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Aleksandra Kurzak, Fedora de grande classe au Grand théâtre de Genève

par Paul Fourier
17.12.2024

Très bien accompagnée, la soprano a porté de bout en bout le drame d’Umberto Giordano dans une transposition plutôt heureuse du metteur en scène Arnaud Bernard.

De Giordano, on connaît surtout l’opéra André Chénier et c’est bien dommage ! Car le compositeur avait bien du talent et sa Fedora (qui fut créée au Teatro Lirico Internazionale de Milan en novembre 1898) est aussi une œuvre majeure. Giordano avait pu assister, en 1882, à une représentation du mélodrame de Victorien Sardou (déjà auteur de Tosca) avec la grande Sarah Bernhardt, la créatrice du rôle-titre, au Teatro Bellini de Naples. Conquis, le compositeur put grâce au succès d’André Chénier obtenir l’autorisation de Sardou. Et cela démarra sous les meilleurs auspices puisque la création bénéficia de la présence d’un jeune ténor nommé… Enrico Caruso. À partir de ce moment, l’œuvre commença à faire le tour du monde, fut donné en 1900 à Vienne sous la baguette de Gustav Mahler, puis à Paris (1905), au Covent Garden de Londres et au Metropolitan Opera de New Yok en 1906. Le temps passant, ce fut l’occasion d’y entendre de grandes titulaires des opéras véristes : Claudia Muzio, Maria Caniglia, Renata Tebaldi, Magda Olivero. Maria Callas le chanta à La Scala de Milan en mai-juin 1956, avec Franco Corelli. Dernièrement, Fedora fut à l’affiche de la Scala de Milan avec Sonya Yoncheva et Roberto Alagna, ainsi qu’à Francfort.


Fedora
est un opéra court en trois actes. Il est extrêmement bien construit avec des ambiances musicales très différentes pour chacun des lieux concernés (Saint-Pétersbourg, Paris et la Suisse). Le livret est équilibré entre de nombreux dialogues (souvent explicatifs), des duos et des scènes de groupe. L’intrigue riche en effets mélodramatiques et en coups de théâtre, est presque cinématographique et va en se complexifiant progressivement ; le premier acte pose les bases avec l’assassinat de Vladimir et la mise en place de la vengeance de Fedora ; le deuxième s’achève par un total renversement de situation ; et le troisième voit l’inéluctable se refermer sur Loris et sur Fedora.

Kurzak superbe Fedora.

Le titre de l’opéra n’est pas usurpé car, par sa présence permanente sur scène, le personnage de Fedora est, sans conteste, le plus important de la pièce. Il faut donc y distribuer une très bonne comédienne et une chanteuse capable d’assurer une tessiture centrale mais qui contient autant de beaux graves que d’aigus.

La prise de rôle d’Aleksandra Kurzak a montré que l’artiste, forte d’une attitude, à tous moments, littéralement princière, est de cette trempe. Elle a incontestablement porté la représentation de bout en bout, même si l’ensemble de ses collègues se sont affirmés tout aussi admirables.

L’entrée en matière de la soprano est un « Ed ecco il suo rittrato… » ciselé à merveille, conclu par un sublime aigu piano, qui annonce la Fedora sensible qu’elle va savoir être. À cela s’ajoute de très beaux graves traduisant les couleurs de l’effroi lors de l’arrivée du corps bien amoché de Vladimir. Elle prend ensuite « Dite coraggio… » avec une ardeur pleine d’émotion et de très beaux aigus et la fin d’acte lui donne encore l’occasion de jouer de ses aigus piano.

 

À l’acte II, Kurzak montre ses qualités de comédiennes lorsqu’elle cherche à arracher les aveux à Loris, qu’elle emploie des accents de séduction avant d’exploser en le traitant d’assassin. On ne peut qu’admirer le procédé génial de Giordano qui fait accompagner le duo par le pianiste qui joue en arrière-plan pour les autres invités. Elle s’avère encore totalement crédible dans le dialogue avec Gretch. Jusqu’à la colère à la lecture de la lettre de Vladimir, elle sait user de différentes couleurs pour traduire tous les sentiments qui assaillent Fedora au fur et à mesure que l’action avance et que les révélations apparaissent.

 

Dès le début de la réception chez la Princesse Fedora Romazoff, la voix d’Alagna émerge, tout de suite reconnaissable. La voix n’est pas encore bien stable pour l’entrée en matière « Amor ti vieta di non amar… », mais c’est dans le récit de son mariage et de la découverte de la trahison de sa femme avec Vladimir (« Mia madre, la mia vecchia madre ») qu’il devient véritablement Loris. La voix se tend au fur et à mesure que sa propre colère enfle et que la fébrilité se fait de plus en plus palpable. Le duo violent avec Fedora évolue alors sur des sommets qui se terminent de la part du ténor dans une magistrale lamentation avec « Vedi, io piango ».

Si l’appellation générique de vérisme a parfois mauvaise réputation, ces moments sublimes de Fedora remettent les pendules à l’heure. La soprano use de son registre aigu parfaitement contrôlé dans « Lascia che pianga io sola », avant que les deux artistes nous offrent un magnifique duo d’amour. La tension revient alors que les hommes de Gretch approchent et Kurzak peut montrer l’opulence de ses graves. Les voix sont en surchauffe et l’on constate que celle d’Alagna est soumise à rude épreuve dans le final.

À l’acte III, réalisant les dégâts qu’elle a produits, Fedora lance in « Dio di giustizia che sol santo ciglio » touchant. Avec l’exaltation du retour d’Ipanov dans lequel Alagna fait merveille, nous entrons alors dans la scène finale du drame, une scène qui va s’avérer sublime tant l’engagement des deux artistes, chacun évoluant dans un registre différent, déclenche un effet stupéfiant et que l’émotion augmente au fur et à mesure que le dialogue se tend et que la vérité se fait jour. Alternant moments d’excitation et retombées de tensions jusqu’à un troublant passage de violoncelle solo, la musique de Giordano montre alors sa perfection.

C’est donc sur un duo d’une vérité rare ce que s’achève une représentation qui aura été quasi parfaite en tous points. Si Fedora est un opéra peu donné, la démonstration aura été faite qu’avec deux grands interprètes, il a sa place au panthéon des œuvres majeures.

 

On a, bien sûr, mis le focus sur le couple star de cette représentation, mais les autres chanteurs ont également été d’un excellent niveau. La voix de la Olga de Yuliia Zasimova aapporte un très beau contraste avec celui de Kurzak et son « Il Parigino è come il vino… » est interprété à la perfection.

La voix chaude du Siriex de Simone Del Savio sait assurer aussi bien l’air léger « La donna russa è femmina due volte… » que les nombreux dialogues sérieux où il se retrouve au centre de l’action. Le Gretch de Mark Kurmanbayev aura été inquiétant à souhait, de même que Vladimir Kazakov aura donné un irréprochable récit du cocher sur l’assassinat de Vladimir. Chacun d’entre eux (ainsi que Sebastià Peris, Louis Zaitoun, Igor Gnidii, Georgi Sredkov, Rodrigo Garcia, Céline Kot et David Webb) se sera parfaitement intégré.e dans les dynamiques de groupe des différents actes. Quant à Anna Manzoni, elle a été un petit Savoyard de luxe.

L’Orchestre de la Suisse Romande, dirigé par Antonino Fogliani, a excellé dans sa capacité à porter toutes les nuances de cette belle partition. Lors de la fête, la dynamique, idéale, bénéficie de l’excellence du chœur du Grand Théâtre de Genève, puis l’Orchestre porte de manière fluide les incessants changements d’ambiances et de rythme, notamment lorsqu’arrive la nouvelle de l’attentat contre le Tsar. La musique se fait tantôt caressante (quelle douceur dans l’interlude orchestral de l’acte II !), tantôt inquiétante lorsqu’avance la marche inéluctable de la vengeance de Fedora. Enfin, l’Orchestre est absolument en phase avec les interprétations survoltées des deux solistes à la fin de l’opéra.

Une mise en scène et des décors parfaitement adaptés à l’action.

Le concept d’Arnaud Bernard (impeccable maître d’œuvre récemment des trois Manon à Turin) de situer l’intrigue lors de la période soviétique et son idée de Kompromat, si elle nous vaut une introduction un peu trop longue et quelques scènes démonstratives, elle est parfaitement cohérente par la substitution d’un totalitarisme policier à un autre. Avec les très beaux décors, la scénographie et les costumes de Johannes Leiacker, le metteur en scène respecte le découpage en trois actes avec ambiances bien distinctes et la tension de l’opéra est absolument intacte.

 

Ainsi, le Grand théâtre de Genève a encore fait évènement avec ce spectacle de fin d’année. Et, en reprenant un opéra aussi rare que magnifique de Giordano, il a montré que l’audace est toujours payante lorsque l’on parvient cependant à y mettre tous les atouts.

Visuels : © Carole Parodi