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Concert de l’Académie à l’Opéra Garnier : la relève lyrique est assurée !

par Helene Adam
25.01.2024

C’est toujours avec beaucoup d’émotion que l’on assiste à ces concerts de l’Académie qui voient de brillants solistes lyriques pousser résolument les portes des grandes scènes et se produire avec l’éclat et l’insolence de la jeunesse. Un beau programme, un peu convenu, avec quelques pépites exceptionnelles.

Incontournable Mozart

Nombre des chanteurs qui composaient l’équipe des jeunes de l’Académie hier au soir au Palais Garnier, ne sont pas des inconnus et nous avions déjà eu l’occasion de les remarquer et de les apprécier. Ils et elles composaient, en effet, les distributions en alternance du très rare La Scala di Seta (l’Echelle de soie) de Rossini, et se produisaient en équipe en mai dernier à l’Athénée-Louis-Jouvet. Les sopranos Margarita Polonskaya et Boglárka Brindás, se partageaient alors, le rôle virtuose de Giulia. Elles étaient parmi les reines de la soirée d’hier.

Et l’on a toujours plaisir à souligner à quel point les investissements de ces débutants qui ont déjà une certaine expérience de la scène, sont remarquables de tous les points de vue : ils et elles vivent littéralement leurs rôles, même pour ces quelques minutes, devant un parterre attentif de connaisseurs et nous procurent bien du plaisir.

Le programme commence, sans surprise, par Mozart, car il faut toujours montrer que l’on sait chanter Mozart et que, malgré une apparente simplicité, les airs composés par le jeune puis le plus expérimenté prodige autrichien, sont souvent fort complexes surtout dans ces multiples rôles de castrats, confiés là à des sopranos ou des mezzos.

L’orchestre de l’Opéra de Paris, sous la direction de Thomas Hengelbrock, nous propose l’ouverture d’Idoménéo, re di Creta. L’un des derniers opera seria de Mozart (avec ses arias virtuoses, ses récitatifs secs (et le clavecin qui les accompagne)), a été composé en 1781 juste avant la série des operas buffa et singspiels qui marquent la dernière période de Mozart (mort en 1791).

En robe d’un rouge éclatant, la jeune soprano hongroise Boglárka Brindás nous propose la suite immédiate de l’ouverture rondement menée, avec le récitatif « Quando avran fine omai » ; puis c’est l’aria «Padre germani addio » chantés par Ilia, princesse troyenne captive en Crète, déchirée par le dilemme qui l’assaille alors entre son amour pour Idamante, le fils d’Idoménéo et la haine qu’elle a pour ceux qui ont assassiné son père, le roi Priam.

Le chant est assuré, solide, la voix ronde et percutante, les vocalises précises. Elle pare son chant de mille nuances, l’expressivité scénique comme la diction sont impeccables. Elle bouleverse l’auditoire dès son premier air, et l’on se félicite d’entendre une aussi belle voix, dotée d’autant de couleurs.

C’est l’aria qui suit l’ouverture de La Finta Giardiniera (La Fausse Jardinière) du jeune Mozart de dix-huit ans seulement, « Se l’augellin sen fugge » qui nous est proposé ensuite par la mezzo-soprano Sofiia Anisimova qui a revêtu le costume masculin du Chevalier Ramiro, rôle écrit à l’origine pour le castrat Tommaso Consoli. Le contre-ténor Franco Fagioli a récemment rendu hommage à cet art des castrats chez Mozart et chanté notamment cet air d’ouverture .

Sofiia Anisimova, d’allure très androgyne pour l’occasion, possède une voix plus corsée, parfaitement adéquate à ce rôle d’entrée d’une histoire complexe et vaudevillesque où le fiancé éconduit jure qu’on ne l’y reprendra plus. La véhémence et l’assurance de la mezzo-soprano font merveille sur scène, tandis qu’elle fait montre d’une grande maitrise des vocalises, trilles et autres ornementations. La phrase musicale est cohérente et le legato parfait.

Les Noces, Idoménéo et Don Giovanni

C’est d’un autre Mozart (1789) dont il est question avec le célébrissime air des Noces de Figaro, la cavatine « Se vuol ballare, signor Contino » (« Si vous voulez danser monsieur le petit comte ») interprétée par le baryton Ihor Mostovoï. En effet, le premier opéra de Mozart qui voit la fructueuse collaboration avec le librettiste Da Ponte, est le signe du franchissement d’une étape décisive pour le brillant compositeur. Après une très belle introduction orchestrale, l’air est parfaitement bien interprété par le baryton ukrainien qui possède cet art du chant scandé et syllabique dans le bel canto et transmet cette réplique acerbe de Figaro au comte qui croit que sa position sociale lui autorise toutes sortes de postures dominatrices.

Nous restons avec Mozart, celui de la Clémence de Titus, pour les trois airs qui suivent : « Parto, parto » (Sesto), « S’altro che le lagrime » (Servilia), « Ah perdona al primo afetto » (duo Servilia/Annio). En Sesto, la ravissante mezzo-soprano turque Seray Pinar, nous offre un portrait élégant et racé du jeune patricien romain qui trahit son ami, l’empereur Tito. Il est accompagné par une très belle clarinette solo  dans l’un des airs les plus sublimes de l’œuvre, composé alors pour le castrat Domenico Bedini.

La soprano Irano-Marocaine, Sima Ouahman, en fourreau doré, interprète une Servilia au timbre rond, parfois un peu plus précautionneuse que ses partenaires, qui offre un beau contraste dans le duo avec l’Annio de Seray Pinar, au timbre plus coupant et plus percutant, incarnant sans difficulté l’autre jeune patricien romain, rôle écrit pour une soprano en travesti.

Cerise sur le gâteau, la première partie s’achève avec le sextuor de Don Giovanni, « Sola, sola in buio loco », magnifiquement exécuté qui rassemble les sopranos Teona Todua, Donna Elvira peut-être un peu timide face à l’opulence de ses consœurs, Boglárka Brindás en Zerlina et surtout Margarita Polonskaya en Donna Anna. Le ténor Kevin Punnackal campe un Don Ottavio un tout petit peu désordonné, vaillant, mais à la ligne de chant parfois brouillonne tandis que le baryton brésilien Luis Felipe Sousa est un Leporello tout à fait convaincant et que Ihor Mostovoi, après un Figaro un peu perfide, interprète un Masetto bon enfant avec bonheur.

Verdi, Wagner, Tchaïkovski…

La seconde partie est un peu plus éclectique et ce faisant, plus inégale tandis que l’orchestre a troqué son clavecin pour un piano.

L’air de la fée dans le Cendrillon de Pauline Viardot est un choix audacieux que la soprano géorgienne Teona Todua interprète avec délicatesse et sans doute un peu trop de sagesse là aussi, voix jolie, léger vibrato et trac manifeste pour une incarnation un peu inachevée.

Le « Quel gardo il cavaliere » (Norina dans Don Pasquale) de Lisa Chaib-Auriol est beaucoup plus assuré et tout à fait idoine au style donizettien. La jeune soprano toulousaine, virevoltante dans sa robe rouge, remporte un joli succès mérité.

Le ténor texan Kevin Punnackal revient, cette fois avec Verdi après Mozart, et s’il est admirable par son engagement total, pèche un peu, à nouveau, par une imprécision des phrases musicales qui conduit parfois à un certain flottement. Son « quando le sere al placido » (Luisa Miller) a été chanté par tant de ténors d’hier et d’aujourd’hui, y compris parfois uniquement en concert ou au disque, que les comparaisons sont toujours un peu cruelles pour les débutants.

Le Daland (Der Fliegende Holländer) de la basse française Adrien Mathonat ne manque pas d’allure et de courage, d’autant qu’il est accompagné par un orchestre qui, de toute évidence, maîtrise moins bien Wagner que Mozart et ne le soutient pas toujours. Il possède les graves du rôle, l’interprète avec un rien de fantaisie inhabituelle pour ce marin endurci et vénal (mais pourquoi pas..). On sera quand même davantage circonspect sur la prosodie allemande, affublée d’un accent français un peu rédhibitoire…

La troisième performance de Teona Todua, en Liu (de Turandot, Puccini) est plus convaincante que les deux précédentes tandis que le concert, sans « bis », se termine avec Eugène Onéguine dans une sorte d’apothéose très brillante.

Le ténor français Thomas Ricard, très prometteur dans cet air connu et difficile, est totalement investi dans son émouvant « Kuda, kuda », le chant d’un Lenski désespéré qui va mourir en duel. La voix bouge un peu parfois, mais dans l’ensemble, la prestation est très belle et le russe tout à fait idiomatique. L’orchestre se fait plaisir et nous ravit avec son interprétation très colorée de Tchaïkovsky tandis que la soprano russe Margarita Polonskaya nous revient en Tatiana aux côtés du baryton originaire du Costa Rica, Andrès Cascante, à la moustache élégamment sculptée, pour un magnifique duo final, aussi joué que chanté.

Les deux artistes multiplient les morceaux de bravoure, se jetant à la tête l’un de l’autre, leurs échecs, leurs amours déçues, leurs regrets. Les voix sont fortes, puissantes, riches en harmoniques, et prouvent, s’il en était besoin, que la relève est parfaitement assurée dans l’art lyrique.

Des noms à retenir pour nos futurs spectacles ! On s’en réjouit à l’avance !

Visuel : © OnP