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« Parsifal », le temple des images de Suzanne Kennedy

par Amélie Blaustein-Niddam
17.10.2025

À l’Opéra Ballet Vlaanderen, Parsifal de Suzanne Kennedy et Markus Selg brille comme une étoile malade, un opéra devenu vaisseau spatial, temple numérique, sanctuaire du kitsch. Hélène Adam vous a déjà magnifiquement parlé de ce Wagner pixelisé. Ce n’est plus une légende du Graal, c’est un téléchargement mystique. Nous avions envie de vous faire entrer un peu plus en profondeur dans les mondes parallèles de cette plasticienne de génie. 

L’opéra comme planète

Pour mettre en scène le dernier opéra de Wagner, la metteuse en scène allemande poursuit sa mission : faire du théâtre un monde parallèle plutôt qu’un lieu de représentation, mais un espace de transmutation. Chaque œuvre, de A Strange Loop à Einstein on the Beach, jusqu’à ce Parsifal, s’écrit comme un rituel de passage qui fait des aller-retour entre le réel vers le virtuel, du corps vers l’avatar, du sacré vers la donnée numérique. Chez Kennedy, tout commence par le décor, ou plutôt par la topographie. Dans Parsifal, les écrans, la lumière, la vidéo ne sont pas des outils, mais des continents. Ils façonnent un paysage total, mouvant, saturé, grottes, forêts, temples, déserts, tout en 3D, tout en flux. Le spectateur et la spectatrice sont avalé.e.s par l’image, perdu.e.s dans un gameplay cosmique. Nous voici dans un monde à mi-chemin entre Star Wars et Star Trek où des cadres en néon délimite les espaces de ce qui ressemble à l’intérieur d’un navire spatial. L’univers de Kennedy est toujours post-quelque chose, post-wagnérien, post-humain, post-réel. Elle travaille le mythe comme un logiciel, on y entre à hauteur d’oiseaux, on s’y reprogramme, on en ressort un peu décalé.e.s.

La beauté glitchée du kitsch

Le kitsch, chez elle, n’est pas une faute de goût, c’est réellement un manifeste. Les statues antiques du futur, une grotte infinie un peu dorée, les halos de lumière saturée, tout cela fait partie du langage. Kennedy cherche la beauté dans le trop, dans la surcharge, dans la béance de la couleur. Son esthétique provoque ce moment où le spectateur ou la spectatrice ne sait plus où regarder, tant les écrans se multiplient, dans tous les formats possibles.  Dans A Strange Loop (2023), les acteurs parlaient en playback sur leurs propres voix enregistrées, corps désaccordés, pantins conscients d’eux-mêmes. Dans Einstein on the Beach (2023), le public entrait et sortait librement d’un temple païen aux allures de base lunaire. Dans Parsifal, les chanteurs et les chanteuses deviennent des icônes figées, presque immobiles, comme s’ils priaient pour survivre à l’image qui les engloutit. Le kitsch devient ici une forme de grâce, une manière de survivre à la fin du monde qui craque en accéléré.

L’humain augmenté

Chez Kennedy, le corps est étiré par la technologie. Les voix sont désincarnées, les gestes mécaniques et les regards absents. L’émotion surgit dans cette forme d’hypnose. On ne ressent pas la douleur d’Amfortas (Kartal Karagedik), mais la lenteur de sa déréalisation. On ne suit pas la rédemption de Parsifal (Christopher Sokolowski), on suit sa mutation. Dans ce théâtre post-humain, les chanteurs et les chanteuses sont des médiums. Ils et elles traduisent la vibration d’un monde où la foi ne passe plus par la prière, mais par le signal, par la connexion, par la lumière fluo et sursaturée qui traverse tout.

La spiritualité du pixel

La « méthode Kennedy », c’est ça, un théâtre du rituel augmenté, où la technologie devient un outil mystique. L’écran n’est pas un mur, c’est une membrane. L’image n’est pas décorative, elle est spirituelle. On ne contemple pas Parsifal, on s’y abandonne. Ce qui fascine, c’est que Kennedy ne cherche jamais à moderniser les œuvres qu’elle monte, elle les transplante dans un autre système de croyance. Là où Wagner parlait du Graal, elle parle de lumière. Là où Glass questionnait la machine, elle invoque la donnée. Là où le théâtre promettait la présence, elle propose la simulation, mais une simulation habitée, vibrante, presque sacrée.

Le futur a déjà eu lieu

De pièce en pièce, Kennedy construit un multivers, A Strange Loop comme prélude domestique, Einstein comme architecture du cosmos, Parsifal comme transfiguration.  Chaque œuvre s’inscrit dans la filiation de la réincarnation de la précédente. Sa méthode relève du loop, répéter, décaler, rejouer, rejouer encore et recommencer. Cet opéra est une expérience sensorielle de la résonance. Suzanne Kennedy croit encore à la puissance des images, non comme illusion, mais comme une foi religieuse. Parsifal n’est pas une œuvre sur la rédemption, c’est une œuvre sur la croyance, croire qu’il y a encore quelque chose à sentir, à rêver et à sauver, même dans la lumière artificielle d’un écran.

À voir à l’Opera d’Anvers, jusqu’au 22 octobre

Informations et réservations

Visuel : ©Annemie Augustijns