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Partir, rester, revenir : le dilemme des Macédoniens

par Jean-Marie Chamouard
21.01.2025

Rumena Buzarovska est écrivaine et professeure de littérature à l’université de Skopje. Dans «Je ne bouge pas d’ici », son quatrième recueil de nouvelles, elle décrit le sort des habitants de Macédoine du Nord souvent tentés ou contraints à l’émigration et à l’exil.

Les difficultés d’être macédonien

« Sauvez vous » ! Vlado veut faire sortir sa femme et son fils de Macédoine. Mais leur arrivée à Phoenix, Arizona est un choc culturel qui va déstabiliser le couple et l’adolescent. L’exil peut aussi conduire, comme pour Julia, à une fuite en avant vers une vie dominée par l’argent et la superficialité. Les exilés cherchent parfois à masquer leurs origines balkaniques, mais ils peuvent aussi les affirmer fièrement, proclamant que « la Macédoine est la patrie d’Alexandre le Grand ». Rester aussi peut être douloureux, comme pour Mela, une mère célibataire sans avenir. Dans « Les mûres » elle revient dans le village de son enfance, déserté par ses habitants. Ceux qui restent sont subjugués par la réussite des expatriés occidentaux ou des exilés, mais cette fascination est teintée d’impuissance. Il est encore plus difficile de revenir. Elena revient lors de l’AVC et du décès de son père, rongée par la culpabilité de l’avoir laissé seul à Skopje. Dans « Je reste je ne bouge pas d’ici » Riste revient vivre chez sa mère après une rupture amoureuse. Un retour rempli d’amertume. Le conflit autour d’un goulasch raté symbolise la résignation de la mère et la colère du fils. La dernière des nouvelles, « Le 8 mars » est plus intimiste. Elle décrit le mal de vivre d’une professeure d’université d’âge moyen qui va vivre une brève célébrité à la fois exaltante et grotesque.

L’humour et la sensibilité de l’auteure

Dans ces 7 nouvelles, Rumena Buzarovska s’empare d’un problème majeur pour la Macédoine du Nord, l’émigration qui aurait concerné plus de dix pour cent de la population. 200 000 personnes auraient officiellement quitté le pays en dix ans et les chiffres officieux parlent de 500 000 personnes. La pauvreté, l’instabilité politique, l’impossible intégration à l’Union Européenne seraient en cause.
L’auteure aborde ce sujet douloureux avec humour et tendresse. Le récit est souvent émouvant, parfois très drôle. Elle décrit avec beaucoup de finesse, les différences culturelles mais aussi les conflits de couples ou les difficultés psychologiques de ses personnages. Le manque de perspectives, les difficultés matérielles y sont pour beaucoup mais la mesquinerie et la méchanceté ne sont pas absentes, en particulier entre femmes et entre collègues. Le regard des exilés sur la Macédoine est souvent sévère : ils ne supportent plus le désordre, la pauvreté, ou pour Elena le délabrement de l’hôpital où séjourne son père. Ils sont comme devenus des étrangers dans leur pays.
Ce recueil de nouvelles est très agréable à lire. Le lecteur pourra apprécier la justesse du propos, la sensibilité de l’auteure. Elle nous fait toucher du doigt les difficultés d’un pays européen confronté à …une émigration massive.

Rumena Buzarovska, Je ne bouge pas d’ici, traduit du macédonien par Maria Bejanovska, 272 pages, 22,5 Euros, sortie le 9 janvier 2025.