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21.09.2023 → 22.10.2023

Sylvain Creuzevault expose les collabos au Festival d’automne

par Amélie Blaustein-Niddam
22.09.2023

Dans un pendant didactique à L’Esthétique de la résistance,  Sylvain Creuzevault expose dans Edelweiss (France Fascisme) comment l’histoire de la collaboration entre 1941 et 1945 s’est construite grâce à l’aide appuyée des intellectuels antisémites. Un spectacle qui cherche à être un lanceur d’alerte en utilisant les codes classiques du théâtre.

« Mon antisémitisme appartient à une tradition française »

 

Sylvain Creuzevault est un metteur en scène qui défend l’idée d’un théâtre militant. Révolutionnaire même. Jusqu’à présent, pour lutter contre les idées d’extrême droite, il a souvent exposé les valeurs de gauche : le Comité de salut public de 1793, les écrits de Marx. Mais voilà, cela ne suffit pas de bien connaître ses amis, il faut, pour combattre, savoir qui on a en face de soi. Alors pendant deux heures et demie, nous allons fréquenter de près une belle bande d’abrutis. Leurs noms de famille sont tellement illustres que la postérité en a oublié les prénoms. Ces « petites merdes», comme les désigne le metteur en scène, redeviennent des gens normaux qui papotent loin des zones de guerre. La très belle idée de les prénommer leur redonne une immédiate proximité. Creuzevault essaie de faire mentir la célèbre punchline de Paul Veyne : « On ne tire pas de leçon de l’histoire. » Le metteur en scène tente, en les exposant jour après jour avec une pédagogie digne du cours d’histoire le plus précis, de montrer que l’Europe de 2023 est en miroir avec la France de Vichy.

 

« La voie de la sainte collaboration »

 

Sur scène, un casting dingue campe Pierre Laval, Fernand de Brinon, Louis-Ferdinand Céline, Lucien Rebatet, Robert Brasillach, Philippe Henriot ou Pierre Drieu la Rochelle. Juliette Bialek, Valérie Dréville, Vladislav Galard, Pierre-Félix Gravière, Arthur Igual, Charlotte Issaly, Frédéric Noaille évoluent en costumes d’époque sur un parquet en point de Hongrie. La scénographie est extrêmement classique, elle utilise des codes normalement absents des esthétiques publiques : les rideaux s’ouvrent et se ferment, les comédien.es passent en avant-scène pour appuyer un propos. Tout cela sert sa transmission professorale. Le jeu est brillant, comme toujours chez Creuzevault la notion de troupe est essentielle, elle est collective. 

 

« Les idées droites »

 

Face à Edelweiss (France Fascisme), on repense à d’autres spectacles qui ont tenté de combattre les idées réactionnaires. Catarina et la beauté de tuer les fascistes de Tiago Rodrigues en est le meilleur exemple. Il y exposait la parole d’aujourd’hui, et cela mettait le public face à une affreuse évidence : il est impossible de les faire taire.  Là, tout est calme, larvé. On comprend exactement la position de Laval comme pion essentiel au jeu nazi. En homme du pire à l’allure sympathique, il livre à l’Allemagne tout ce qu’elle demande, et même plus. La pièce rappelle avec justesse que la rafle du Vel d’Hiv a été orchestrée par la France avec l’aide de la police française. Le choix est assumé de rester collé à l’histoire, de faire cours. Le moment le plus intéressant est d’ailleurs celui sur la taxinomie. Il montre comment le mot « décadence » est malaxé dans la bouche des leaders réactionnaires de tout poil, de Brasillach à Wauquier. Vous voyez, il a raison Sylvain, pour parler des méchants, on les nomme toujours par leur nom, sauf pour les méchantes. 

 

Edelweiss (France Fascisme) ne vaut pas pour ses qualités esthétiques. Ce n’est pas un spectacle qui fait avancer l’évolution des formes du spectacle vivant. C’est un spectacle qui permet de dire : maintenant, vous les connaissez, maintenant, vous savez comment se construit une opinion qui se replie sur elle-même. On regrette que la forme ne se soit pas mise au service du fond, car, on le sait, le théâtre peut parler d’histoire en adaptant les codes contemporains. Cela n’efface pas le propos, au contraire, il devient plus actuel. Le risque d’Edelweiss (France Fascisme) est de rater son objectif de lutte contre les populismes du XXIe siècle et de rester uniquement une très bonne pièce sur l’histoire des intellectuels sous la collaboration. 

À l’Odéon-Ateliers Berthier.

Informations et réservations

 

Visuel :© Jean-Louis Fernandez