Le festival international des arts de la rue de Libourne a proposé une œuvre originale portée par la Compagnie O captain mon capitaine. Disparues il y a 33 ans, la grâce et l’exubérance de Freddie Mercury ont gravé le charisme de ce performeur dans la mémoire du rock.
Des baskets blanches tribandes, un jean moulant et un marcel diablement sexy. Doit-on ajouter la moustache pour figurer l’allure iconique de Freddie Mercury ? Décuplée en 8 silhouettes, une formation masculine de majorettes est conduite par sa capitaine bretonne – oui une femme – : c’est tout lui. Le bâton se prête astucieusement au jeu de micro du chanteur charismatique. 3 notes pour lancer un hymne. Boum-boum-clap ! À chaque fois, le public s’empare des morceaux populaires à gorge déployée comme un cri de victoire.
50 minutes de chorale publique pour célébrer un deuil inconsolable, celui de l’impertinence effrontée et gracieuse de Freddie Mercury. Une chorégraphie inspirée qui s’amuse des codes du conte de fées et joue avec les postures et les symboles d’une époque libre. Esthétiquement élaboré, le ballet de majorette reproduit à l’infini la gestuelle et les pas chaloupés si reconnaissables du leader disparu. Air-guitare et riffs mythiques sont imprimés par des ralentis. Les envolées lyriques suggèrent des acrobaties humoristiques avant le porté en croix comme un christ sur Bohemian Rhapsody. I don’wanna die… Son héritage est bien vivant.
Visuel : © Marie Whitead