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Opéra de Paris : le retour jubilatoire de « La Petite Renarde Rusée » en pleine forme !

par Helene Adam
16.01.2025

Le chef-d’œuvre de Leoš Janáček est de retour à Paris pour une série de six représentations. La reprise de la belle mise en scène de 2008, et la présence incontournable de la soprano Elena Tsallagova qui incarne le rôle-titre, ont été les atouts-maîtres de la réussite de cette Première, le 15 janvier.

La fable de Janáček

Le compositeur tchèque a déjà soixante-dix ans quand il compose cette délicieuse et émouvante Petite Renarde Rusée (Příhody lišky Bystroušky en version originale) entre 1921 et 1923, pour une création à Brno en 1924.

C’est en lisant cette histoire animalière écrite par le poète Rudolf Těsnohlídek et parue sous forme illustrée par Stanislav Lolek, dans le périodique très populaire Lidové noviny, qu’il eut envie d’en faire un opéra.

 

L’œuvre, en trois actes, est une succession de tableaux, mettant en scène à parts égales, des animaux domestiques et sauvages et quelques archétypes du genre humain, dans le cycle de la vie et des saisons qui se succèdent apportant chacune leur lot de renouveau et de surprises.

Musicalement très séduisante, grâce à une composition élégante aux très riches harmonies, La Petite Renarde Rusée commence au printemps avec la présence de la malicieuse renarde toute jeune et se termine, à nouveau au printemps avec l’apparition de sa fille en tous points semblable.

Rien n’est vraiment triste malgré la fin tragique de la renarde tuée par le vagabond, puisque son clone gambade à nouveau dans la nature régénérée.

Leoš Janáček signe là l’une de ses partitions les plus faciles d’accès, avec ses moments très ludiques et ses multiples clins d’œil à la gaieté et à la fantaisie du monde animal libre. On s’amuse également de l’humour « vache » avec lequel il traite tout ce qui est prétendument civilisé, les hommes comme les animaux domestiques.

Mais il ménage aussi un magnifique épisode romantique avec la scène d’amour entre les deux renards, étonnante pièce élégiaque merveilleuse et follement sentimentale.

Le tragique est présent un bref instant, très court et très fort avec le coup de feu fatal et le silence qui suit.

Enfin, le final est une nostalgique happy end du Garde-chasse, qui donne sa conclusion à cette bien jolie fable champêtre, véritable hymne à la nature et à la liberté.

Une belle mise en scène rafraichissante et colorée

La mise en scène d’André Engel a été créée en 2000 à Lyon, et reprise en 2002 au Théâtre des Champs-Élysées, puis en 2008 à l’Opéra de Paris Bastille pour l’entrée au répertoire de l’œuvre de Janáček.

Bien que le nom d’Engel ne figure pas dans la présentation de l’Opéra de Paris pour cette série de représentations de janvier et février 2025, il s’agit bien de la même production, reprise sous la direction de Dagmar Pischel.

Cette astucieuse mise en scène n’a rien perdu de sa fraîcheur et les spectateurs qui l’ont découverte hier soir pour la Première, l’ont manifestement énormément appréciée, jeune et même très jeune public comme plus ancien.

 

Dans cette réalisation, il faut saluer  le travail d’une équipe : les beaux décors de Nicky Rieti, qui oscillent entre l’illustration façon BD et le réalisme de scènes champêtres soulignant la ronde des saisons, les costumes de Elizabeth Neumuller, qui transforment les animaux en humains sans qu’ils perdent pour autant leurs caractéristiques premières en parfaite conformité avec l’esprit du livret, le tout éclairé par les lumières changeantes d’André Diot qui crée la nuit d’hiver froide comme la chaleur écrasante de l’été juste avant l’orage, par le seul jeu de projecteurs dont les luminosités, l’orientation et les couleurs varient.

Mais il faut aussi que ce petit monde bigarré évolue sur le plateau « à la manière de… » et la chorégraphie de Françoise Grès leur donne à chacun une place et une gestuelle de choix, qui rend sans cesse vivants les tableaux qui se succèdent sans temps mort.

Car Janáček a prévu des interludes entre chaque scène et la mise en scène en profite pour changer les décors tandis que descend un rideau de scène dédié qui représente une foultitude de dessins des « personnages » de ce conte, dans différentes situations, auprès d’une voie de chemin de fer sinueuse qui semble nous emmener tous, tout autour de la terre, de la lune, et des étoiles…

Trois « lieux » suffisent à faire le tour des différentes situations : cette voie de chemin de fer initiale (et finale) et le fameux champ de tournesols qui la borde, symbolisent tout à la fois la nature et la culture et ce besoin d’évasion qui nous mène à la fable pittoresque, la maison du garde-chasse, sa basse-cour (et l’étonnante personnification irrésistible des poules et du coq en maquereau sévèrement burné et totalement stupide), la niche du chien où la renarde sera attachée, l’estaminet où le garde-chasse, l’instituteur et le curé jouent aux cartes, boivent (trop) et discutent (violemment). Et puis le plateau vide pour les grandes scènes de foule, dont le mariage et quelques incursions des personnages sur le devant de la scène alors que le rideau est baissé pour donner relief et surprise.

On ne peut que se féliciter de ce point de vue que la direction de l’Opéra de Paris ait souhaité reprendre cette intelligente illustration du chef-d’œuvre de Janáček comme elle l’avait déjà fait pour deux autres de ses œuvres, De La Maison des Morts mis en scène par Patrice Chéreau et, en octobre dernier, pour l’Affaire Makropoulos mis en scène par Krzysztof Warlikowski.

Elena Tsallagova est LA petite renarde…

Et quelle bonne idée d’avoir demandé à Elena Tsallagova de reprendre son inoubliable petite renarde ! La soprano russe faisait ses débuts à Paris, en 2008, dans ce rôle qu’elle a très souvent incarné depuis lors, sur les grandes places européennes, à tel point qu’elle s’est littéralement identifiée à ce personnage fantasque et malicieux, et ne parait nullement avoir changé malgré les quinze années passées depuis ce temps.

Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de l’apprécier dans d’autres lieux y compris à Paris, au Théâtre des Champs-Élysées en 2021 dans une version concert où elle jouait judicieusement ce rôle d’animal si humain (à moins que ce ne soit l’inverse ?).

La voix s’est affermie et enrichie sans perdre la puissance d’aigus lumineux, la beauté d’un timbre souverain et surtout l’incomparable style qui fait de cette Renarde, ce personnage si attachant dans sa liberté de ton et de comportement. La présence scénique de la toujours jeune soprano, impressionne également par sa souplesse, sa vivacité, sa gestuelle très explicite, drôle et ingénue. On rit, on sourit, on s’attache à ce discours de révolte, féministe avant l’heure, avant-gardiste et révolutionnaire illustrant parfaitement le personnage créé par Janáček il y a exactement cent ans.

Elle est très bien entourée par le garde-chasse du baryton Milan Siljanov, qui devait initialement interpréter le vagabond, Harasta, mais a finalement remplacé Iain Paterson, parti de son côté se préparer à chanter Wotan, en remplacement de Ludovic Tézier, dans L’Or du Rhin dont les représentations débutent fin janvier.

La voix est puissante et les graves impressionnants, pour une incarnation d’un garde-chasse finalement assez bonhomme et qui a incontestablement séduit le public de la Bastille, notamment lors du dernier acte quand il se livre à ce long monologue final sur les souvenirs heureux du vieil homme qu’il est devenu.

 

De son côté, le vagabond est  incarné par un soliste du Théâtre national de Brno habitué du rôle, Tadeáš Hoza, appelé à la rescousse à peine une dizaine de jours avant la Première. Il est celui qui tue la Renarde et annonce qu’il en fera un manchon pour sa promise et sa prestation irréprochable en fait également l’une des pièces maitresses de cette reprise très réussie.

 

Le beau renard dont l’héroïne tombe amoureuse (et avec qui elle fait de nombreux et charmants petits renardeaux), est chanté par la mezzo-soprano Paula Murrihy, qui forme avec Elena Tsallagova, un couple de rêve, à forte personnalité, qui nous offre la plus belle émouvante scène de la soirée en conclusion de l’acte 2 juste avant l’entracte, où l’on reste, de ce fait, sur un petit nuage de bonheur partagé !

 

Les protagonistes de la scène qui précède, l’instituteur du ténor Eric Huchet et le prêtre de la basse Eric Caton se livrent eux aussi à un très joli numéro entre querelle, ivresse et chute, même si leurs voix paraissent parfois un peu confinées sur le plateau, victimes de l’acoustique très spéciale de la Bastille.

 

Il faut saluer tous les personnages fort nombreux de cette histoire, la femme du garde-chasse (et la chouette) de Marie Gautrot, l’aubergiste de Se-Jin Hwang et Anne-Sophie Ducret, sa femme, les irrésistibles chien (Maria Warenberg), poule huppée (Irina Kopylova) et coq (Rocio Ruiz Cobarro), très en verve dans l’incarnation de ces animaux rendus stupides et vaniteux par leur domesticité, sans oublier le blaireau de Slawomir Szychowiak, « victime » du franc-parler de la renarde et le pivert de Marie Cécile Chevassus.

 

Et c’est l’un des plus célèbres chœurs d’enfants tchèques, le Chœur Kühn, qui a été invité à apporter son savoir-faire et son excellente diction dans la difficile langue de Janacek, pour la réussite de cette série de représentations.

L’ensemble est dirigé par le chef d’orchestre slovaque Juraj Valčuha, que nous entendions pour la première fois à la Bastille et qui a montré une très bonne compréhension de l’œuvre en sachant valoriser chacune à leur manière, les parties post-romantiques et les accents plus modernistes, en donnant une lecture musicalement agréable et colorée d’une partition très expressive et imagée.

L’osmose entre les instrumentistes de la fosse et les solistes sur le plateau était tout à fait satisfaisante même si certaines voix ont parfois du mal à se faire entendre dans le vaste vaisseau de la Bastille.

Une belle soirée pour un opéra charmant.

Opéra de Paris, Bastille, réservations

 

Visuels : © Vincent Pontet / OnP