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« Nos cœurs en terre » rend au minéral sa part de vitalité

par Jeanne Weil
le 12.07.2023

Après Static shot, le festival Paris l’été continue aux Beaux-Arts de Paris. David Wahl et Olivier de Sagazan nous y présentent Nos cœurs en terre, une réflexion en actes sur l’opposition présumée entre minéral et organique.

Donner vie au minéral

Nous l’avons toutes et tous appris à l’école : le monde serait constitué de trois types d’objets, animaux, végétaux ou minéraux. Seuls les animaux et les végétaux relèveraient du vivant. Le minéral, froid et inerte, serait dépourvu de vie. C’est cette certitude, au cœur de notre perception de l’univers, que le texte de David Wahl entend interroger.

Il se tourne pour cela vers un médecin du XVIIe siècle, Pierre Borel, dont la renommée a pâti de l’écoulement du temps. Qu’importe si son nom a pris quelques rides : Nos cœurs en terre offre une nouvelle jeunesse à ce scientifique oublié. Au centre de sa pensée, cette théorie séduisante : tout, sur terre, serait vie. L’homme de l’art va jusqu’à déterminer le sexe des pierres qui l’entourent… Il n’en faut pas plus à David Wahl pour dresser des parallèles malicieux entre ces postulats scientifiques un rien surannés et les si modernes « mud porns« , les films pornographiques qui se passent dans la boue… Quand l’eros se situe là où on ne l’attendait pas.

Mise à distance comique

On l’aura compris, Nos cœurs en terre n’est pas un simple discours sur ce mal-aimé que serait le monde minéral. À grands renforts d’anachronismes et de jeux sur les mots, le texte accorde une large place à un humour qui, par sa seule présence, nous invite à prendre de la distance avec les théories exposées.

Le duo formé par Olivier de Sagazan et David Wahl participe de cette dimension comique. L’enthousiasme du dernier pour son sujet est ponctué des « Ah » indifférents du premier. Le couple que forment le sculpteur et l’homme de théâtre s’approche alors de celui de l’auguste et du clown blanc, un clown blanc érudit, un auguste artiste, mais des clowns quand même.

Un jeu avec les antiques cosmogonies

Cette bipartition des rôles apparaît surtout dans le rapport à l’action : si David Wahl, du début à la fin du spectacle, nous livre immobile sa savante logorrhée comme un torrent inépuisable, Olivier de Sagazan fait. Il badigeonne de boue la belle tenue noire de son partenaire, puis ses mains, puis son visage… Avant de recouvrir cette même boue d’herbes coupées et de pétales de fleurs. Ainsi recouvert, David Wahl n’a plus rien d’humain, ni même d’animal. Sa voix émerge de l’étrange épouvantail de boue et de feuillages qu’il est devenu. Un épouvantail qui nous évoque certes le Golem, mais aussi Le Magicien d’Oz, ce monde fabuleux où tout peut prendre vie, et le Maldoror de Lautréamont.

Par son action d’argile et de boue, Olivier de Sagazan se fait démiurge. La première création d’Adam, on s’en souvient, fut faite d’un souffle divin dans l’argile. Nos cœurs en terre devient ainsi une variation sur les antiques cosmogonies, qui, des millénaires avant Pierre Borel, voyaient dans le minéral non l’inerte, mais l’élément primordial. Le tout forme un spectacle ludique et joyeux, où l’on suit avec plaisir la transformation que le sculpteur fait subir à l’acteur-auteur.

Deuxième et dernière représentation au Festival Paris l’été le 13 juillet à 19h aux Beaux-Arts de Paris.

Visuel : ©Erwan Floch