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« Destins de reines » : L’ensemble Amaryllis et Patricia Petibon ouvrent le festival de Chambord

par Hélène Biard
17.07.2024

Né en 2011 sur une idée de Vanessa Wagner, le festival de Chambord s’est depuis imposé tant en France qu’à l’international. L’édition 2024 de la manifestation s’est ouverte le 6 juillet avec un concert de Patricia Petibon accompagnée par l’ensemble Amaryllis.

Depuis 2011, Vanessa Wagner a invité de nombreuses têtes d’affiche qui se sont produites soit devant le prestigieux château de François Ier (comme par exemple Hervé Niquet et le Concert spirituel venus en 2018 et dont le concert s’était achevé par un somptueux feu d’artifices) soit dans la cour jouxtant le célébrissime escalier à double révolution. Pour ouvrir le festival 2024, Vanessa Wagner a invité l’excentrique et sympathique soprano Patricia Petibon et l’ensemble Amaryllis qui sont venus avec un programme joliment intitulé « Destins de reines ».

La reine Mary II (1662-1694) – Henry Purcell (1659-1695)

La première souveraine à être évoquée est Mary II reine d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande aux côtés de son époux le roi Guillaume III, prince d’Orange couronné roi d’Angleterre et d’Écosse à la mort de son beau-père en 1672. Pour célébrer cette souveraine très aimée des Anglais, Héloïse Gaillard a sélectionné des extraits de The Fairy Queen, de The King Arthur et de l’ode en l’honneur de l’anniversaire de la reine Mary de Henry Purcell (1659-1695). Si ce sont principalement des extraits instrumentaux – il faut bien mettre le petit orchestre en avant (ils ne sont que sept musiciens pour ce programme) –, ces courtes pièces sont interprétées avec talent. Héloïse Gaillard, qui dirige ses musiciens depuis son pupitre de flûtiste, adopte des tempos et des nuances quasi parfaits, qu’il s’agisse du prélude de l’acte II et de celui de l’acte V extraits de The Fairy Queen (dont le livret est tiré de la pièce La Reine des fées de William Shakespeare [1564-1616]). La lecture d’Héloïse Gaillard et d’Amaryllis est de très belle facture et donnerait même presque envie de rejoindre les musiciens sur le plateau pour célébrer avec eux Mary II d’Angleterre.

Aliénor d’Aquitaine (vers 1122-1204) – une forte personnalité mise en musique par Thierry Escaich (né en 1965) sur un poème d’Olivier Py (né en 1965)

Après l’interprétation d’une pavane (Z 752) de Purcell, Patricia Petibon arrive sur le plateau pour interpréter – en création mondiale –, la dernière œuvre de Thierry Escaich (né en 1965) qu’il a composé sur commande d’Héloïse Gaillard et de l’ensemble Amaryllis. La cantate « Tombeau pour Aliénor » est interprétée par une Patricia Petibon, toute de blanc vêtue, en grande forme. Le poème d’Olivier Py en partie chanté, en partie récité, est particulièrement bien mis en valeur par Escaich dont la musique souligne chaque vers avec une belle simplicité. Aliénor d’Aquitaine, cette forte personnalité du XIe siècle, reine de France puis reine d’Angleterre, trouve en Patricia Petibon une interprète remarquable et très inspirée : la diction est parfaite tant dans le chant que dans la récitation, la voix maîtrisée avec un art consommé qui passe du médium aux graves puis aux aigus sans efforts. Quant à l’ensemble Amaryllis, dirigé exceptionnellement par la claveciniste Jeanne Jourquin, il interprète la musique de Thierry Escaich avec une rigueur inégalable et une gourmandise bienvenue. Chacun prend à son compte une partition difficile, complexe mais à la hauteur de la grande dame qu’était Aliénor cette duchesse d’Aquitaine deux fois reine (et dont on ignore toujours ou elle repose. Son gisant est visible à l’abbaye royale de Fontevraud avec ceux de Richard Cœur de Lion, Isabelle d’Angoulême, sa belle-fille qui avait épousé Jean sans Terre et Henri II Plantagenêt).

Agrippine la jeune (15 après J.C – 59 après J.C), la mère de Néron mise en musique par Georg Friedrich Händel (1685-1759)

Au retour de l’entracte, l’ensemble Amaryllis et Patricia Petibon rendent un bel hommage à Agrippine la Jeune (15 après J.C – 59 après J.C), fille, femme, sœur et mère d’empereur, avec des extraits de l’opéra Agrippina et de la cantate « Agrippina condotta a morire » composés l’un et l’autre par Georg Friedrich Händel (1685-1759). Si la seconde partie du concert commence tranquillement avec les deux premiers mouvements du concerto en sol mineur HWV 287 pour hautbois et orchestre, interprété avec talent par Héloïse Gaillard et Amaryllis, Patricia Petibon prend à son compte les extraits de l’opéra et de la cantate. Toujours aussi vive et inspirée, Patricia Petibon utilise l’espace disponible pour faire passer les sentiments contradictoires de cette forte tête qu’est Agrippine. Qu’il s’agisse de « Ogni vento » extrait de Agrippine (l’opéra) ou encore de « Ma pria che d’empia … Renda cenere » et de « Come O Dio » (extraits, eux, de la cantate « Agrippina condotta a morire »), on voit une Agrippine en proie à une multitude de sentiments confus et saisie de colère quand son fils l’envoie à la mort. L’ensemble Amaryllis accompagne Patricia Petibon avec simplicité et talent.

 

C’est donc à un concert de très haute volée auquel nous avons assisté en ce beau samedi de juillet. L’ensemble Amaryllis et Patricia Petibon ont fait honneur à Thierry Escaich et Olivier Py lors de la création de la cantate « Tombeau pour Aliénor » composée sur la commande d’Héloïse Gaillard tout exprès pour ce programme.

Photo : (c) DR