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Récital du contre-ténor Franco Fagioli : l’art du castrat chez Mozart

par Helene Adam
11.12.2023

Avec la sortie d’un enregistrement intitulé « Anime Immortali » en mars dernier et une tournée de concerts dans différentes villes d’Europe ces jours-ci, Franco Fagioli, contre-ténor, se lance dans l’interprétation des airs de castrats de Mozart.

Artiste virtuose et très séduisant

Le jeune Mozart a composé quelques opéras dans lesquels évoluaient les tessitures très spécifiques de castrats, des tessitures qui étaient jusqu’alors incontournables dans les œuvres de ses prédécesseurs, mais qui vont progressivement disparaître.

Franco Fagioli est un artiste complexe, très charismatique, dont la voix possède une souplesse hors du commun et qui n’a pas de difficultés particulières pour vocaliser à l’infini dans les aigus, mais également pour émettre des graves puissants et bien timbrés. Il peut donc tout à la fois être sopraniste ou contraltiste. Nous l’avions vu récemment dans un formidable Giuletta e Romeo, un opéra oublié de Zingarelli recréé brillamment à Versailles en octobre dernier. Il nous revenait, ce 9 décembre, au Théâtre des Champs-Élysées pour un récital.

Prince de Haendel et de Vivaldi, il se trouve un peu à l’étroit dans Mozart même s’il propose bien évidemment les airs au grand complet, da capo (reprise) compris, ornementations, trilles et autres vocalises toujours très soignés.

Mais, si l’on est séduit, on est sans doute moins impressionné par ce répertoire qu’on ne le fut dans de précédents récitals pyrotechniques parmi lesquels on citera notamment sa tournée Haendel/Vinci et ses exploits dans Vivaldi pour mémoire, où sa virtuosité étourdissante donnait un aperçu fantastique de ce qu’était le répertoire des castrats du temps où ils régnaient sur l’art lyrique.

Mozart n’est pas une nouveauté pour le contre-ténor puisqu’il a chanté des rôles dans certains de ses opéras, mais il n’avait jusqu’alors pas consacré de récital complet basé sur ce compositeur.

Un programme un peu limité

Le programme n’était guère ambitieux puisque Franco Fagioli ne proposait que trois airs en première partie et deux lors de la seconde. Le tout était entrecoupé par des passages orchestraux du compositeur contemporain de Mozart, Joseph Martin Kraus ; une musique assez sage, fort bien interprétée par le Kammerorchester de Bâle, mais qui ne soulevait guère d’émotion et tout juste du plaisir : une élégante ouverture de son Olympie, l’andante de sa symphonie en do majeur, avec le violon (obligato) du chef d’orchestre Baptiste Lopez, quelques pièces instrumentales puis l’ouverture de son opéra Proserpine.

Le contre-ténor, costume et chemise blanche, souriant comme à son habitude, a ouvert son récital par « Se l’augellin sen fugge », l’aria de Ramiro extrait de La Finta Giardiniera (la fausse jardinière), où il montre son agilité coutumière avec une belle sonorité et un beau port de voix, quelques trilles parfaitement ajustés dans cet air que tant d’artistes, contre-ténor, sopranos, mezzo-sopranos, ont abordé ces dernières années.

Son «Ah se a morir mi chiama », l’air de Cecilio, extrait de Lucio Silla, plus mélancolique et plus grave, est touchant et l’on retrouve sans problème les longues phrases musicales mozartiennes ponctuées de notes modulées à l’infini qui s’achèvent par des trilles de très bonne tenue. Mais malgré cette technique fabuleuse et ce timbre si spécial qui nous émeut, la soirée ne décolle pas tout à fait. Bridé par Mozart qui privilégie déjà la musicalité et la mélodie plutôt que les envolées en folles vocalises, Fagioli livre un exercice un peu sage qui ne se libère vraiment que lors des passages rapides. Le contre-ténor nous éblouit alors dans la maitrise des écarts vocaux agrémentés de quelques notes aériennes divines.

Avec l’air de Sesto, « Parto, parto, ma tu ben mio », extrait de la Clémence de Titus, qui conclut la première partie, nous restons dans le même style où le contre-ténor magnétise la salle par une forte présence scénique et de sa voix reconnaissable entre toutes qui lui confère une signature vocale inimitable et fort agréable à l’oreille. Les accélérations sont saisissantes, la colère affleure dans la voix avec ces trilles et vocalises, et ces reprises excitantes, ces quelques graves de la partition si bien donnés et ces passages syllabiques fort bien ponctués.

Une virtuosité intacte et éblouissante

La deuxième partie n’offre que deux airs du contre-ténor, en commençant par « Deh, per questo istante », un autre air de Sesto. L’on évitera les comparaisons avec Cecilia Bartoli qui a littéralement immortalisé ce rôle, mais force est de constater que, si les vocalises et le style technique varié que propose Mozart, sont parfaitement maitrisés, il manque parfois l’incarnation que la soprano italienne sait si bien donner. Ceci dit, l’artiste a conservé sa superbe voix et montré à tel point son style est éblouissant.

 

Le morceau de choix, conclusion du concert, est le célèbre « Exsultate Jubilate », Motet pour soprano. Fagioli nous livre là une leçon de chant tant son souffle parait inépuisable et sa technique irréprochable sur toutes les appoggiatures dont la partition est truffée et qu’il n’escamote jamais bien au contraire, rendant aux mélodies toute la richesse de ces ajouts virtuoses notamment l’époustouflant « Hallelujah ». Mais force est de constater que, chantés par une voix de soprano, ces motets sont singulièrement plus émouvants, même si, rappelons-le, Mozart les avait écrits pour le pour le castrat Venanzio Rauzzini qu’il admirait beaucoup.

L’artiste, élégant, racé et généreux, offre à ses nombreux fans, deux bis dont ce célèbre air de Cherubino dans Les Noces de Figaro, le « Voi chi sapete » qui retentit, familier à nos oreilles, dans une tessiture inhabituelle. La salle, loin d’être remplie, lui a réservé un accueil chaleureux.

Ce fut donc une soirée en demi-teintes même si l’on a cependant toujours plaisir à retrouver cet artiste exceptionnel.

Il revient dans son répertoire de prédilection, à l’Opéra national du Rhin en février et mars pour Il Polifemo de Porpora, et en mai prochain pour Tolomeo de Haendel à Amsterdam.

Visuel : © Clarissa Lapolla

Le CD :