Samedis des Nuits : la fête monte d’un cran à Fourvière

Quand Lyon bat au rythme de la fête

Il n’y a aucun doute, les Nuits de Fourvière sont cultes : en 79 ans, le festival n’a eu de cesse de s’inventer et se réinventer, attirant un public autant national qu’international. Et pour cause, une programmation de spectacles vivants et de concerts extrêmement qualitative, pour tous les goûts et tous les âges. De plus, le cadre est idyllique : sur les hauteurs de Lyon, le festival se déroule dans les vieux amphithéâtres de Fourvière, ce qui permet, nous indique le directeur, de « faire dialoguer le patrimoine avec sa fonction première d’être un lieu de rencontres, de spectacles », mais aussi d’avoir une vue panoramique extraordinaire !

Les Samedis des Nuits : un concept en passe de venir cult

Depuis deux ans, la co-direction entre Emmanuelle Durand et Vincent Anglade a permis de ramener un vent de fraicheur et de re-dynamiser davantage les Nuits de Fourvière. Lors d’un entretien, Vincent Anglade nous indique leur volonté « d’aller plus loin dans la pluridisciplinarité au plateau, c’est-à-dire dans une même soirée, instaurer une manière pour les arts de se rencontrer ». 

De là, les Samedis des Nuits se présentent avec « une dimension encore plus festivalière puisque que ces soirées sont événementalisées », on y retrouve une thématique rock, une soirée qui poursuit la Marche des Fiertés ou encore ce 12 juillet avec du rap et des sonorités R’n’B. De plus, en association avec le Lyon Street Food Festival, le petit amphithéâtre de l’Odéon est mis à disposition lors de ces samedis, pour en faire un espace où manger, boire un verre et faire des rencontres.

Les deux co-directeur.ices rendent cette période estivale lyonnaise encore plus accessible, offrant de nouveaux concepts, faisant également descendre les Nuits de Fourvière dans la ville de Lyon avec des spectacles vivants.

La jeune génération mise à l’honneur

Ce samedi 12 juillet, c’est la jeune garde musicale qui était à l’affiche, et la soirée n’a pas manqué de dynamisme. Alors que la voix assurée de Crystal Murray résonnait à Fourvière aux coups de 20h, les gradins et la fosse étaient déjà quasiment pleins. Le coup d’envoi de la fête était lancé ! Et le moins que l’on puisse dire est que les Samedis des Nuits fonctionnent à merveille : au rythme des tonalités graves, éraillées et suaves de la chanteuse franco-américaine, le public voguait entre la scène musicale et l’Odéon.

C’est entre chien et loup que Wallace Cleaver est entré sur scène pour prendre le relai. Avec sa scénographie aussi absurde que drôle – porte, frigo, tapis – et ses textes intimes, le rappeur a emmené la foule dans les recoins de son art. Son verbe sublime des textes aussi touchants que remplis d’humour. Fièrement originaire du Loir-et-Cher, le rappeur a offert une immense dose d’énergie à un public qui la lui renvoyait en miroir, créant ainsi une synergie qui imprégnait l’amphithéâtre. 

Saint-Levant : un final vibrant

La soirée s’est finie en apothéose : alors que la nuit venait de tomber, huit musiciens ont pris place, précédant Marwan, dit Saint-Levant. Le jeune artiste franco-palestinien rencontre depuis quelques années un succès fulgurant. Entre arabe, anglais et français, ses textes, et plus particulièrement son dernier EP Love Letters رسائل حب célèbre l’amour comme refuge, mais également comme acte politique.

Sur scène, le plaisir du groupe à être ensemble sur scène, leurs blagues et leurs regards complices transmettait au public une superbe émulation humaine et musicale. Des moments de fête, aux morceaux plus intimes, et une prise de parole puissante sur la situation en Palestine inscrivent cet artiste dans une veine d’art politique et de résistance. Après cette superbe soirée, l’émotion était pleine en redescendant les ruelles de l’ancienne Lugdunum.

Ainsi, le festival s’inscrit totalement au croisement des générations et des préoccupations actuelles. Vincent Anglade nous a précisé que « dans une ère où il y a de moins en moins de frontières entre les arts, entre les disciplines, où les artistes sont souvent touche-à-tout, nous avions envie de mettre en lumière la force de cette pluridisciplinarité dans notre programmation et au plateau. », mission réussie !