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« Einstein on the Beach », le sanctuaire de Susanne Kennedy au Festival d’automne

par Amélie Blaustein-Niddam
24.11.2023

Dans une grande halle transformée en un magnifique temple païen, le Festival d’automne et la Villette accueillent cette version du si culte Einstein on the Beach de Philip Glass, Bob Wilson et Lucinda Child. Indéniablement le plus gros choc de cette édition.

Ah, it will be a familiar story, a story that is so very, very old. It is the old, old story of love.

Les consignes sont claires, elles étaient les mêmes au Festival d’Avignon et au Châtelet en 1976 : les entrées et les sorties sont libres. Cela donne un joyeux bordel. Imaginez des gradins qui se remplissent à contre-courant. Certain.es montent, d’autres descendent pour envahir le plateau-monde de Susanne Kennedy et Markus Selg. Le duo dépasse de loin l’idée de la pièce d’origine en la transformant en un monument – au sens premier du terme – totalement habitable. On y trouve une grotte, un théâtre, un temple. On retrouve une esthétique très ancrée dans les jeux vidéo d’épopée. Les écrans sont nombreux et le sol est une tapisserie aux motifs végétaux, dans des teintes jaunes et marron. C’est kitsch et beau en même temps, comme une scène de Star Wars. Susanne Kennedy semble nous avoir amené.es sur une planète B dans un futur impossible à dater. Celles et ceux qui vivent là ont des allures médiévales à la sauce « monde d’après ».

 

I feel the earth move. I feel the tumbling down.

Et puis la musique est là, dès le début. Les comptes de Philip Glass, ses paroles d’opéra qui sont des lectures de notes. Einstein on the Beach est culte, complètement culte. Tout l’enjeu tellement réussi ici était de faire oublier les fondations. L’opéra devient une œuvre d’ici et de maintenant. La terre tremble, elle va mal, les superbes vidéos de Rodrik Biersteker et Markus Selg nous montrent des forêts prises au vent, puis des paysages de désastre. Cette version d’Einstein on the Beach est un tourbillon post-humaniste. Le livret est modifié par endroits, la musique, elle, est celle d’origine. Mythique.

 

Cet Einstein on the Beach a quitté la révolution industrielle pour la dépasser. Il est pourtant toujours question, comme en 1976, de la survie de l’homme, non plus face à la machine, mais face à la mort lente de sa planète.

 

Can someone explain? They are counting. They are singing.

 

Pendant trois heures trente, le public se love dans ou tout près de ce décor où la précision des détails résonne avec l’écriture militaire et millimétrée de Philip Glass, ici dirigée par le chef d’orchestre André de Ridder. Le public est, comme le veut la vision du spectacle vivant post-covid, partie prenante de la scénographie. Ses déplacements ou ses immobilisations sont des éléments-clés de la réussite de cette pièce.

Il n’y a aucun geste au hasard dans ce spectacle. Nous retrouvons avec bonheur la troupe de comédien.es vu.es dans Angela (a strange loop), la dernière pièce de Susanne Kennedy et Markus Selg. Comme dans Angela, Suzan Boogaerdt, Tarren Johnson, Frank Willens, Tommy Cattin, Dominic Santia et Ixchel Mendoza Hernández s’adressent à nous en post-synchronisation. L’effet est toujours aussi délicieux et décalé. L’allure est pop. Le chœur (l’ensemble vocal Basler Madrigalisten, l’ensemble Phoenix et l’ensemble Phoenix Basel) s’empare des mélodies faites de lentes répétitions de petits éléments, d’évolution et de changements très graduels, de motifs récurrents à la beauté presque baroque. À cela s’ajoutent le talent et la précision de la violoniste Diamanda La Berge Dramm. Ce soir, elle a déroulé jusqu’à la fin une partition sans aucune fausse note.

 

Une nouvelle fois, Einstein on the Beach nous ordonne de nous regarder, entre animaux terrestres. Aujourd’hui comme hier, il faut continuer à se parler, ne serait-ce que pour savoir où se trouve un tunnel, et aujourd’hui comme hier, les vivants ont besoin de rites pour leurs morts.

 

Vous l’aurez compris, Susanne Kennedy signe là un vrai chef-d’œuvre. Elle construit un monument du XXIe siècle à ce monument du XXe.

 

Bravo.

 

Jusqu’au 26 novembre dans la grande halle de la Villette.

Informations et réservations

Visuel : ©Ingo Hoehn