Tendresse, finesse et joie pour le 3e seul en scène de Michaël Hirsch

En quête de joie…

Tout commence comme dans un rêve : à cheval sur deux échelles, un peu comme Jacob dans son combat avec l’ange. Ici, c’est la joie de vivre sur un petit air entêtant de Charles Trenet. Tout commence au volant d’une voiture un 31 décembre alors que l’humoriste et sa femme Anna se rendent chez des amis pour fêter le Nouvel An, alors que l’épouse aimerait bien choisir une destination plus gaie que Prague ou le Jura. Le mari relève le défi de prouver au monde entier et surtout au cercle d’amis qu’il a beaucoup de joie de vivre. Il boit surtout beaucoup d’alcool et le résultat n’est pas probant. S’ensuit une véritable quête personnelle qui dure un an qui est encouragée comme il le peut par un psy qui ressemble étrangement à Fabrice Luchini, et quelques conversations de comptoir avec un Édouard bière plus poétique que jamais.

Beaucoup de références et des tonnes de tendresse.

Toujours aussi expert en références savantes, qu’il s’agisse de phénomènes scientifiques ou de citations de Nietzsche, Michaël Hirsch fait doucement évoluer son monde doux juif-allemand et bobo avec les trésors de jeux de mots qui le caractérisent depuis ses débuts. Ses questionnements nous parlent, ses émotions sont toutes touchantes, qu’il s’agisse de Luchini, de sa femme ou de ses parents, et certains développements comme celui des émotions qui fonctionneraient comme une monnaie de la vie sont juste géniaux. La lumière est travaillée, la gestuelle impeccable et on lui passe même un accent antillais en allemand tellement sa quête du « développement personnul » nous attendrit. En « banquier d’affect », Michaël Hirsch est riche de beaucoup de talent et d’une infinie finesse et nous nous réjouissons d’être de petites mangoustes et de grands humains qui rient et pleurent avec lui. Manque juste l’occasion de lui chanter l’ode à la joie pour lui dire « Mazal Tov » !