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Maarten Van Cauwenberghe : « Nomadics est une marche consciente, consciencieuse et politique »

par Marie Anezin
16.10.2024

Après sa prestation, à Marseille au ZEF – scène nationale de Marseille  le 9 octobre 2024 et celle à La Rose des Vents scène nationale de Lille ce week-end, rencontre avec Maarten Van Cauwenberghe, un artiste multiple et conscient.

Le musicien/ compositeur/DJ Maarten Van Cauwenberghe, est en autre guitariste du groupe électro-punk psychédélique Dendermonde et créateur sonore de nombreux projets artistiques. Il a créé la musique de plusieurs spectacles de Jan Fabre ( Troubleyn) dont le sulfureux Je suis sang (2001) au cours duquel il a rencontré son alter égo chorégraphique Lisbeth Gruwez et avec qui il fonde en 2007 la compagnie Voetvolk. Into the open scellait déjà de façon inouï la fusion entre mouvement et sons dans un concert de danse explosif. Nomadics (Nomades) fait passer un cap supplémentaire au duo artistique belge dans sa recherche perpétuelle d’une écriture nouvelle où les deux disciplines se galvanisent.

 

Quel sens donnez-vous à cette longue marche avec le public et les danseurs que vous initiez avant votre spectacle Nomadics?

La marche est le processus créatif de ce spectacle. Après avoir répété avec tout le groupe pendant six semaines dans notre studio du nord de la France à l’atelier Rubigny nous avons construit un « Création tour » qui sillonna la Belgique. Soit 400 kilomètres en 32 jours. Nous marchions de centre culturel en centre culturel, avec le groupe de spectateurs de l’étape du soir. Nous nous arrêtions présenter le résultat de notre travail dans ces petits théâtres des centres culturels. Pendant cette marche, et aussi durant celle que nous avons faite dans les montagnes des Alpes, à Tende, où deux danseurs habitent, j’ai enregistré avec mon téléphone portable tous les sons que j’entendais, qui nous entourait : des pieds qui marchent, des trains, des voitures qui passent, des vaches, le vent, la pluie, le bruit des arbres… des sons vraiment organiques. J’ai constitué une « database », une bibliothèque de sons que j’ai travaillé au fil des répétitions et des représentations qui me sert de base. En fait je voulais créer une sorte de techno environnementale ou techno écologique. Restituer les conditions d’une prestation musicale lors des raves party illégales qui se passent dans la nature.
Normalement, la marche est un élément intégrant du spectacle au cours de laquelle je continue à faire des prises de sons qui contribue à enrichir la performance, Marseille, a été une exception. A Roubaix il était difficile de trouver beaucoup de verdure, nous avons marché le long du canal puis nous avons du traverser un centre commercial, ce qui était nouveau et a donné des couleurs différentes au live que j’ai fait le soir. En fonction et en accord avec ce que je vois, avec ce que font les danseurs je mixe les éléments des pistes sons préenregistrés de mon ordinateur.

 

Pouvez-vous nous parler plus précisément du fabuleux travail sur le son qu’il y a dans Nomadics ?  

Donc avec mon ordinateur et une table de mixage comprenant 40 pistes de sons distincts, durant le spectacle, je décide quelles pistes vous allez entendre. Je fais des mix, je mets des effets, j’effectue des loopings, des manipulations, je pose des filtres…  Mon idée est de prendre des sons d’origine naturelle, comme le chien ou le vent, les feuilles et de les industrialiser de la même façon que le monde a industrialisé la nature. Je voulais matérialiser par le son le clash de la mécanisation. C’est ce qui donne ces résonnances très métalliques même lorsque ce sont des chants d’oiseaux.
Chaque soir c’est différent, j’essaie de construire quelque chose avec les danseurs. Donc c’est eux qui suivent un peu le son. Mais moi, je suis également inspiré par eux. En fonction de leur gestuelle, je mets des extra-sons ou lorsque j’aime bien une scène, je peux la prolonger ou la raccourcir.

 

Comment arrivez-vous à vous accorder dans ces improvisations réciproques ?

C’est la façon de travailler de Lisbeth (Gruwez). Chacun sait où il doit aller, il connait le langage, les alphabets, les qualités de mouvements de chaque scène mais la chorégraphie n’est pas fixée. En fait, que cela soit au niveau sonore ou pour les danseurs il y a un cadre et par-dessus des impros qui changent à chaque performance. Il en est de même pour la lumière. Nous considérons avec Jan Maertens, le créateur lumière qu’elle est aussi un personnage, un danseur supplémentaire. Cette cohésion de groupe n’a pas été immédiate, elle s’est faite au fil des tournées. Cela a pris le temps de la rencontre avec les danseurs qui viennent d’univers différents et sont nombreux. Avec Lisbeth nous nous connaissons bien, les choses roulent. Il fallait cependant s’interroger sur les intentions à donner, est-ce que je vais dans le détail ? Est-ce que je suis quelques danseurs ou un en particulier ? Il s’agit toujours d’une question d’équilibre très délicat à trouver. Eviter d’être une tempête sonore qui submerge tous les danseurs, placer un peu d’intention sans tomber dans la certitude.

 

Votre scénographie s’apparente à une scéne abandonnée en pleine nature ou à une rave clandestine est-elle le symbole d’une liberté à reconquérir ?

En effet nous avons recherché un peu d’inspiration de ce côté-là. D’abord car lorsque nous étions en train de créer le spectacle, se tenait dans les médias belges un grand débat autour des raves illégales. Ces jeunes font ça parce qu’ils n’aiment plus tellement les grands festivals de musique, dirigés par les grandes multinationales et où tout est super cher. Les raves sont leur espace de liberté. Une question politique autant que polémique, que nous voulions aborder dans Nomadics. Tout le spectacle parle du clash entre la nature, la culture et l’humain. Lors des raves les jeunes, tous les gens vont dans les forêts, ils prennent tout leur équipement de son, ils font la fête toute la nuit et après ils remballent tout et ils disparaissent. Cette dimension est incluse dans notre scénographie. Le système de son est vraiment sur scène avec les grandes enceintes, les danseurs jouent avec, grimpent dessus, font la fête avec. Elément sonore et visuel il côtoie sur scène des petits tubes de lumière, un écran constituant des décharges illégales qui polluent autant la nature que les fêtes.

 

Avec Nomadics est-il une sorte de porte de sortie à la routine des grandes tournées afin de revenir à une approche plus intimiste avec le public ?

Depuis 20 ans, que nous faisons des tournées internationales avec Lisbeth, nous avons remarqué que de plus en plus le théâtre devient juste un théâtre, qu’il a perdu sa fonction sociale. Avant il y avait beaucoup plus de bars attenant aux salles, les gens restaient pour discuter, se rencontrer, tout est en train de disparaitre. De même nous faisons des choses stupides par rapport aux questions du climat mais aussi au niveau humain. Nous prenons un avion pour Hong Kong, nous y jouons sans même rencontrer le public car il n’y a ni le temps ni l’espace pour cela, pas même un bar où se retrouver après. Tu en viens à te questionner sur « qui est notre public » ? « Pour qui jouons-nous » ? « Finalement pourquoi sommes-nous ici ? ». « Est-ce que nous voulons encore créer et jouer dans ces conditions -là ? ».
En Belgique, depuis le Covid, beaucoup de bars ferment ou n’ont pas réouverts dans les salles de spectacles ou bien ils sont dans les mains d’autres propriétaires qui n’ont pas les mêmes conceptions. Coté public il y a également un changement, ils arrivent vite vite après le travail, se mettent dans le siège d’un théâtre pendant 2 heures et après ils partent directement, il n’y a plus rien autour. Le fait de se poser toutes ces questions nous a emmené au « Création tour » ainsi qu’à réfléchir à une autre façon de rencontrer le public. Cette proposition d’une entrée différente dans un spectacle connait beaucoup de succès. Prendre le temps ensemble de la lenteur, partager des kilomètres pendant 3 heures, des petites choses de la vie, changent le regard du spectateur, qui est, de fait, davantage en cohésion avec l’objet artistique que nous lui proposons. En voyant le spectacle, il a l’impression de connaitre les danseurs et eux de jouer pour des amis. Cela développe d’autres sentiments, désacralise la vision de notre milieu artistique. Le spectacle peut se voir indépendamment de la marche mais la combinaison des deux nous est souvent rapporté comme une expérience formidable. Cela permet aussi de réfléchir sur ce que nous prenons à la nature et ce que nous lui rendons. Nous observons parfois des revanches incroyables avec des plantes qui poussent dans des endroits improbables, dans le béton. C’est une marche consciente, consciencieuse et politique.
Nomadics se place aussi dans la lignée de nos diverses explorations. Notre nouveau spectacle,  WASCO! qui un spectacle jeune public, réalisé avec de très très jeunes danseurs.

Est-ce que le mode actuel de production et d’exploitation des spectacles vous semble encore en adéquation avec la dimension politique et sociétale que peut porter la création artistique ? 

Quelquefois, notre système culturel actuel m’épuise car il est de plus en plus dur et exigeant avec les artistes. Il y a beaucoup d’intermédiaires, les visions de certains programmateurs ne sont pas toujours tournées en priorité vers l’artistique, avant il y avait un capital confiance, ils te suivaient parce qu’ils croyaient en toi comme artiste, tu pouvais expérimenter. Maintenant, trop souvent comme dans un supermarché, il faut qu’ils n’aient que les bons produits. Devoir faire attention de ne fâcher personne, avoir les bons quotas dans la pièce, font que trop souvent l’impression de marcher sur des œufs crée un malaise, alors que l’on voudrait juste faire notre travail. Tu n’as plus le droit à l’erreur, parce que sinon, tu risques de ne plus être programmé. La liberté de création se transforme.

 

Est-ce pour cette raison que vous avez créé le RubiRock Festival dans votre Atelier Rubigny dans les Ardennes françaises ? Et dont la devise est : Amenez votre esprit sauvage pour inviter l’inconnu à danser.

Nous avons toujours eu, surtout Lisbeth (Gruwez), une échappatoire à la ville. A Rubigny c’est une ferme rénovée dans un village de 40 habitants. Voetvolk y offre des résidences pour des activités et des pratiques artistiques, pour la recherche et la création en musique, danse, performance et écriture. Le RubiRock, qui a rassemblé plus de 350 belges et 150 locaux des villages environnants en aout dernier. est notre petit festival. Fait essentiellement avec des bénévoles et une line-up diversifiée d’environ 50 artistes locaux, nationaux et internationaux, il a notamment accueilli une étape du nouveau spectacle Silent Opera du danseur et chorégraphe Pieter Ampe avec le flûtiste Michael Schmid.
Nous sommes dans une région avec de nombreux enjeux , les gens ont été oubliés par le gouvernement et se sont oubliés. Plus de travail, peu d’études poursuivies par les jeunes, les écoles ferment, leurs exploitations agricoles ne sont pas rentables, ils cherchent maladroitement un changement et votent massivement Rassemblement National. Nous nous sommes dit qu’au lieu de les éviter, nous pourrions essayer de leur offrir une culture de qualité, d’autres choses à voir que la télévision. Nous aimerions les connaître davantage, voir leurs opinions sur la vie, la politique, les arts et ouvrir un dialogue avec eux. Donc deux fois par an nous faisons un festival. Un petit avec 2 ou 3 spectacles et le grand en été. Il s’agit d’en finir avec une sous-estimation du public. Nous montrons des performances conceptuelles, parfois pas facile à aborder mais ils ont la curiosité de venir. Ils sont tellement fiers que quelque chose se passe chez eux. Et pour moi cela me fait beaucoup de bien, et me remets les pieds sur terre de passer d’ici à aider le voisin à construire sa maison au Théatre de la ville à Paris. C’est une autre forme de liberté
C’est tellement bon d’aller au cœur de ce que doit être l’art, montrer des choses à tes voisins ou à des personnes qui n’ont pas accès à la culture, pour enrichir, faire peut-être avancer les mentalités, plutôt que d’aller courir les salles de spectacles internationales sans avoir aucun impact sur le public. Comme à la fin de Nomadics, on peut y voir un espoir.

Nomadics,  le 21 et 22 novembre 2024 à BE _ Gand / VIERNULVIER

WASCO !   le 8 novembre 2024 à NL _ Amsterdam / Théâtre De Krakeling

le 29 et 30 novembre 2024 à FR _ Montbéliard / MA Scène Nationale de Montbéliard

le 15 décembre 2024 au Festival de Danse Bal de décembre à Brugges BE                          https://www.concertgebouw.be/nl/wasco

Festival, le Buitenkant Voet  –  du 24 au 26 octobre 2024  présenté par le kunstcentrum nona, organisé par Lisbeth Gruwez & Maarten Van Cauwenberghe . 

 

Visuel © siska vandecasteele