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Éric Reinhardt & Sonia Wieder-Atherton offrent un échos crade et chic aux Nymphéas

par Amélie Blaustein-Niddam
28.01.2025

Sous le joli titre « L’écho des nymphéas », le musée de l’Orangerie propose chaque troisième lundi du mois des rencontres entre littérature et art devant les toiles cultes de Monet et dans le cadre feutré d’une des deux grandes salles ovales qui sont dédiées à ses plantes aquatiques. Le romancier et la musicienne se sont emparés de la commande pour nous offrir une vision radicalement différente du grand œuvre de Claude Monet.

Édifices factices et fastidieux

Marie Mercier et Laurent Dal sont encore au lycée, le bac approche. L’ambiance évoque le monde d’avant, quelque part entre le XIXe et le XXe siècle. Marie a invité Laurent chez ses parents. Ils habitent une maison bourgeoise, augmentée d’un « étang orné de nymphéas ».

Dandy à souhait, Reinhardt s’approche de son micro et, comme à son habitude, dénoue son foulard chic, remonte légèrement le col de sa veste et chausse ses petites lunettes rondes cerclées de noir. Sonia Wieder-Atherton joue comme absorbée par elle-même, le visage tendu, seules les cordes comptent. Elle joue d’une manière presque inquiétante : dans ce cadre de luxe et de volupté qu’est l’Orangerie, il semble se cacher quelque chose, quelque chose de sale, ou peut-être pire encore, quelque chose de triste.

 

— Tu crois que tu peux oser faire ça ?

Dans tous ses romans, Éric Reinhardt provoque des palimpsestes de style. Il aime mêler le vrai et le faux, faire dialoguer de véritables personnages fictifs avec son avatar littéraire. Dans une langue performative qui ressemble à du jazz, il oscille entre des motifs anciens et nouveaux, entre la scène domestique là-bas, dans la maison, et la peinture de cette salle ici, maintenant.

L’histoire nous saisit au détour d’une scène scatologique des plus précises. On vous avait prévenu : « du crade et du chic ». Avec toute l’élégance de sa diction et de son allure, Reinhardt nous entraîne jusqu’à la putréfaction. Le procédé n’est pas vain, et le parallèle est juste. Saviez-vous que les Nymphéas sont une commande faite à Monet par l’Orangerie en souvenir des morts de la Première Guerre mondiale ? Et si, sous couvert d’une scène de gêne ultra-cultivée, il était question d’autres morts, de deuils impossibles, et de la déliquescence des cadavres ?

 

Le repentir

L’histoire s’ouvre de plus en plus, et la musique, elle aussi, devient plus lumineuse, plus généreuse désormais. Éric Reinhardt ajoute des couches, convoque ses amis d’aujourd’hui pour en faire des alliés. Savent-ils, eux, les secrets de cette œuvre courbe ? Que cache le saule pleureur ? Que pleure-t-il ?

En une heure de lecture performée, nous voyageons de la maison des Mercier à Ellis Island, de l’intestin de Laurent Dal au tombeau de Camille Monet. Le fil ténu est la disparition : ce que notre corps éjecte avant que notre corps, tout entier, ne disparaisse.

Summum de la frustration : l’Orangerie ferme, là, pour un mois. Désormais, nous avons une envie irrépressible de vérifier une information, une trace, un repentir donc. Mais, leçon de vie : parfois, il faut attendre, quitte à rester enfermé « 20 minutes », avant de trouver une solution.

Vous ne trouvez pas que « ça sent l’étang », d’un coup ?

Le prochain Écho des Nymphéas réunira  Marie Darrieussecq & le duo Namoro le 19 mai 2025.  Et juste avant, le 12, Anna Chirescu & Grégoire Schaller, danseront Ordeal by Water, version in situ à l’occasion de la programmation Danse dans les Nymphéas •

Visuel ©Francesca Mantovani Galli