine ou en écoutant l’opéra éponyme de Tchaïkovski

Le mélomane qui cherche aussi une interprétation théâtrale originale de ce drame que l’on peut résumer à cette belle phrase de conclusion se sentira un peu plus frustré tant la belle image ne suffit pas toujours à permettre la fusion entre tous les genres qui caractérise l’opéra. Il faut aussi du souffle, celui qu’amène généralement une direction d’acteurs inspirée et de ce point de vue, le compte n’y est pas tout à fait.

Comme il est de coutume désormais, le plateau est intelligemment partagé entre un bas -le salon bourgeois des Larine- et un haut – le jardin- ce qui permet des va et vivants plutôt intéressants au départ mais dont la signification finit par se perdre et qui conduit finalement à un déplacement trop rapide des héros et quelques variations dans l’audition, l’acoustique étant plus favorable sur la terre ferme que dans la mezzanine un peu en retrait.

Ce décor (de Romain Fabre) de base se double du non moins traditionnel rideau transparent qui peut à loisir servir à atténuer l’image des scènes qui se déroulent ou à en projeter d’autres par le truchement de la vidéo. Il servira de cadres aux évolutions futures : salle de bal pour l’anniversaire de Natacha puis pour la dernière scène, extérieur neige pour le duel.

Les costumes de Jean-Daniel Vuillermoz sont bien coupés et très typés, uniforme blanc des duellistes compris et participent à l’esthétique générale de la scène tout comme l’usage des lumières dont le dispositif est conçu par Nicolas Descôteaux : jour, nuit, été, hiver, et sans doute le plus réussi, ces lustres qui descendent au sol pour être rallumés, lors de la scène finale des « explications » entre Onéguine et Natacha.

On savoure donc sans réserve la succession des tableaux dans un décor à la Tchékhov qui portent tous un titre évocateur en référence au roman de Pouchkine d’autant plus que sous la glace couve le feu brûlant des passions et que beaucoup de petites trouvailles illustrent les pensées de nos héros. Quelques interrogations demeurent cependant dans les choix du metteur en scène : pourquoi cette omniprésence de popes de l’Eglise orthodoxe au salon des Larine, pourquoi avoir revêtu Tatiana d’élégants dessous (pantalon, corset) et ne l’avoir réellement « habillée » que pour le bal (une fois ses illusions de naïve jeune fille évanouies ?).

On regrettera également le fait que la mise en scène, aussi esthétique soit-elle, pèche un peu dans l’aspect strictement théâtral faute d’une véritable direction d’acteurs efficace. Chacun et chacune semble souvent laissé à lui-même, hors les évidences, et le plateau est infiniment mieux occupé par les chœurs et les danseurs des nombreuses scènes de foule, que par les chanteurs eux-mêmes.

Profitons-en pour saluer les performances des scènes de foule qui sont particulièrement brillantes et soignées faisant de ces moments d’inoubliables sommets de belles performances chantées et dansées.

La direction enflammée de Patrick Lange

L’annulation pour raisons personnelles du chef d’orchestre initialement prévu, Gabor Kali, a conduit le Théâtre du Capitole à devoir faire appel in extremis à un remplaçant qui a eu peu de temps pour répéter avec l’orchestre qu’il n’avait jamais dirigé. La réussite musicale de cette Première est d’autant plus admirable. Car rien ne manquait à cette interprétation haute en couleur où l’orchestre (et ses sublimes solistes instrumentaux) s’est surpassé pour donner cette très belle lecture du chef-d’œuvre romantique, dès l’ouverture comme durant les danses, en accompagnement des multiples chœurs comme des solistes, réussissant d’ailleurs la difficile figure du quatuor de l’acte 1 sans le moindre décalage.

Et l’on reste confondu devant autant de talent dans la synchronisation parfaite avec une mise en scène forcément découverte tardivement, le tout conférant son statut de très grande maison lyrique à la scène toulousaine capable de tels exploits.

Stéphane Degout campe « son » Eugène Onéguine

Le baryton lyonnais devait faire sa prise de rôle ici même en 2021 mais les restrictions dues au Covid l’en ont empêché. Ce fut chose faite finalement à Bruxelles l’an dernier. On attendait avec impatience la reprise dans le cadre initialement prévu et, comme d’habitude, parce qu’il sait créer « son » personnage, Degout nous a convaincus.

Il en est ainsi de certains artistes sur scène et on appelle cela le charisme. Degout a ce petit plus qui fait que, comme récemment, à Paris pour le Roi de Lessons in Love and Violence, puis à Strasbourg pour Guercoeur, nous penserons à lui immédiatement dès que l’on évoquera le personnage de ces « scènes lyriques ».

Degout rend Onéguine sympathique loin  du dédain arboré par certains interprètes, il donne un cœur au jeune homme et parait davantage insouciant que cynique trop jeune en quelque sorte pour comprendre la profondeur de la passion qu’exprime Tatiana.

Dans ses relations dramatiques avec Lenski, il joue admirablement bien celui qui regrette d’avoir provoqué par défi stupide la mort de son ami et il est littéralement bouleversant de vérité quand il comprend qu’il a raté sa vie.

La voix, toujours admirablement bien projetée, a gagné en épaisseur, s’enrichissant en harmoniques, devenant parfois même très sombre. Le timbre est beau et le style fluide, la diction tout à fait correcte. Degout chante un russe idiomatique, dépourvu d’accent français et qui chante fort bien à nos oreilles. Onéguine est le seul personnage de l’œuvre qui n’a pas de « grand » air comme si le compositeur voulait lui rendre la tâche de « plaire » particulièrement difficile voire impossible. L’incarnation de Degout vient à bout de cette malédiction !

Le plateau vocal

A l’inverse Tatiana, se taille la part du lion notamment avec ce sommet de l’art lyrique russe qu’est la fameuse lettre qu’elle écrit durant la nuit à Onéguine pour lui dire qu’elle l’aime.

La soprano ukrainienne Valentina Fedeneva, malgré une très belle performance vocale globale, peine un peu à nous convaincre de ce contraste entre la jeune fille réservée et la révélation de sa nature ardente que représente l’écriture audacieuse de cette missive. On lui reprochera une tonalité un peu uniforme de la voix, au timbre non exempt de légères raideurs, où inflexions et couleurs sont un peu limitées. L’expression de la passion est parfois absente jusque dans la confrontation finale où Degout est infiniment plus sensible qu’elle dans ce déchirement sans issue.

Tchaïkovski, qui admirait beaucoup de Cosi Fan Tutte de Mozart, a croisé les tessitures homme/femme par rapport à la version classique de l’opéra qui allie Soprano et ténor d’une part, baryton et mezzo d’autre part. L’autre couple impossible c’est donc, comme dans Mozart, celui formé par la sœur de Tatiana, la bouillante Olga, incarnée par la très belle mezzo-soprano Eva Zaïcik et le poète romantique Lenski du ténor Bror Magnus Tødenes.

Eva Zaïcik, timbre somptueux et belle ligne de chant, incarne bien la petite sœur moins rêveuse et moins romantique, qui, très innocemment joue avec le feu et les sentiments du tendre Lenski provoquant le drame.

Dès le premier acte, son arioso est d’ailleurs de toute beauté comme le sera peu après la puissante déclaration d’amour de Lenski (« Olga, je t’aime »). Le ténor a une très belle partition puisque lui revient également l’un des airs-phares de ténor « Où, où, où vous-êtes vous enfuies, belles années de ma jeunesse ? » et Bror Magnus Tødenes montre une grande sensibilité même si l’on regrette là encore, un manque d’interaction entre les deux jeunes gens. La voix est parfois tendue mais l’artiste impressionne par la longueur impressionnante de son souffle ce qui lui permet de donner beaucoup de majesté à ses interventions.

Juliette Mars en Mme Larina, mère des deux sœurs et Sophie Pondjiclis en Filipievna, vieille gouvernante de la maison, forment un duo fort réussi à l’acte 1. Et, si on a connu des Triquet

 Plus drôles, on apprécie la prestation de Carl Ghazarossian surtout dans ce cadre enchanteur de la lanterne magique offerte à Tatiana et qui se projette sur l’ensemble de la scène.

Andreas Bauer Kanabas se taille le plus beau succès de la soirée sur son unique air du dernier acte, « L’amour est de tout âge » du Prince Grémine, d’une part parce que sa voix de basse est belle, noble et pénétrée, d’autre part parce qu’il s’agit typiquement d’un de ces moments d’opéra qui remporte immanquablement un grand succès.

Une soirée à ne pas rater dans la ville rose !

Opéra national du Capitole de Toulouse

Réservations

Photos © Mirco Magliocca

Retransmission sur Radio Classique le samedi 7 septembre à 20h