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06.03.2025 → 06.03.2025

« Courbatures » : concert de cirque pour corps déglingués

par Mathieu Dochtermann
09.03.2025

Courbatures est un concert circassien proposé par Galapiat Cirque, un trio qui réunit sur scène Elice Abonce Muhonen, Chloé Derrouaz et Marc Dupont. Cette proposition punk, rageuse et foutraque qui prend pour sujet les corps déglingués et leur devenir était programmé par le Théâtre La Renaissance (Mondeville) dans le cadre du festival SPRING.

Un concert circassien sur les corps à réparer

Est-ce un spectacle de cirque théâtralisé ? Est-ce un concert ? Un OSMI (objet spectaculaire mal identifié) ? Un peu des quatre, en définitive, mais, tout de même, on a envie de dire, surtout un concert, car même si les corps ont une place très centrale dans Courbatures – d’ailleurs, on ne parle pratiquement que d’eux – le texte est presque intégralement contenu dans les chansons, qui sont par ailleurs distribuées à l’entrée de la salle dans des petits livrets à l’allure de fanzine qu’on aimerait beaucoup garder à la fin, mais qu’on restitue à la sortie si on est sage. Sur scène, les deux circassiennes chantent, beaucoup, accompagnées par un batteur-claviériste de compétition, qui joue un peu le rôle du médecin, par moments.

 

Courbatures, ça parle beaucoup de fractures en fait, parce que le propos est d’aborder généralement le mal qu’un·e artiste de cirque fait à son corps – et pourquoi – mais plus spécifiquement l’accident, quand la machine s’enraye brutalement – et, de fait, deux spectacles du week-end d’ouverture de SPRING ont dû être annulés pour cause de blessure dans la dernière ligne droite, ce qui prouve bien la pertinence de ce questionnement. En filigrane, aussi, il y a le passage du temps, et on sent que même sans compter les contrariétés du type qui font qu’on se retrouve avec des vis dans la colonne vertébrale, un beau jour, l’artiste circassien·ne se réveille avec un corps qui n’est plus aussi docile quand on lui demande de faire des séries de pompes, et un esprit aussi dont les envies se sont barrées ailleurs.

 

Mettre en scène l’accident et la réparation dans un esprit punk

Quelle forme, alors, donner à ce témoignage-exploration ? Elice Abonce Muhonen et Chloé Derrouaz, qui sont très directement concernées par ces questions, et qui font pour le public l’inventaire de leurs bobos et des traces qu’ils ont laissées sur elles, ont choisi de ne pas se cantonner à une mise en corps. Elles le font, évidemment, et elles mettent en scène, à partir de leur entrée en patientes 34 et 35 dans l’hôpital où le Docteur Marc Dupont va les prendre en charge, leur réparation, et la reconquête d’une façon différente d’utiliser leur corps pour continuer à faire, malgré tout, spectacle. Mais elles font surtout le choix de passer par la musique : le Pain Muscle Crew, puisque c’est le nom du trio musical, brandit une musique éclectique et énervée, et des textes qui ne mâchent pas leurs mots, pour asséner des coups à une réalité avec laquelle iels s’empoignent avant de se réconcilier.

 

C’est fait avec un esprit résolument punk, chant un peu approximatif sur partie rythmique aussi impeccable que bourrine, et auto-dérision à la pelle. Au fur et à mesure que les tenues de scène dérivent vers un what the fuck de plus en plus marqué et que les lumières quittent de plus en plus l’univers du théâtre pour migrer vers celui du concert, on louvoie entre les genres, et les références sont à trouver du côté de Stupeflip ou de Sexy Sushis. C’est cradingue et efficace, mais on doit dire qu’on regrette avoir du mal à suivre les paroles : entre l’installation son, l’articulation, l’accent, les voyages entre français et anglais, on aimerait mieux saisir ce qu’il se dit.

 

Un spectacle jeune, foutraque, à fort potentiel

Parce que, mine que rien, Courbatures est un spectacle à texte et à message, avec un propos certes un peu éclaté mais tout à fait réfléchi sur les relations entre cirque, corps, sacrifice, blessure, trauma même, réparation, évolution. Il s’inscrit dans la veine d’autres spectacles comme Des nuits pour voir le jOur de Katell Le Brenn (critique), (Dé)formation Professionnelle d’Elodie Guézou – cie AMA, ou même de MEMM d’Alice Barraud : des autofictions sous forme de solos qui racontent le corps brisé, la carrière et la vie qui s’adaptent, le travail de reconstruction, le geste de l’après. Mais là où ces spectacles, pour ne prendre qu’eux, émeuvent, car leur chemin passe par l’empathie, et par une certaine poésie qui n’exclut pas l’humour, Courbatures laisse un peu plus à distance.

 

C’est possiblement le fait d’avoir choisi une forme dominée par le concert, et une énergie résolument tournée vers la lutte et la célébration, à laquelle il est un peu difficile de s’associer en restant les fesses vissées dans l’assise moelleuse d’un fauteuil de théâtre, qui rend l’association émotionnelle un peu plus difficile. On s’imagine bien plus facilement participer à cette cérémonie de réappropriation vociférante en étant debout dans la fosse et libre de pogoter lorsque le spectacle vrille en concert. Quant à la blessure, elle reste peut-être trop extraordinaire et métaphorique à la fois pour que le·la membre du public lambda, qui n’a pas connu d’aussi terrible accident, puisse s’y relier – c’est dommage, alors même que nous faisons toustes l’expérience à un moment dans nos vies de notre finitude, et qu’il y a peu d’expériences aussi universellement partagées, malheureusement, que celles de la maladie et du traitement médical.

 

Ce sont là des réserves qui sont sûrement liées à la jeunesse du spectacle, dont on a vu la première. Et il n’en reste pas moins qu’il est truffé de bonnes choses : tentative d’échappée poétique en théâtre d’ombre, ironie mordante, énergie qui crève le plafond, noirceur de certains propos compensée par une bonne dose d’humour corrosif et de paillettes, batteur intégré de façon extrêmement convaincante au reste de la proposition là où les musicien·nes restent trop souvent des faire-valoir, et une proposition musicale vraiment entraînante pour peu que l’on soit amateurice de ce genre de musique. On en ressort content·e d’avoir accueilli ces témoignages, et possiblement équipé·e pour mieux réfléchir à ce que notre appétit pour le spectaculaire pousse les artistes à faire pour combler nos attentes – en se faisant salement mal au passage.

Viseul : Sébastien Armengol