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10.06.2024 → 20.06.2024

«Le prix de l’or», le premier degré d’Eugen Jebeleanu à Théâtre Ouvert

par Amélie Blaustein-Niddam
13.06.2024

Jusqu’au 20 juin, l’auteur et réalisateur roumain tente de nous séduire avec un spectacle personnel et intime qui souffre d’un manque de distanciation à la fois dramaturgique et critique vis-à-vis de son objet.

L’ère du témoin

Le problème d’une tendance, c’est qu’elle force les comparaisons. Depuis une paire d’années, le spectacle vivant met en avant les matériaux documentaires. Au milieu de cette norme qui souvent nous amène au meilleur (Mohamed El Kathib, Patricia Allio…), sont nés nombre de seul.e.s en scène, certains, brillants, tels ceux de Laurène Marx dont la force habite encore la scène de Théâtre Ouvert où elle performait le mois dernier. Si elle occupe encore l’espace, c’est parce que justement, Jag et Johnny est l’exact opposé du Prix de l’Or. C’est-à-dire qu’à un texte pur, à la poésie brutale s’oppose une litanie plaintive. Pourtant, l’idée du Prix de l’Or est très belle.

De la sueur et des larmes

Eugen Jebeleanu nous raconte sa passionnante histoire, et cela nous l’écrivons sans ironie. En l’occurrence, celle d’un enfant né en 1989 en Roumanie, ayant subi l’enfer de l’homophobie, et surtout ayant été témoin des nombreuses, répétées et inacceptables frappes, coups, violences et humiliations que son père faisait subir à sa mère. Pour fuir les insultes et les visions d’horreur de son père frisant le féminicide à chaque assaut, il se met à pratiquer de façon intensive la danse sportive, c’est-à-dire, le cha-cha, le tango et autres jive.

Le problème central de cette pièce est qu’elle manque de fil conducteur structuré. De plus, elle souffre de poncifs esthétiques mais aussi de mise en scène. La structure du spectacle est celle des danses proposées. Elles sont nommées, par exemple la rumba, et elles sont dansées au premier degré, par Stefan et Laure Grigore, un vrai couple « sur scène comme à la ville », nous signale l’auteur et metteur en scène qui joue son propre texte. Nous sommes dans le vrai, dans la vérité pure. Ce qui dérange se niche là, dans le fait que les faits ignobles racontés ne soient pas condamnés. La danse continue, selon les pas dictés par la discipline. À aucun moment les chorégraphies ne sont questionnées, ni leurs mouvements, ni leurs costumes. Il faut chercher ici et là des références à d’autres agressions, comme ce juge qui fouille sous les jupes des filles pour vérifier la couleur de leur culotte. Il y a un décalage monstre entre le fond et la forme. Dans le fond tout est là, pointé du doigt : la misogynie des concours, l’homophobie à l’école, le patriarcat mortifère, le capitalisme débordant de l’ère post-communiste. Tout est là, mais cela est sans cesse gommé par le décorum des mouvements qui effacent le discours.

Un regard appuyé

Du point de vue esthétique, le metteur en scène opte pour une scénographie classique. Un grand écran vient accompagner, pour ne pas dire surligner, le récit. On y voit pêle-mêle des concours de danse où les filles sont toujours très dévêtues, des photos de famille montrant ses parents heureux et lui d’âge en âge. Eugen Jebeleanu utilise d’autres ressorts plutôt récréatifs, comme celui de faire monter le public sur scène pour un cours de danse, ou de proposer un bord de scène au milieu du spectacle.

Le Prix de l’Or  ne parvient donc pas à transcender son sujet, pourtant très riche, et ne permet pas de comprendre le talent de Eugen Jebeleanu, qui codirige avec Yann Verburgh la Cie des Ogres depuis 2017 et  qui réalise de nombreux films sur l’homophobie dont l’auréolé de succès Poppy Field.

Jusqu’au 20 juin à Théâtre Ouvert

Informations et réservations

Visuel : © Christophe Raynaud de Lage