« Western », Maria Pourchet flingue l’amour avec élégance.

Morne plaine

« J’entends par western un endroit de l’existence où l’on va jouer sa vie sur une décision, avec ou sans désinvolture, parce qu’il n’y a plus d’autre sens à l’existence que l’arbitraire. C’est un lieu assez nu, on s’y rend au sens du verbe “se rendre”. L’autre y est un décor et le temps dilaté. Le western se fout de son temps et de faire avec, il va contre. » Avec un flow absolument unique, Maria Pourchet réveille cette rentrée littéraire en dressant le portrait d’un « cher connard ». Alexis est un acteur célèbre qui fuit Paris et le rôle de Don Juan pour se réfugier dans le Lot.
Tout commence par le grand vaudeville du théâtre parisien où l’on attend pour répéter le premier rôle. Mais Alexis est parti en laissant son rôle à une femme. Pour essayer de semer un #metoo majeur à la suite de sa relation abusive avec la jeune Chloé. Du vide sur scène à la plaine vide du Sud-Ouest, il n’y a qu’un peu de train.

L’amour plein de déliés

Là, dans ce Sud où il espère se fondre et disparaître, Alexis rencontre une autre femme : elle s’appelle Aurore, elle a aussi fui Paris avec son fils, Cosme sous le bras. Elle a tout plaqué pour télétravailler dans le Quercy. Son corps est érodé par la fatigue et le poids des non-dits. Alors que la mère d’Aurore vient de mourir et que les deux amoureux de cette post-romance emménagent ensemble dans sa maison… commence une relation complexe et puissante entre le cabotin manipulateur et la femme blessée. Amour, emprise et détonations se font entendre. On entend claquer les portes d’un saloon très littéraire où, loin de la loi et du contrôle social, la question de l’emprise est au cœur du couple. Dans Western, Maria Pourchet aborde frontalement la question de la violence inhérente aux relations amoureuses.